Au moment où vous lisez ces lignes, Bowie Wong, couturier Australien né à Hong Kong, est sur le point d’apporter la touche finale à la cinquième collection qu’il présentera lors de la Paris Haute Couture Fashion Week. Pour ce défilé, il s’est inspiré d’une éclipse. C’est une merveilleuse idée à explorer mais aussi une parfaite analogie à la carrière de Wong.
Ces dernières années, Wong a délaissé la fashion week australienne dans l’espoir de briller dans un monde obscurcis par l’ombre des plus grands couturiers de Paris. « Je suis né à Hong Kong, ai étudié au Japon et au Canada, puis je suis allé en Australie et c’est maintenant mon pays » déclare t-il. « Mais c’est maintenant le bon moment pour Paris. Il est temps pour moi de devenir un couturier fidèle à moi-même et de m’émanciper d’une marque. »
Selon la classification exprimée par la Chambre Syndicale de la Haute Couture, Wong est considéré comme un couturier de quatrième niveau. Cela veut simplement dire qu’il lui reste beaucoup de route à parcourir avant de laisser sa marque sur la scène de la mode parisienne. En tout cas, durant son parcours, il a apprit nombre de leçons. De celles qui peuvent être utiles dans de nombreux domaines pour tous ceux qui cherchent à tracer leur propre voie vers le succès.
Voici les plus grandes leçons retenues par Wong au gré de son parcours vers le top de la mode.
Les règles ne sont pas que des contraintes
Il y a des règles strictes dans ce milieu, tout aussi importantes que ceux qui font la mode. Tout comme le champagne, le label français de haute couture est protégé par le gouvernement et est donc particulièrement réglementé et normé.
Certaines règles se sont adoucies avec les années, comme devoir obligatoirement présenter des collections de 35 vêtements ou avoir un atelier employant à plein temps 15 personnes. Cependant, d’autres, comme avoir un atelier en France, présenter deux collections par an ou employer des techniques chronophages et des tissus particulièrement exquis, restent fermement en place.
Néanmoins, malgré le stéréotype des règles qui étouffent la création, Wong considère les standards de la haute couture comme libérateurs. « Ces règles sont en fait des guides qui vous servent à construire votre créativité » dit-il. « Elles vous font aspirer à quelque chose.”
Cette approche des règles est quelque chose qui peut s’appliquer aux autres challenges de la vie et de la carrière. « Si vous considérez les règles comme des obstacles, vous vous sentirez enfermés. Servez-vous en plutôt pour vous créer un environnement dans lequel jouer ».
Un mentor peut être votre principale source d’inspiration
Wong est suffisamment chanceux pour appeler Elie Saab, couturier à la renommée mondiale, son mentor. C’est même Saab qui a proposé à Wong, en 2011, de se présenter à Paris. « Il est venu inspecter mon travail pendant un temps. Ce sont ses mots qui m’ont donné le courage d’y aller. »
C’est aussi Saab qui a suggéré que Wong abandonne sa marque originale, « Bowie », pour créer des vêtements sous le label « Bowie Wong ». « Il m’a dit qu’il était temps pour moi de montrer au monde qui j’étais vraiment. Un couturier et non un label. »
Aujourd’hui, les deux hommes sont devenus de grands amis. Son mentor reste tout de même une source inestimable de sagesse lorsqu’il s’agit de mode et du business qui va avec. « Les mentors nous guident tout au long de notre vie. » Affirme Wong. « Ils peuvent vous amener à réaliser des choses que vous n’auriez jamais crues possibles ou atteignables. »
Comprenez votre environnement avant de vous lancer
Wong a une devise : “Coudre à Paris, c’est comme parler des Koalas aux australiens. Vous prêchez un converti. » C’est ce credo qui a motivé son attitude sur la scène de la mode parisienne. « A Paris, vous ne pouvez pas juste dire « j’ai de l’argent, je peux m’offrir un défilé » car ils n’en n’auront rien à faire » précise t-il. « C’est un public connaisseur en matière de mode, vous ne pouvez donc pas vous permettre d’être arrogant ».
Sachant cela, Wong a prit du temps pour apprendre la langue et les règles du milieu français. Il en a aussi profité pour peaufiner sa marque en gardant continuellement une dose d’humilité dans sa manière de construire sa carrière. « Vous serez plus facilement acceptés si vous faites preuve d’humilité plutôt que d’entrer dans la pièce en prétendant tout savoir ».
Wong a su que son travail avait payé à l’aube de son défilé d’Automne / Hiver 2015. « C’était le matin après l’attaque de Charlie Hebdo et Paris était projetée dans le chaos. Je ne pouvais même pas prendre de taxi de mon hôtel à la salle. » Il s’attendait à être accueilli par des chaises vides après une telle tragédie. « Au lieu de ça, j’ai trouvé une audience forte de 500 personnes rassemblées pour célébrer la beauté. C’est à ce moment là que j’ai su que j’avais été accepté. »
Toujours chercher à évoluer
Les créations de Wong font fortement référence à l’évolution. «Chacune s’inspire du moment particulier de ma vie où je l’ai créée. Ensemble, elles symbolisent ma métamorphose en le créateur Bowie Wong.»
Pour ce dernier, le changement est constant. « Au cours de ma carrière, j’ai beaucoup travaillé pour devenir moi-même. Aujourd’hui, mes créations montrent qui je suis bien plus que tout ce que j’ai pu faire avant cela. »
Bowie Wong pense que le changement devrait toujours faire partie intégrante d’une carrière. « Le changement vous donne à la fois un objectif à atteindre, mais aussi des occasions de regarder en arrière et voir où vous en êtes arrivé ».
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