Qu’il s’agisse de saines intentions, ou d’opportunisme de raison, le fait est indiscutable : l’ensemble de nos dirigeants politiques, comme de nos chefs d’entreprise, doit aujourd’hui, et pour demain, se mobiliser pour la cause écologique et sociale. L’heure n’est en effet plus à l’indécision ni aux longues réflexions, mais bel et bien à l’action, eu égard au contexte tantôt pénurique, tantôt inflationniste, tantôt climatique, qui pèse lourd dans notre économie, comme dans le quotidien de chaque citoyen.
Cette véritable « vague » volontariste, cette injonction au changement, nous sommes évidemment nombreuses et nombreux à l’avoir attendue, parfois appelée de nos vœux, y compris du côté des actifs, des candidats potentiels, ou même des étudiants, à l’aune de leur entrée dans le monde professionnel. Toutes et tous soucieux d’une carrière qui ait du sens, d’un métier qui joue un rôle concret dans la matérialisation du monde d’après… Alors, tandis qu’elle se présente finalement à nous en cette rentrée, à grand bruit politique et médiatique, soutenue par des législations toujours plus rigoureuses, osant éclabousser enfin certaines idoles du passé, il est permis, je crois, de s’étonner de cette « Grande Démission », qui semble nous gagner.
La « Grande Démission » est un phénomène apparu aux Etats-Unis suite à la pandémie, caractérisé par un chiffre record (près de 50 millions de démissions recensées en 2021*), et qui fait des petits en France, avec là aussi un record atteint au premier trimestre 2022 (520 000 démissions*). Bien qu’il soit à relativiser dans l’Hexagone, compte tenu de cet écart de chiffre notamment, l’existence même d’un tel concept, d’un tel schéma de pensée, doit nous interpeller. Tandis que nos entreprises sont enfin prêtes à la remise en question, et plus que cela, à la mise en action, de véritables démarches sociales et environnementales, et que nous avons donc une écoute, une attente de leur part – attente d’idées, de compétences, de candidats – allons-nous ainsi nous contenter de démissionner ?
Il est au contraire plus que temps de réaffirmer, ou de retrouver, une « Grande Ambition » : de celles qui unissent et qui savent redonner un sens à cette économie. Economie où tout n’est pas à jeter, d’une part, mais où l’on peut également d’ores et déjà compter sur un grand nombre de personnalités talentueuses et engagées, à tous les niveaux de l’entreprise. La crise COVID a permis de faire bouger les lignes de l’organisation même du travail, normalisant le télétravail, nous permettant au passage de décentraliser l’économie. La pénurie de talents, dans tous les secteurs, nous a permis de rehausser les niveaux de rémunération, d’amplifier les avantages salariaux. Faisons de même en réaction à la crise écologique ! Proposons, négocions, imposons ! Mais surtout, surtout, ne démissionnons pas.
* DARES, 18/08/22.
Tribune rédigée par Caroline Renoux, fondatrice de Birdeo.
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