Présentéisme : pourquoi il est temps de mettre un terme à cette culture très française au profit de la productivité

 

 

 

Le travail à distance a connu une croissance exponentielle ces dernières années. Une étude de 2023 menée par Indeed a montré qu’il y avait cinq fois plus de postes proposant le télétravail qu’avant le Covid. Pourtant, la France reste en retard par rapport à ses voisins européens, avec une moyenne de seulement 0,6 jour de télétravail par semaine. Cette réticence néglige les avantages avérés. Selon une étude mondiale, réalisée par Economist Impact, les employés bénéficiant de flexibilité font état d’une meilleure concentration, une meilleure qualité de travail et plus de bien-être, des facteurs qui renforcent la motivation et l’engagement, moteurs clés du succès des entreprises.

 

Par ailleurs, la concentration est essentielle. La même étude a révélé que les employés perdent des centaines d’heures par an en raison des distractions liées à leur environnement de travail, ce qui coûte cher aux entreprises. Pourtant, améliorer la productivité pourrait augmenter la production individuelle de 43%, représentant environ 153 milliards d’euros de croissance potentielle pour la France. Par conséquent, les dirigeants qui privilégient simplement la visibilité au détriment de l’efficacité passent à côté de l’essentiel. Ce n’est pas une question de lieu de travail, mais de façon de travailler – et au contraire, adopter des méthodes plus flexibles, la bonne culture et des outils basés sur l’IA peut favoriser de meilleures performances.

 

 

 

Pour exploiter pleinement les avantages du travail à distance, les entreprises doivent d’abord créer une culture de confiance : une culture où les employés savent que leur performance sera évaluée en fonction des résultats concrets et non le temps passé au bureau.

 

Pour ce faire, les dirigeants doivent encourager un environnement «axé sur les résultats». En mettant en place un système continu d’objectifs clairs, les entreprises peuvent responsabiliser les employés avec des objectifs dont ils se sentent responsables. Des objectifs clairs encourageront également les managers à se focaliser sur l’atteinte des résultats, ce qui, à son tour, encourage les collaborateurs à se concentrer sur le travail accompli, plutôt que sur la manière dont il est réalisé. Ainsi, les employés se sentiront motivés lorsqu’ils verront que leurs contributions sont valorisées pour leur impact, plutôt que pour le nombre d’heures connectées ou leur présence au bureau. Aucun de ces critères n’est une bonne mesure de l’efficacité.

 

 

 

Le travail flexible nécessite un changement complet par rapport au présentéisme. Pour ce faire, les entreprises doivent adopter une mentalité qui éloigne l’entreprise de la vision traditionnelle de ce que devrait être une semaine de travail. Les réunions inutiles sont l’un des plus grands freins à la productivité et plus nous encourageons les employés à remplir leurs journées pour le simple fait d’«être occupés», plus nous risquons l’inefficacité.

 

C’est pourquoi, pour se concentrer sur le travail qui compte vraiment, les entreprises devraient encourager les employés à supprimer toutes les réunions inutiles de leurs calendriers et à être plus intentionnels dans la planification des réunions. Ainsi, les employés pourront passer de la «réunionnite aiguë» à une collaboration «asynchrone par défaut», apportant plus de flexibilité et de moments de concentration à leurs journées. Et plus les entreprises offrent une plus grande autonomie sur la façon dont les employés gèrent leur temps, plus elles bénéficieront d’employés épanouis qui délivreront de meilleurs résultats. 

 

 

 

Pour qu’une culture «asynchrone par défaut» prospère, elle doit s’appuyer sur la bonne technologie. Nous avons besoin de meilleures façons de communiquer, d’obtenir des réponses et de trouver ce dont nous avons besoin. Par exemple, les outils de chat professionnels sont efficaces pour fluidifier les échanges, mais ils sont aussi nocifs pour la concentration. En effet selon Economist Impact, près de la moitié de du temps que les employés passent chaque jour sur les chats professionnels serait “inutile” pour l’avancée des projets. 

 

C’est pourquoi les entreprises doivent être stratégiques lorsqu’il s’agit d’évaluer les types d’outils qui permettront à leurs employés d’être plus efficaces. Plus de technologie n’est pas nécessairement une bonne chose, au contraire, les employés ont besoin d’accéder à des outils qui peuvent simplifier leurs flux de travail, automatiser les tâches routinières et centraliser tout leur contenu dans un seul endroit facilement accessible.

 

C’est là que l’IA jouera un rôle crucial. Par exemple, lorsqu’on travaille à travers plusieurs lieux et fuseaux horaires, il peut être difficile de trouver l’information dont on a besoin. Cependant, un outil de recherche universel alimenté par l’IA peut aider les employés à trouver les bonnes informations dans l’ensemble de leurs applications, leur faisant gagner du temps et des moments de totale concentration. Par ailleurs, en automatisant les tâches répétitives, les outils d’IA aideront également les employés à prioriser les tâches les plus importantes et à forte valeur ajoutée pour l’entreprise. 

 

 

 

L’expérience du gouvernement indique un désir de changement et les dernières avancées technologiques comme l’IA permettent aux entreprises d’explorer de nouvelles façons de travailler qui produisent de meilleurs résultats. Il n’existe pas de formule magique unique pour garantir la productivité des collaborateurs. Mais ce qui est clair, c’est que le secret pour rester concentré ne réside pas dans le lieu ou le moment durant lequel les gens font leur travail, mais dans la manière dont ils le font. En regardant vers l’avenir, l’introduction de l’IA sur le lieu de travail changera de plus en plus la façon dont nous mesurons et favoriserons la productivité. Au lieu de mesurer le nombre d’heures qu’un employé passe au bureau, nous mesurerons sa contribution à travers son impact au sein de l’entreprise. Ce faisant, nous nous éloignerons de la culture du présentéisme à la française, pour se diriger vers un avenir qui valorise les résultats et non le temps passé.