Les dirigeants sont soumis à une pression intense, augmentant leur risque d’épuisement professionnel et mettant en péril la stabilité des organisations. Alors comment mieux gérer leur stress ?
Il est crucial de veiller à leur santé, leur bien-être et leur épanouissement, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour leurs équipes et leur entreprise.
En effet, les dirigeants influencent fortement la culture organisationnelle : leurs comportements sont scrutés, amplifiés et façonnent l’engagement, la motivation et la performance collective.
Le stress représente un enjeu de taille
Le stress des dirigeants atteint des niveaux critiques :
- 71 % constatent une hausse de leur stress,
- 54 % s’inquiètent du risque d’épuisement professionnel,
- 40 % ont envisagé de démissionner pour préserver leur bien-être.
C’est ce que révèle une enquête de DDI menée auprès de près de 11 000 dirigeants.
La génération Z hésite particulièrement à embrasser des rôles de leadership en raison du stress. Selon DDI, elle est 1,7 fois plus susceptible que les autres générations de renoncer à un poste de leader pour préserver son bien-être.
De plus, certains évitent complètement ces responsabilités. Une étude de Rand menée auprès de 27 000 personnes âgées de 18 à 67 ans dans 34 pays révèle que :
- 39 % ne souhaitent pas évoluer professionnellement,
- 57 % refuseraient un emploi s’il compromettait leur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Comment mieux gérer le stress des dirigeants
De nombreuses stratégies existent pour réduire le stress, mais certaines sont particulièrement efficaces pour les dirigeants. En s’appuyant sur les dernières données, voici trois approches clés pour y faire face avec succès :
L’autoréflexion
Plus de 74 % des dirigeants interrogés par DDI affirment utiliser l’autoréflexion pour faire face au stress, soulignant ainsi son rôle dans le développement personnel et la maturité du leadership.
Vous pouvez également adopter cette approche en prenant du recul sur vos expériences : analysez les actions que vous avez menées et les résultats obtenus. Cette réflexion peut se faire sur le moment, en fin de journée ou en fin de semaine, et sous différentes formes : en y pensant seul, en tenant un journal ou en échangeant avec d’autres.
Au-delà de son effet apaisant, l’autoréflexion est aussi associée à la sagesse. La recherche montre qu’un leadership avisé repose sur une capacité à réfléchir tout en prenant des décisions réfléchies et mesurées.
L’essentiel est de trouver un équilibre : cultiver une réflexion constructive pour progresser sans tomber dans l’excès de pensée, l’anxiété ou la rumination.
Les discussions ouvertes
D’après l’enquête de DDI, 71 % des dirigeants prennent le temps d’échanger avec des collègues, des proches ou des amis de confiance pour mieux gérer leur stress.
Cette approche permet de s’échapper de ses pensées, de prendre du recul et d’élargir ses perspectives. Ces échanges offrent l’opportunité de recevoir des conseils, des retours constructifs et des suggestions précieuses.
En plus d’aider à mieux appréhender les défis, ces discussions renforcent les liens avec les autres. Or, des relations solides sont étroitement liées au bien-être, à la santé mentale et à un sentiment d’épanouissement durable.
L’apprentissage continu
Les dirigeants indiquent également qu’ils utilisent des ressources d’apprentissage – 46 % d’entre eux adoptent cette approche.
Il s’agit là aussi d’une preuve de leadership efficace, car les meilleurs leaders savent qu’ils ont toujours plus à découvrir, à explorer et à améliorer.
Il est intéressant de noter que l’apprentissage est également lié à des cultures plus productives, qui génèrent des résultats pour les employés, les clients et les parties prenantes. Il peut se faire directement sur le terrain, dans le cadre du travail, mais aussi dans des contextes plus formels, à travers des ressources en ligne ou des relations de mentorat.
Les principales sources de stress chez les dirigeants
Le stress des dirigeants trouve son origine dans de multiples facteurs, allant de la pression concurrentielle aux défis liés à l’évolution du monde du travail.
L’un des problèmes majeurs reste le manque de temps. Plus de 30 % des dirigeants estiment ne pas en avoir suffisamment pour accomplir leurs missions avec le niveau de qualité requis. Cette pression temporelle constante est fortement liée à l’épuisement professionnel, limitant ainsi leur capacité à donner le meilleur d’eux-mêmes, selon les données de la DDI.
Un autre facteur clé est le sentiment de ne pas disposer des outils ou des informations nécessaires pour mener à bien leurs responsabilités. Les dirigeants qui se sentent insuffisamment équipés sont deux fois plus susceptibles de redouter l’épuisement professionnel, ce qui peut entraver leur efficacité et leur engagement.
Réduire le stress des dirigeants
Les résultats parlent d’eux-mêmes : les dirigeants qui adoptent des stratégies pour gérer leur stress sont deux fois moins susceptibles de souffrir d’épuisement professionnel et une fois et demie moins enclins à quitter leur organisation, selon les données de la DDI.
Aujourd’hui, exercer un rôle de leadership est sans doute plus exigeant que jamais. Cependant, il est possible de limiter l’impact du stress et de mettre en place des conditions favorables non seulement au bien-être des dirigeants, mais aussi à celui des employés et de l’ensemble de l’organisation.
Une contribution de Tracy Brower pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie
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