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Bien-Etre Au Travail : La French Tech Au Banc D’Essai

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Thématique ô combien centrale et de plus en plus prise en considération par l’entreprise, le bien-être au travail peut s’avérer être un facteur d’épanouissement – et de facto d’efficience- des employés. Toutefois ces derniers, au regard de leur univers de travail disparate, sont-ils tous logés à la même enseigne ? Travaille-t-on vraiment mieux dans les entreprises de la French Tech qui ont bousculé les codes établis en la matière ? L’étude ParisWorkPlace 2017-Ifop apporte des éléments de réponse.

Burn-Out, Bore-Out, Brown-Out…Autant de mots-valises qui traduisent le mal-être au travail. Problématique trop longtemps mise sous le tapis, l’épanouissement professionnel est désormais une donnée particulièrement prise en considération par les employeurs, désireux de voir leurs troupes donner le meilleur d’eux-mêmes dans des conditions idoines. « Chief Happiness Officer » et autres responsables du bonheur pour rester fidèle à la langue de Molière ont ainsi fait leur entrée dans le quotidien des collaborateurs, toujours avides de s’investir pour leur boîte…mais pas à n’importe quelle condition. Si les habitudes ont parfois la vie dure – et les sempiternels open-space et autres bureaux fermés sont là pour en témoigner- les « nouveaux entrants » et autres start-ups s’évertuent, depuis de nombreuses années, à dynamiter les codes en la matière. Mais les notions de « Flex Office » et autres environnements de travail mouvants sont-elles l’apanage des entreprises de la French Tech ?  Et surtout la différence de « sensation » est-elle si criante en comparaison d’une offre plus « traditionnelle » ?  Revue de détails.

Pour tenter de répondre à ces questions, l’Ifop a réalisé pour SFL une étude inédite par son ampleur et son périmètre : 90 questions, posées d’un côté à 1755 salariés représentatifs de la population active parisienne, de l’autre à 909 salariés issus de dix entreprises de la Tech française (soit 2 700 personnes) : 1000mercis, Alchimie, Criteo, Devialet, Drivy, GuestToGuest, ManoMano, Meetic, MonDocteur, Younited Credit. Des entreprises sélectionnées pour obtenir un panel de sociétés technologiques le plus divers possible en termes de maturité de développement, d’effectif (de 30 à plus de 2 500 salariés) et de secteurs d’activité. Et les premiers enseignements sont particulièrement éloquents.

Moins de stress, conditions de travail optimales

Dans le détail, les salariés de la Tech évaluent, en moyenne, leur bien-être au travail à 7,97 / 10, contre 6,50 / 10 pour la population générale. C’est la note la plus élevée, toutes catégories de salariés confondues, depuis la création du baromètre Paris Workplace en 2014. Ils se disent également moins sujets au stress, seuls 25 % s’estimant « souvent stressés », contre 38 % pour les autres salariés. Le lieu de travail contribue fortement à ce sentiment de bien-être. Près de 9 salariés sur 10 (88%) de la French Tech se disent satisfaits de leurs bureaux, contre 72 % pour la population générale. Les « très satisfaits » sont aussi les plus heureux au travail : ils affichent une note de bien-être de 8,8 / 10.

Autre enseignement, et non des moindres, la French Tech a « débranché » les bureaux fermés. Ainsi, seulement 1 % des salariés occupent un bureau individuel fermé, 86 % travaillant en open space. Et les dirigeants montrent l’exemple, puisque les deux tiers occupent un open space (contre 14 % seulement des dirigeants dans la population générale). En outre, un emploi. Une majorité de salariés de la French Tech affirme ainsi que les bureaux ont été « un élément important dans le choix de rejoindre leur entreprise » (56 %, soit presque deux fois plus que dans la population générale où le résultat est de 30 %). Ils sont aussi beaucoup plus nombreux à juger que leurs bureaux ont un impact positif sur la réputation de l’entreprise et leur capacité à recruter de nouveaux talents (84 % contre 58 %).

Le  » contre-exemple » Microsoft

Mais les entreprises de la French Tech ne sont pas les seules à « surfer » sur la vague de modernité déferlant sur l’environnement de travail. Microsoft France œuvre notamment en ce sens depuis quelques années, comme en témoignait dans nos colonnes sa directrice Marketing & Opérations ( M&O), Laurence Lafont. « Nous avons des zones de bureau, ces fameuses zones d’ancrages attribuées par équipe. Même si les bureaux ne sont pas attitrés, chacun a un bureau personnel. Cependant, chaque collaborateur est libre de vaquer, en fonction de ses besoins et de l’agenda de sa journée, à l’intérieur du bâtiment. Nous avons totalement repensé les espaces pour répondre aux différents scenarii de travail ou de collaboration au quotidien ». Et cela marche. « On commence dès lors à percevoir une « rupture » avec les habitudes classiques des collaborateurs qui ne rechignent plus à circuler dans les étages, à s’installer ailleurs dans le bâtiment », souligne encore la dirigeante.

Enfin, pour en revenir aux salariés de la French Tech, ces derniers ont un rapport très singulier au lieu de travail : 82 % d’entre eux jugent que leur bureau est « un lieu de vie où ils aiment passer du temps ». Une réponse aux antipodes de celle des salariés de la population générale, qui jugent majoritairement, à 57 %, que le bureau est « un lieu de travail où il s’agit de passer le moins de temps possible ».  Ce « lieu de vie » est supposé pouvoir accueillir les activités les plus diverses – une majorité de salariés de la French Tech affirme qu’à choisir, ils préfèrent pouvoir se restaurer, se détendre, et même faire la sieste dans l’enceinte de leurs locaux plutôt qu’à l’extérieur du bureau.

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