Forbes vous propose de passer en revue les cinq erreurs principales commises par les candidats lors de la négociation d’une proposition d’embauche, et comment les éviter avec la finesse d’un professionnel chevronné.
Une contribution d’Elizabeth Pearson pour Forbes US – traduit par Flora Lucas
Si l’idée même de négocier une proposition d’embauche vous met mal à l’aise, vous n’êtes pas le seul. Selon le Pew Research Center, 38 % des travailleurs déclarent se sentir trop mal à l’aise pour négocier une proposition d’embauche. Parmi ceux qui ont réussi à contre-négocier une proposition initiale, 28 % déclarent avoir reçu le salaire qu’ils demandaient, 38 % disent avoir reçu plus que l’offre initiale, mais moins que ce qu’ils avaient demandé, et 35 % disent n’avoir reçu que ce qui leur avait été proposé au départ. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes (38 % contre 31 %) de déclarer qu’après avoir demandé une augmentation de salaire, elles n’ont obtenu que ce qui leur avait été proposé initialement.
En adoptant les bonnes stratégies, vous pouvez éviter les erreurs de négociation les plus courantes et repartir avec une proposition d’embauche qui vous donnera l’impression que votre nouvel employeur reconnaît votre valeur. Pour savoir ce qu’il faut faire, il faut d’abord savoir ce qu’il ne faut pas faire. Voici les cinq erreurs principales commises par les candidats lors de la négociation d’une proposition d’embauche, et comment les éviter avec la finesse d’un professionnel chevronné.
1. Jouer le jeu de la « rencontre »
Deux entreprises vous font la cour : félicitations ! Cependant, avant de les opposer l’une à l’autre dans une guerre d’enchères, prenez un peu de recul. Tenter d’amener une entreprise à égaler (ou à battre) l’offre d’une autre peut sembler judicieux, mais cela peut se retourner contre vous de manière spectaculaire.
Pourquoi c’est une erreur : Les employeurs sont perspicaces et s’ils sentent que vous traitez leur offre comme une marchandise, ils pourraient mettre en doute votre loyauté ou votre intérêt à long terme pour le poste. Pire encore, votre potentiel employeur pourrait retirer son offre et vous laisser les mains vides.
Ce qu’il faut faire à la place : Concentrez-vous sur le poste qui vous convient le mieux, et pas seulement sur celui qui offre le salaire le plus élevé. Lors de la négociation, soulignez votre enthousiasme pour le poste et l’entreprise, et utilisez les offres concurrentes comme une assurance tranquille plutôt que comme un moyen de pression. Une meilleure approche consisterait à dire : « Je suis très enthousiaste à propos de cette opportunité et j’espère que nous pourrons nous mettre d’accord sur une rémunération qui reflète mes compétences et mon expérience. »
2. Se lancer à corps perdu dans les sites internet consacrés aux salaires
Les sites internet consacrés aux salaires peuvent donner l’impression d’être une boule de cristal sur ce que vous devriez gagner, mais se fier uniquement à ces estimations revient à se fier à son horoscope pour guider sa carrière. Certes, ils fournissent des repères utiles, mais ils ne disent pas tout.
Pourquoi c’est une erreur : Les sites internet consacrés aux salaires tirent leurs données de diverses sources, et ces chiffres ne reflètent pas toujours les nuances de votre fonction, de votre secteur d’activité ou de votre lieu de travail. Si vous abordez les négociations armé uniquement de ces chiffres, vous risquez de vous sous-évaluer ou de paraître déconnecté de la réalité.
Ce qu’il faut faire à la place : Utilisez les sites internet consacrés aux salaires comme point de départ, mais tenez également compte de votre valeur unique. Étudiez les enquêtes salariales propres à votre secteur d’activité, discutez avec les personnes que vous connaissez et qui travaillent actuellement dans votre secteur d’activité ou qui y ont travaillé par le passé, établissez un réseau avec des professionnels de votre secteur d’activité et tenez compte de l’ensemble de la rémunération, y compris les avantages sociaux, les primes et les possibilités d’évolution, lorsque vous négociez.
3. Oublier les avantages : le salaire ne fait pas tout
Imaginez que vous venez de recevoir une offre d’emploi qui ne vous donne pas vraiment envie de sabrer le champagne. Avant de répondre par une demande de salaire plus élevé, prenez un peu de recul. Le salaire n’est qu’une partie du gâteau, et parfois, les parties les plus savoureuses sont cachées dans les avantages.
