La pandémie aura permis au moins une chose : de plus en plus de personnes remettent en question leurs objectifs et leur façon de travailler. Allier vie et travail n’a jamais été aussi important en cette période où le recours au télétravail est généralisé.
Vous avez probablement un emploi. Vous travaillez, vous gagnez de l’argent. Quel que soit votre poste ou votre lieu de travail, vous gagnez votre vie chaque jour. Quel terme intéressant, vie. La plupart des gens associent de manière subliminale les mots « travail » et « vie », suggérant ainsi que pour vivre, il faut « gagner sa vie ». Or, gagner sa vie, c’est bien sûr travailler. Donc, vivre c’est finalement travailler. Cependant, cette vision est peut-être dépassée.
Cela soulève une question bien plus profonde : vit-on pour travailler ou travaille-t-on pour vivre ? En d’autres termes, quel élément doit être mis en priorité : le travail, la vie, vous ? Il faut tout d’abord s’interroger sur soi-même, comme le rappelle si bien Saint-Augustin :
« Pour prendre notre point de départ dans ce qu’il y a de plus évident, je te demande donc d’abord si toi-même tu existes. Mais peut-être crains-tu d’être trompé par cette question, alors que tu ne pourrais certainement pas être trompé, si tu n’existais pas. » (De Libero arbitrio, op. cit., II, 3,7, p. 277)
La pandémie a été un réel bouleversement. Plus de 325 millions de personnes ont contracté le covid-19, et près de 6 millions sont mortes dans le monde. Ces données donnent le vertige. Ce virus a contraint les populations à opérer des changements jusqu’alors impensables. Les masques, les tests, les quarantaines, le gel hydroalcoolique et la distanciation sociale sont devenus des incontournables du quotidien. Le télétravail, les barrières en plexiglas et les visioconférences font désormais partie intégrante de l’environnement de travail.
Aux États-Unis, même certains matchs de basket et de hockey sont présentés par des intervenants qui ne se trouvent même pas sur place, mais dans l’enceinte d’un studio à l’abri de tout risque de contamination. Qui aurait cru que les producteurs de télévision permettraient aux experts de commenter l’actualité en direct depuis leur domicile grâce à Zoom ? Tout cela s’est produit en un claquement de doigts. Néanmoins, le plus grand changement qui reste encore à venir, c’est vous.
Comme l’ont déjà souligné Saint-Augustin et d’autres grands philosophes, la vie ne commence pas avec l’endroit où vous travaillez ou avec ce qui représente votre carrière, mais avec vous et seulement vous. Le travail fait partie de votre vie, il est une tranche de vous. De même, la vie ne commence pas avec votre titre, votre description de poste ou votre place dans la hiérarchie de l’entreprise. Le travail n’est pas la vie, c’est une partie de votre vie.
Durant la pandémie, beaucoup ont appris à remettre en question leur vision du travail. Posséder son propre bureau n’est pas forcément un objectif de vie exaltant. Par ailleurs, un patron qui ne se soucie pas de vous, de votre famille ou de vos passions personnelles est aussi utile que l’évaluation annuelle des performances. Enfin, le baby-foot dans la salle de repos et les viennoiseries gratuites tous les matins sont agréables, certes, mais ce n’est pas ce qui est vraiment important.
Là encore, qu’est-ce qui vous tient à cœur ? Vivez-vous pour travailler ou travaillez-vous pour vivre ?
Jusqu’au début de la pandémie, l’on peut affirmer qu’une part importante de la population active plaçait le travail au cœur de leurs priorités. Par exemple, lorsque vous sortiez le week-end et que vous rencontriez quelqu’un, les premières questions étaient généralement « alors, que faites-vous dans la vie ? », demande suivie très rapidement par « vous travaillez dans quelle boîte ? ». La vie et vous-même passiez au second plan.
De même, les aspirations à long terme des gens étaient différentes. De nombreuses personnes pensaient que la vie se résumait à gravir les échelons, ajouter de nouvelles missions, recruter davantage de membres dans son équipe ou augmenter la taille des budgets. Pour certains, tout cela est devenu une finalité inadaptée, et c’est peut-être le seul bon enseignement à tirer de la pandémie.
Attention, cela ne veut pas dire que travailler ne fait pas partie intégrante du quotidien. Le travail demeure central (pour payer le loyer ou rembourser son prêt), mais le changement est en cours. Le travail n’est plus au cœur des préoccupations. Désormais, la priorité c’est vous.
Le monde entre dans une phase où les organisations et les hauts dirigeants ont une obligation : ils doivent s’attaquer à ce que les gens mettaient autrefois au centre de leur existence et à ce qu’ils sont en train de devenir. Les règles du jeu ont changé. Une nouvelle philosophie émerge, nécessitant de nouvelles façons de penser, de fonctionner et, évidemment, de travailler. Si les organisations et les hauts dirigeants n’en prennent pas conscience, ils auront du mal à attirer de nouveaux talents, à garder ceux déjà présents dans leurs rangs, à mettre en place une culture d’entreprise, à innover et à satisfaire la clientèle.
Cependant, tout ne repose pas sur les organisations et les hauts dirigeants, vous détenez également les clés de ce changement.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Dan Pontefract
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