Cinq conseils pour faire preuve de plus de sagesse

Dans un monde marqué par les défis, la polarisation et la controverse, la sagesse est une compétence essentielle. Elle permet de prendre du recul et de se calmer dans les moments difficiles, mais également d’exercer un bon jugement lorsque les choses deviennent intenses.

Malgré le déluge constant d’informations, vous ne vous sentez probablement pas plus informé. Vous avez peut-être l’impression d’essayer de chercher l’aiguille de la perspicacité dans la botte de foin des informations, mais cette botte de foin ne cesse de s’agrandir. Comme le dit si bien Edward O. Wilson, « nous nous noyons dans l’information, alors que nous avons soif de sagesse. »

La bonne nouvelle, c’est que la sagesse est une compétence qui se développe, et contrairement à la croyance populaire, la sagesse n’est pas l’apanage des personnes âgées. C’est un trait de caractère que vous pouvez apprendre et cultiver. La sagesse peut vous aider dans votre vie personnelle lorsque vous avez besoin de garder les pieds sur terre. Elle peut vous aider à éviter l’épuisement professionnel lorsque vous voulez vous sentir plus maître de la situation. Enfin, elle peut vous aider à prendre des décisions plus inspirées.

Comment faire preuve de plus de sagesse ?

La science et la philosophie estiment que la sagesse tient en cinq compétences, et les développer vous rendra sage (ou plus sage), quel que soit votre âge.

Reconnaître ses limites

Pour faire preuve de plus de sagesse, il faut d’abord reconnaître les limites de vos connaissances et vous rappeler que vous n’avez pas toutes les réponses. Par définition, votre point de vue est limité par votre propre expérience et vos opinions. Ce qui peut vous sembler une vérité évidente peut être très différent pour d’autres. Ces concepts ne vous sont pas inconnus, mais la capacité à mettre en pratique l’humilité intellectuelle est la véritable mesure de la sagesse.

La sagesse se trouve également dans la volonté de reconnaître ses erreurs et de changer de point de vue lorsque l’on dispose de nouvelles informations. Les êtres humains sont fréquemment confrontés à des biais cognitifs. L’un de ces biais cognitifs est le coût irrécupérable qui fait que les gens ont tendance à s’engager davantage dans un projet ou une croyance s’ils y ont investi beaucoup de temps ou d’énergie. De même, le biais de confirmation d’hypothèse suppose que les gens ont tendance à écouter plus facilement les informations qui correspondent à ce qu’ils croient déjà. Soyez conscients de ces préjugés et recherchez les éléments qui vous surprennent.

Rappelez-vous que vous n’avez pas toutes les réponses. Posez des questions aux autres et valorisez leurs points de vue. Défendez ce qui est important pour vous, mais sachez aussi quand vous devez vous retirer et vous en remettre à ceux qui ont un point de vue différent. Tout cela vous aidera à développer votre sagesse.

Être conscient de la diversité des contextes

Une autre façon d’accroître votre sagesse est de tenir compte de contextes multiples et de la manière dont ils évoluent et changent au fil du temps. Prendre des décisions en considérant la situation, la température et les conditions actuelles, c’est bien, mais élargir votre vision est encore mieux. Tenez compte de la façon dont votre décision sera perçue dans d’autres situations, et de ses effets sur les gens au fil du temps.

Plusieurs études montrent que lorsque vous pouvez placer votre décision dans le contexte d’une fenêtre de cinq ou dix ans, plutôt que dans une perspective immédiate, vous aurez tendance à penser de manière plus créative, car la pression du temps n’entrave pas vos idées. Placez-vous dans le futur et regardez en arrière depuis ce point de vue. Imaginez l’idéal et réfléchissez à l’action ou à la décision qui aurait pu parfaitement conduire à ce point. L’imagination est la première étape de la création d’un avenir meilleur, et cela peut motiver des choix judicieux.

Considérez également les implications de tout choix. Comment vos actions sur ce projet pourraient-elles avoir un impact sur un autre département ou un projet futur ? Comment vos choix sur une politique ou une pratique dans votre communauté pourraient-ils affecter d’autres communautés dans la région ? Penser avec une perspective plus large est une caractéristique fondamentale de la sagesse.

Prendre en compte le point de vue d’autrui

Reconnaître ses propres limites est étroitement lié à la reconnaissance et à l’appréciation du point de vue d’autrui. De nouvelles recherches menées par la University of California montrent que cela peut être difficile. Une région du cerveau appelée « cortex de la Gestalt » traite les informations entrantes et leur donne un sens. Lorsque d’autres personnes expriment des options différentes, le cerveau peut les interpréter comme une menace pour sa réalité et déclencher une réaction de colère ou de peur. En outre, le cerveau prend des raccourcis et peut écarter ou rejeter des informations difficiles à assimiler. Tout cela peut rendre difficiles la perception et l’acceptation du point de vue d’autrui.

Il en découle que la sagesse exige de l’intentionnalité : chercher à comprendre autrui et à valoriser les opinions différentes. La controverse peut être un vecteur d’apprentissage lorsqu’elle s’accompagne d’une écoute et d’un véritable désir d’apprendre des points de vue d’autrui. Le compromis sera alors le carburant pour aller de l’avant. C’est la démonstration de la sagesse qui prend en compte de multiples points de vue afin de trouver la meilleure ligne de conduite.

Prendre de la distance

Une prise de distance peut être particulièrement utile pour favoriser la sagesse. Une étude de simulation menée par la University of Waterloo a révélé que lorsque les gens se voyaient à la troisième personne, ils avaient tendance à faire des choix plus judicieux. La troisième personne les aide à penser plus objectivement et à éliminer le sentiment de personnalisation qui obscurcit le jugement.

Le message à retenir est le suivant : lorsque vous êtes confrontés à un choix difficile, prenez du recul et pensez à vous d’une manière moins émotionnelle et plus distante. Que feriez-vous à long terme ? Ou que ferait quelqu’un d’autre ? Lorsque vous repenserez à cette décision plus tard, qu’en penserez-vous ? Ce type de questions peut vous aider à prendre du recul et à être plus sage.

Faire confiance à son instinct

L’étude menée par la University of Waterloo a également montré que les personnes qui écoutent plus attentivement leur rythme cardiaque ont tendance à prendre de meilleures décisions. Vous pensez peut-être que la sagesse est purement dictée par la tête, mais il y a aussi une part de cœur.

Vérifiez vos propres réactions face à une situation et faites confiance à votre instinct. Évaluez les hoses de manière rationnelle, puis appliquez une dose d’intuition et d’émotion. Lorsque vous êtes à l’écoute de vos propres réactions, cette prise de conscience peut vous éclairer sur vos valeurs et vos passions, ouvrant ainsi la voie à des décisions plus sages.

En résumé

Une grande partie de la sagesse réside dans la perspective : prendre suffisamment de recul pour évaluer les meilleures options. Elle se caractérise également par la conscience de soi et des autres, ce qui vous permet de garder à l’esprit plusieurs points de vue. De plus, la sagesse tient compte de l’avenir. Finalement, pour croire en l’avenir, il faut accepter l’incertitude qui l’accompagne et se rappeler que l’on a les compétences, la résilience et la sagesse nécessaires pour prendre les meilleures décisions aujourd’hui et demain.

Article traduit de Forbes US – Auteure : Tracy Brower

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