Pourquoi c’est une erreur : En vous concentrant uniquement sur le salaire, vous risquez de négliger d’autres avantages précieux, tels que des jours de vacances supplémentaires, des modalités de travail flexibles, des avantages liés aux enfants, des avantages liés à la santé mentale ou des possibilités de développement professionnel. Ces avantages peuvent considérablement améliorer votre qualité de vie et votre satisfaction professionnelle.
Ce qu’il faut faire à la place : Lors des négociations, ne vous contentez pas de demander plus d’argent, demandez un meilleur accord. Envisagez de négocier des jours de vacances supplémentaires, des options de travail à distance, un encadrement, des actions de l’entreprise ou une prime à la signature. N’oubliez pas que ces avantages peuvent s’additionner d’une manière qui dépasse parfois quelques euros de plus sur votre bulletin de paie.
4. Négocier après avoir dit oui : une recette pour le désastre
Vous venez d’accepter une offre d’emploi verbale et vous réalisez soudain que vous auriez dû demander plus d’argent. Il est tentant de revenir en arrière et de renégocier, mais c’est l’un des moments où l’on ne peut vraiment pas revenir en arrière.
Pourquoi c’est une erreur : Une fois que vous avez accepté une offre, vous avez fixé des attentes. Tenter de renégocier par la suite peut vous faire passer pour quelqu’un de peu fiable, voire de malhonnête, et pourrait mettre en péril votre nouvel emploi avant même que vous ne le commenciez.
Ce qu’il faut faire à la place : Négociez tous les aspects de l’offre d’emploi avant de l’accepter. Si vous n’êtes pas sûr de l’offre, demandez du temps pour l’examiner en détail. Une fois que vous avez dit oui, engagez-vous en toute confiance, sachant que vous avez fait preuve de diligence raisonnable au préalable.
5. Révéler son salaire antérieur : l’erreur classique
Vous êtes en entretien et le responsable du recrutement vous demande : « Quel est votre salaire actuel ? » Avant de sortir un chiffre, réfléchissez au piège qui vous est tendu. Les experts en négociation vous diront que la personne qui donne un chiffre en premier est généralement perdante. C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de discussions salariales. Si vous donnez une fourchette, vous fixez en fait le plafond de ce que vous pouvez gagner, et l’employeur gravitera naturellement vers le bas de l’échelle.
Pourquoi c’est une erreur : La divulgation de votre salaire précédent peut limiter considérablement votre pouvoir de négociation. Si votre salaire précédent était inférieur au taux du marché, l’offre de l’employeur pourrait être inférieure à ce que vous méritez. Pire encore, votre ancien salaire n’a aucune incidence sur la valeur que vous apportez à ce nouveau poste.
Par exemple, si vous vendiez votre maison, le prix que vous avez payé il y a quelques années n’aurait pratiquement aucune importance, et il en va de même pour votre rémunération antérieure. Le prix de la « maison » est basé sur la valeur actuelle du marché plutôt que sur ce que vous avez payé dans le passé. Il se peut que vous ayez rénové la maison ou que le quartier se soit amélioré, ce qui doit être pris en considération pour la valeur marchande actuelle. Il en va de même pour votre valeur professionnelle : peut-être avez-vous mené un projet à forte visibilité, décroché de nouveaux clients ou suivi un cours de leadership. Tous ces éléments augmentent votre valeur aux yeux d’un nouvel employeur.
Ce qu’il faut faire à la place : Refusez poliment de divulguer votre ancien salaire et mettez l’accent sur la valeur que vous apportez. Vous pouvez dire : « Je préfère me concentrer sur les compétences et l’expérience que j’apporte à ce poste et sur la valeur que je peux ajouter à votre équipe. » Ce faisant, vous maintenez la conversation centrée sur vos qualifications et sur le taux du marché pour le poste.
Si vous êtes pris de court, répondez : « Vous savez mieux que moi ce que ce poste vaut pour l’entreprise et vous avez probablement établi une fourchette de salaire pour ce poste. »
Finalement, négocier une proposition d’embauche peut être décourageant, mais c’est une compétence essentielle pour faire progresser votre carrière… et obtenir une meilleure rémunération. N’oubliez pas que la négociation ne consiste pas à gagner ou à perdre, mais à trouver un accord mutuellement bénéfique qui ouvre la voie à votre réussite. Alors, allez-y et négociez en toute confiance !
À lire également : Entretien d’embauche : 5 questions courantes sur le travail d’équipe
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