Toutes les entreprises ou presque ont été confrontées au problème : comment faire en sorte de traiter ses clients de façon plus respectueuse ? Une approche assez logique veut qu’en traitant bien ses employés, ces derniers traiteront à leur tour de façon respectueuse leurs clients ainsi qu’avec bienveillance. Cette approche a un nom : la symétrie des attentions.
A l’heure où la bienveillance a le vent en poupe dans l’entreprise, que des formations sont dispensées aux managers (voir à ce propos le récent portrait de Nathalie Gauthier) et des séminaires organisés pour les DRH, on constate une même vogue du mot dans un tout autre domaine : celui de la parentalité. Drôle de coïncidence me direz-vous, puisque ces parents se trouvent par ailleurs être managers ou managés. Ils ont donc tous leur avis sur la question de la bienveillance au travail. Mieux, ils en connaissent les vertus, et aspirent à en maîtriser les ressorts.
De fait entre parents et managers, la symétrie des attentions s’impose. Parce qu’un enfant non respecté devient un adulte qui ne respecte pas, un adulte non respecté continue de ne pas respecter autrui. Parce que l’éducation et le management par la peur ont depuis longtemps montré leurs limites. L’heure est aujourd’hui à plus de collaboration, de partage et d’empathie. Dans l’éducation et le management.
Pour comprendre en quoi cette symétrie des attentions bienveillantes peut permettre aux parents comme aux collaborateurs de progresser, il est utile d’en explorer les différentes facettes.
1-Apprendre
Etre parent, c’est accompagner ses enfants dans leurs apprentissages, tout en prenant en compte leurs d’émotions, pas toujours faciles à gérer. C’est un travail de tous les jours qui nous amène à nous transformer nous-mêmes. De la même manière, le manager grandit avec ses équipes, apprenant de ses échecs autant si ce n’est davantage que de ses succès.
Ayant fondé et dirigé plusieurs entreprises, j’ai souvent accompagné des personnes talentueuses qui – appelées à manager – se formaient sur le tard, soit en cumulant les erreurs, soit en sollicitant d’autres managers plus expérimentés. Plusieurs années plus tard, ils continuent à faire ça, à présent en prodiguant leurs conseils aux autres, et surtout en continuant à interroger leurs pratiques. L’objectif pour les managers comme pour les parents : entretenir des relations naturelles et agréables, qui font progresser chacun. Les enfants mais également les parents, les employés mais également les managers.
2-Partager
Au-delà de l’apprentissage il y a, avant tout, la notion de plaisir et d’énergie positive.
Qu’il est bon, après une semaine de labeur, jalonnée de ups and down, de revenir chez soi et d’y partager deux trois sourires et une caresse. Qu’il est dur à contrario de terminer un week-end avec le sentiment d’avoir cédé à la colère, encore présente en nous et chez les enfants. C’est pour tout dire ce sentiment qui a été le déclic pour moi. Et c’est ce même sentiment qui – à force d’être éprouvé par des collaborateurs au bureau, ou par anticipation avant d’arriver au bureau, la boule au ventre, met sur la voie de la bienveillance.
Le plaisir et la colère. L’un se partage, l’autre s’attrape. Le partage commence avec la prise de conscience que dans l’entreprise, comme dans la famille rien ne marche sans plaisir d’être ensemble.
3-Engager
Apprendre dans le plaisir partagé chaque jour, voilà une définition assez simple de l’engagement. Engagement dans la famille qui fonde la relation filiale et la transfigure, Engagement dans l’entreprise qui est l’alpha est l’omega de la performance individuelle et collective. Sans laquelle tout claudique, ou comme certains le diraient sous-performant. L’engagement permis par la bienveillance est ce que les managers comme les parents valorisent le plus pour une raison simple : ce qui s’apparente à un travail (cela en est un surtout pour les parents ayant du mal à prendre du recul) prend la forme d’une collaboration mutuellement fructueuse à l’échelle personnelle et collective.
Apprendre, partager, engager : voici les trois principes qui fondent la symétrie des attentions bienveillantes entre parents et enfants et managers et collaborateurs. Trois principes qui expliquent pourquoi éduquer un manager à la parentalité bienveillante, c’est l’amener à transformer son management.
Si vous souhaitez approfondir ce sujet, quelques communautés existent notamment sur LinkedIn et, côté parents, sur Facebook.
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