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3 clés pour construire une culture d’entreprise qui allie bien-être et performance

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3 clés pour construire une culture d'entreprise qui allie bien-être et performance. Getty Images

Le travail hybride et à distance constitue un défi auquel de nombreux employés ont du mal à s’adapter. En réponse, les entreprises mettent en place des initiatives pour soutenir le bien-être. 

 

Malgré des investissements importants dans le bien-être des employés, allant de 100 à 1 200 dollars par salarié et par an, la productivité et les performances n’ont pas montré de progrès significatifs. Une étude de Gallup met en lumière une tendance préoccupante : la perception des employés quant à l’engagement de leur entreprise pour leur bien-être a fortement chuté depuis le pic observé pendant la pandémie.

Ces résultats montrent que, malgré des initiatives intéressantes et des discours de dirigeants prônant attention et compassion, les progrès resteront limités sans un changement profond dans notre approche des performances, du travail et du bien-être. Cela illustre parfaitement l’idée que répéter les mêmes actions en espérant des résultats différents relève de l’absurde.

Selon une étude Deloitte menée en 2024, seuls un tiers des employés déclarent avoir vu une amélioration de leur bien-être physique (34 %), mental (32 %), financier (35 %) et social (31 %) au cours de l’année écoulée. Pourtant, plus de 70 % des cadres estiment que ces aspects du bien-être ont progressé au sein de leurs équipes.

Pour stimuler l’engagement et la productivité, les entreprises doivent placer le bien-être des employés au même niveau de priorité que leurs performances. Une négligence en la matière entraîne des coûts considérables, selon Gallup. Par exemple, 75 % des dépenses de santé des entreprises sont liées à des problèmes évitables, et les organisations perdent environ 20 millions de dollars en opportunités pour chaque tranche de 10 000 employés en difficulté. À l’échelle mondiale, l’épuisement professionnel coûte 322 milliards de dollars en rotation et perte de productivité, représentant 15 à 20 % des coûts salariaux liés à la rotation volontaire.

 

Le lien entre bien-être et performance

Le bien-être et la performance sont étroitement interconnectés. Un haut niveau de bien-être favorise de meilleures performances, tandis que des performances élevées renforcent le sentiment de bien-être, créant ainsi un cercle vertueux. De plus, un bien-être élevé améliore la résilience des employés, les aidant à gérer le stress et à s’adapter aux changements. Cela se traduit directement par une capacité accrue à maintenir des performances élevées, même sous pression.

Dans un article marquant publié dans la Harvard Business Review, Jim Loehr et Tony Schwartz soulignent que des performances optimales reposent sur une base solide de bien-être physique, complétée par une santé émotionnelle, une acuité mentale et un sentiment d’utilité. Les recherches de Gallup confirment cette idée : les employés qui perçoivent leur entreprise comme soucieuse de leur bien-être global sont 4,4 fois plus susceptibles d’être engagés, sept fois plus enclins à la recommander comme un excellent lieu de travail, et 73 % moins exposés au risque d’épuisement professionnel.

 

Stimuler les performances grâce au bien-être

Pour déployer des initiatives de bien-être capables d’améliorer les performances, les entreprises devraient adopter les stratégies suivantes :

  1. Adapter les initiatives de bien-être aux besoins individuels

La santé physique est au cœur de tout programme de bien-être, avec des initiatives souvent centrées sur des postes de travail ergonomiques ou des actions favorisant une alimentation équilibrée. Pourtant, le véritable bien-être dépasse la simple santé physique. Même les meilleures ressources perdent leur impact si les employés se sentent submergés ou épuisés. Selon Gallup, le bien-être repose sur cinq dimensions essentielles : physique, social, communautaire, financier et professionnel. Pour maximiser leur efficacité, les programmes de bien-être devraient offrir aux employés la possibilité de choisir les pratiques qui leur conviennent le mieux parmi ces éléments. Cela peut inclure des horaires flexibles, des options de travail à distance, des outils de gestion du stress, des congés pour responsabilités familiales ou des initiatives encourageant leur engagement communautaire.

