Inventé par Neil Stephenson en 1992, le terme « metavers », contraction de « meta » – « au-delà de » en grec ancien – et de « universe », est un univers qui va au-delà du monde réel. Un monde virtuel, immersif et en 3D, dans lequel il nous est possible de voyager, interagir, consommer, investir…
L’expérience n’est pas nouvelle. En 2003, Second Life, ouvrait la voie d’un monde virtuel parallèle. Depuis d’autres univers virtuels, essentiellement de gaming, tels que Minecraft, Fortnite, les Sims, ou Clash of Clans, ont largement démocratisé l’expérience. Aujourd’hui porté par la maturité de la technologie, le metavers se structure.
Nombreux sont ceux qui s’intéressent à ce nouveau terrain de jeu : des célébrités – Paris Hilton, Booba, Gimms -, aux investisseurs de la tech dont Mark Zuckerberg qui a rebaptisé son entreprise Meta. Les marques également : Ubisoft, Warner Music, Adidas, Gucci, Carrefour, Axa… On ne compte pas moins de 170 marques présentes sur la plateforme The Sandbox, attirées par l’opportunité d’opérations marketing innovantes, de nouveaux revenus potentiels, ou plus simplement pour s’inscrire au cœur d’une tendance émergente.
Alors qu’en est-il du marché immobilier virtuel ? Certains univers tels que The Sandbox, Decentraland, Somnium Space, Worldwide Webb, et Cryptovoxels, se prêtent plus spécifiquement à l’investissement immobilier. Que ce soit la vente ou la location de terrains, d’immeubles, de boutiques, centres commerciaux ou galeries d’art, les possibilités se déclinent à l’identique du monde réel. On imagine l’intérêt d’un investissement où l’on pourra acheter, construire, louer, revendre son bien virtuel.
Dans le triangle d’or de certains metavers, les prix affichent déjà plusieurs millions. Premier record sur The Sandbox, où Republic Realm, une entreprise d’immobilier américaine, a acquis en décembre 2021 un terrain pour la somme de 4,3 millions de dollars US (3,8 millions d’euros). Les propriétés aux alentours du « Manoir » de Snoop Doog ont été valorisées à hauteur de 458 000 dollars US (404 000 euros). Autre manœuvre spéculative, la Bourse virtuelle de New York vendue 23 000 dollars (22 500 euros) à un investisseur attiré par une potentielle plus-value.
- L’économie numérique s’appuient essentiellement sur trois technologies :
- Les crypto-monnaies, des monnaies numériques qui permettent d’acheter des biens ou des services. Leur cryptage assure la sécurité de la transaction et leur fonctionnement, basé notamment sur la blockchain, garantit une indépendance vis-à-vis des institutions financières.
- La blockchain, une technologie de stockage, de transmission et de partage d’informations indépendante, transparente et sécurisée.
- Les NFTs (non-fungible token), des jetons non fongibles, c’est-à-dire des actifs numériques uniques et non interchangeables, comme par exemple une œuvre d’art, dont la valeur marchande fluctue.
Une fois le portefeuille (« wallet ») de crypto monnaies constitué grâce à des plateformes spécialisées, il est possible d’acheter des terrains ou parcelles virtuelles via le système des NFT. Ces terrains numériques « certifiés », car inscrits dans la blockchain sous forme de jetons cryptographiques uniques, confèrent un droit de propriété inaliénable.
Comme dans le monde réel, la valeur des terrains est liée à leur situation et leur rareté. A l’heure actuelle, l’offre de parcelles dans les metavers Decentraland et The Sandbox est limitée, 90 000 pour Decentraland, environ 160 000 pour The Sandbox. En fonction de leur succès, leur nombre pourrait augmenter. De manière logique, plus la demande est forte, plus les prix grimpent. Plus les parcelles sont situées à proximité de pôles d’attractivité, des grandes marques ou des célébrités, plus elles sont chères, ouvrant ainsi la voie à la spéculation.
Autre critère à prendre en compte : l’attractivité du metavers lui-même. En fonction de la côte de celui-ci, la valeur du bien pourrait grimper ou se dévaluer. Aujourd’hui, il est quasiment impossible de prévoir l’avenir de cette nouvelle technologie qui en est encore pour beaucoup au stade de l’expérimentation. La pérennité des metavers dépendra de la qualité des expériences qui seront proposées par les marques, de leur capacité à créer et fidéliser des utilisateurs et des revenus qu’elles généreront.
Si l’investissement immobilier dans le metavers semble attractif, comme tout espace virtuel, il suscite beaucoup d’incertitudes. L’évolution du prix d’un bien immobilier virtuel n’offre aucune garantie et peut rapidement perdre toute sa valeur. Face à la flambée des prix actuelle, certains investisseurs alertent quant aux risques de pertes que pourrait engendrer une bulle spéculative, à l’image de celle des années 2000.
Alors, en attendant, investir dans la « vraie » pierre reste un des placements les plus sûrs et rentables !
Tribune rédigée par Catella
<<< À lire également : Métavers : Mark Zuckerberg améliore son avatar après avoir fait l’objet de moqueries sur Internet >>>
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits