Intelligence artificielle, Blockchain, Marketing automation, Lean Startup, Machine Learning, Design Thinking… nous ne cessons d’entendre parler de nouvelles méthodes de travail et de nouvelles technologies. Tout cela est synthétisé, bien souvent avec l’utilisation du terme INNOVATION.
Ces outils, ces méthodes sont très largement utilisés dans les écosystèmes de start-up depuis de longues années, ils y sont même souvent nés. Pourquoi les start-up sont-elles les championnes de l’innovation ? Parce que l’innovation et la disruption de marché naissent, se créent et évoluent dans des écosystèmes agiles, co-constructifs et surtout, dans la frugalité…
N’ayant aucune, ou peu de sources de revenus ni de rémunération, les créateurs doivent s’armer de patience, tester, itérer, redoubler d’efficacité pour ne pas mourir avant d’avoir trouvé leur marché. Donc inutile d’essayer de copier, ces conditions-là ne sont finalement pas données à tout le monde…
L’innovation, un état d’esprit avant tout.
Le monde change, et l’innovation ce n’est pas seulement la digitalisation. L’innovation, c’est la co-création, l’inclusion, l’agilité, le développement durable. C’est la capacité de savoir tout remettre en question. Se dire que, grâce à la technologie, beaucoup de choses sont possibles. C’est aussi indirectement l’émergence de nouveaux comportements sociaux à adopter, comme la résilience face à l’échec (si bien connue des entrepreneurs) ou encore la bienveillance et le leadership dans le management.
La transformation digitale a engendré une modification profonde des mentalités. Petit à petit on assiste à une scission dans le monde du travail, avec une partie de la nouvelle génération qui se préfère en indépendant, digital nomade, ou créateur de start-up. Car ils sont, avant tout, à la recherche de sens et ont une profonde motivation pour changer les choses. Les salariés en interne, quant à eux, sont de plus en plus sollicités pour entreprendre au sein des organisations, et sont ainsi nommés « intrapreneurs ».
Et la cohabitation ?
Force est de constater qu’il est difficile pour les organisations massives d’innover à la manière des jeunes pousses, et pour cause, leurs structures sont, de fait, complètement différentes. Et cela reste une vue de l’esprit de croire que toutes les start-up font du Design Thinking pour construire leurs produits et trouver leur proposition de valeur. Bien souvent, les projets innovants naissent dans le chaos le plus total, la structuration venant par la suite, une fois que les produits commencent à être vendus.
Il est donc difficile d’obtenir le même résultat avec des organisations diamétralement opposées voire antinomiques. Mais cependant s’inspirer, co-construire, se former et adapter les méthodes tirées de chaque écosystème sont des solutions éprouvées, qui ne nécessitent pas d’aller jusqu’au rachat, et qui permettent aux deux écosystèmes de coexister.
Une organisation relative existe
Pour les grands groupes, et selon leur état d’avancement lié à leur transformation digitale, les étapes vont de « l’acculturation » à l’intégration :
- La formation à la culture de l’innovation : Atelier de Design Thinking, travaux sur les outils d’innovation comme les Business Model Canvas par exemple.
- La rencontre : Les Meet Up et salons, à l’instar de Vivatech, qui ont pour but de rassembler acteurs historiques et jeunes pousses innovantes.
- L’immersion : Les entreprises s’invitent dans les incubateurs ou dans des hackings houses lors de learning expeditions, le temps de découvrir, échanger, s’inspirer.
- La cohabitation : les Corporates s’installent dans les incubateurs, font des partenariats ou font des appels à projets pour leurs incubateurs internes.
- L’intégration : A une phase plus avancée, les organisations repèrent les jeunes pousses et intègrent leurs technologies, produits ou services avec des Proof of concept (POCs)
Quant aux start-up, elles sont aujourd’hui accompagnées par les incubateurs, privés ou publics, qui leur proposent des accès à des ateliers et formations et qui sont animés par des professionnels. La qualité varie selon la structure qui les accompagne. Quelques entités comme LION de the Family, qui forme à la culture start-up, ou Growth Acceleration, un bootcamp dédié aux CEO de start-up, ont pris le parti de former les start-up de manière plus académique et indépendante.
Faut-il systématiquement absorber les nouvelles technologies développées par les jeunes entreprises, ou faut-il laisser les deux mondes évoluer en parallèle ? Des initiatives plus hybrides existent : Schoolab forme à la fois les Corporates à l’innovation, et propose un écosystème bienveillant pour former les entrepreneurs. Et plus récemment, la MAIF vient d’annoncer une prise de participation majoritaire dans NUMA, incubateur du quartier du Sentier à Paris. L’objectif pour l’assureur est de diversifier ses offres de services et permettra ainsi à NUMA de se concentrer sur la formation des entreprises en phase de transformation digitale, le modèle d’accélérateur de start-up n’étant plus considéré comme rentable à lui tout seul.
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