Cinq Questions À Se Poser Avant De Démissionner

Autrefois, le conseil standard que l’on donnait aux personnes souhaitant démissionner était que cela était tout à fait faisable, tant qu’elles avaient déjà trouvé un autre emploi. Cependant, les choses ont changé : les emplois à court terme ou à temps partiel emblématiques de la « gig economy »  sont en pleine croissance et devraient continuer à prendre de l’ampleur. Ce qui compte le plus désormais, ce n’est plus un CV sans trou, mais de trouver la niche parfaite dans laquelle on excelle à la fois au travail et dans la vie.

Un sondage de PWC réalisé dans plusieurs pays révèle que 60 % des personnes interrogées ne pensent pas pouvoir trouver d’emploi stable à long terme à l’avenir. Les employés les plus performants garderont leurs postes, et des talents supplémentaires viendront les rejoindre si le besoin se fait sentir. La situation risque donc de se compliquer : l’insécurité du marché du travail rend attrayante l’idée de se lancer comme indépendant, mais cela signifie aussi acquérir les talents nécessaires pour réussir. Et même si l’on fait le grand bond, il reste tentant de retourner vers la sécurité d’un emploi salarié classique.

Évidemment, il existe encore beaucoup d’emplois stables à long terme disponibles pour les personnes appropriées pour le poste. Alors, pourquoi rester là où on se sent mal à l’aise alors qu’un meilleur job nous attend ailleurs ? Eh bien, tout est relatif. Parfois, le besoin de démissionner est réel. Dans d’autres cas, il suffit de ralentir un peu, ou de revoir ses priorités. Alors, comment être sûr de ce qui est le mieux pour vous ? En vous posant les cinq questions suivantes :

Ai-je besoin de démissionner ou plutôt de me reposer ?

Rencontrer un grand écueil, une série de petits obstacles, ou crouler sous le travail peut vous donner envie d’abandonner. Pire, cela peut vous faire perdre votre motivation : vous n’avez pas vraiment démissionné, mais vous effectuez votre travail sans avoir le coeur à la tâche, tout en vous sentant fatigué et vide. Si vous rencontrez des échecs, qu’ils soient petits ou grands, il vous faut prendre le temps de les reconnaître et de les surmonter, surtout s’ils s’agit de la perte d’un but que vous cherchiez à atteindre depuis longtemps. Sinon, leur poids risque de s’accumuler jusqu’à ce que vous ne voyiez pas d’autre option que la démission. Passer immédiatement à autre chose n’est pas forcément la meilleure attitude à adopter : demandez-vous si vous avez besoin d’une pause pour vous réajuster.

Pourquoi ai-je vraiment envie de démissionner ?

Lorsque vous travaillez au même endroit jour après jour, il est facile de considérer tous vos problèmes comme du stress professionnel. Pour y remédier, prenez un carnet et séparez votre travail en composantes distinctes. Écrivez-y vos projets, vos responsabilités, et vos tâches. Notez votre emploi du temps, votre charge de travail, et les gens avec qui vous interagissez au long de la journée. Peut-être que c’est quelqu’un, quelque chose, ou un endroit que vous voulez quitter en démissionnant, plutôt que votre travail ? Si c’est le cas, pouvez-vous négocier des aménagements pour que votre emploi soit satisfaisant à la fois pour vous et votre entreprise ?

Qu’ai-je à perdre en démissionnant ?

On sous-estime facilement à quel point nos vies sont liées à notre travail. Réfléchissez à ce que vous abandonnerez en démissionnant, et comment cela risque de vous affecter. Ne sous-estimez pas l’importance de collègues solidaires et d’une bonne culture d’entreprise. Prenez TOUS les coûts et bénéfices en compte au moment de choisir si vous voulez changer de poste.

Quels liens puis-je conserver ?

Les relations sont une forme puissante de capital professionnel. Bonne nouvelle : vous pouvez les conserver peu importe où vous allez. Posez vous alors cette question : si vous partez, vos collègues et vos clients resteront-ils en bons termes avec vous ? Vous fourniront-ils de trouver de nouvelles pistes, des opportunités, ou des conseils ? Entretenez les liens que vous souhaitez voir durer avant votre départ.

Puis-je partir en douceur ?

Au lieu de prendre le taureau par les cornes, pouvez-vous partir par étapes ? Vous pouvez par exemple choisir de passer en temps partiel, ou en freelance. Existe-t-il une solution où tout le monde sort gagnant qui vous permette de faire les choses en douceur ?

Pour finir, sachez que la clarté suit le chaos. Réservez-vous des moments à consacrer à vous-même pour pouvoir écouter votre intuition et avoir les idées claires pour choisir la meilleure décision à prendre. N’oubliez pas que cela ne veut pas forcément dire la plus logique ou attendue. Il faut parfois savoir parier sur l’inattendu pour faire changer les choses et avancer plus loin. Est-ce que vous avez besoin d’un petit boulot à côté ? D’appeler un ami de fac pour des conseils ? D’aller voir un coach ? De prendre un congé sabbatique ? De trouver un afflux d’inspiration ? Difficile d’identifier vos besoins et désirs si votre temps et votre espace sont toujours envahis par les activités et les gens. Accordez-vous un peu de tranquillité pour étudier la situation.

Que vous décidiez de rester ou de partir, attendez-vous à rencontrer des embûches et des déviations. Comme le dit le proverbe, tous les chemins mènent à Rome. N’ayez donc pas peur de changer de route, vous pourrez tout de même parvenir à une carrière épanouissante.