Adapter ce type d’initiatives aux besoins et préférences spécifiques des employés renforce leur sentiment de satisfaction globale et améliore leurs performances. Par exemple, un employé déjà actif sur le plan sportif pourrait ne pas voir d’intérêt dans un abonnement à une salle de sport, tandis qu’une personne souhaitant maintenir un poids santé pourrait y trouver un avantage essentiel.

Aligner les initiatives de bien-être sur les points forts des employés peut produire des résultats significatifs. Par exemple, une personne compétitive pourrait se motiver en participant à des défis de bien-être sur mesure, tandis qu’une personne sociable trouverait son équilibre dans des activités collectives comme des clubs de lecture ou des soirées de jeux.

  1. Promouvoir les initiatives en faveur du bien-être

Les dirigeants jouent un rôle clé dans l’instauration d’une culture axée sur le bien-être au sein de leur organisation. En incarnant des comportements sains et en soutenant activement les initiatives en matière de santé mentale, ils favorisent un environnement de travail propice à l’épanouissement des employés.

L’expression « Let My People Go Surfing », popularisée par Yvon Chouinard, fondateur de Patagonia, illustre parfaitement cette philosophie. Elle met en avant l’importance de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, le bien-être des salariés et la liberté de poursuivre des passions individuelles en parallèle des responsabilités professionnelles. Dans son livre éponyme, il écrit : « Les employés profitent de cette politique pour aller surfer, faire de l’escalade l’après-midi, poursuivre leurs études ou rentrer chez eux à temps pour accueillir leurs enfants après l’école. »

Patagonia incarne un modèle où l’engagement envers la durabilité environnementale et les activités de plein air s’aligne étroitement avec sa culture d’entreprise et les passions de ses employés. Cette synergie favorise une meilleure productivité, les employés abordant leurs tâches avec une énergie et une créativité renouvelées.

Former les dirigeants à détecter les signes de stress et d’épuisement professionnel est tout aussi crucial. Encourager un dialogue ouvert sur le bien-être contribue à créer un environnement de travail où les employés se sentent valorisés et impliqués. Des suivis réguliers permettent de repérer rapidement les problèmes potentiels et de mettre en place des solutions adaptées.

  1. Favoriser un équilibre harmonieux entre vie professionnelle et vie privée

Appliquer le design thinking à la création d’initiatives de bien-être permet de développer des programmes mieux adaptés et plus efficaces. En comprenant les besoins des employés et en testant des solutions innovantes, les entreprises peuvent concevoir des approches sur mesure. Par exemple, elles pourraient aligner les horaires de travail sur les périodes de productivité maximale des salariés ou simplifier les flux de travail pour réduire les points de friction.

Pour commencer, il est essentiel de collecter des données qualitatives et quantitatives afin d’identifier les défis et les préférences des employés. Observer leur environnement de travail peut révéler des sources de stress et des opportunités d’amélioration. La création de profils d’employés basés sur ces données favorise une approche plus ciblée. En impliquant les salariés dans le processus de conception, par le biais d’outils comme la carte mentale ou les jeux de rôle, les entreprises encouragent une réflexion créative et participative.

De plus, le prototypage à faible coût, comme le lancement d’ateliers ou de défis bien-être sous forme de programmes pilotes, permet de tester les initiatives avant de les déployer à grande échelle. Cette méthode aide à affiner les solutions et à maximiser leur impact tout en limitant les risques.

 

Le bien-être, moteur de productivité

Des employés heureux et en bonne santé sont souvent plus concentrés, créatifs et performants. Ils ont également tendance à s’investir durablement dans leur entreprise, réduisant ainsi les coûts liés au recrutement et à la formation de nouveaux talents.

Dans un monde du travail en constante évolution, le bien-être s’impose comme une stratégie essentielle pour stimuler la productivité. Pour maximiser les performances, les initiatives de bien-être doivent aller au-delà des actions ponctuelles et viser à créer un environnement de travail durable, équilibré et propice à l’épanouissement de tous.

 

Une contribution de Vibhas Ratanjee pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie


À lire également : La salle de réunion, symbole d’une entreprise qui n’a pas entièrement adopté le travail hybride.

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