Rechercher

2024, une année aux forts enjeux RH

BNP
Candidate giving resume to recruiter at desk in workplace
En 2023, les RH ont été mobilisées par l’attractivité et la rétention des talents,  l’inflation et les comportements individualistes de la jeune génération. Les mêmes sujets seront au cœur des préoccupations des RH en 2024 auxquels s’ajouteront le télétravail, le pacte de la vie au travail et les impacts de l’IA générative sur le métier des RH. 2024 : une année riche en défis pour les ressources humaines.
 
Par Magaly Siméon, cofondatrice et CEO de Lily facilite la vie
 
 
Le mois de décembre est souvent l’heure des bilans et celle des perspectives de l’année suivante. Pour les RH, 2023 fut l’année de l’attractivité et la rétention des talents, mais aussi celle de l’inflation et des comportements individualistes des collaborateurs. En 2024, d’autres sujets comme l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle, le télétravail, ou encore l’employabilité des séniors viendront s’y ajouter.  
 
 
Individualisme, personnalisation du parcours professionnel, pouvoir d’achats… Des sujets qui ont marqué les RH en 2023
 
En 2023, le constat est unanime. Selon les RH, les jeunes générations sont des collaborateurs exigeants, individualistes, cherchant toutefois à appartenir à des collectifs thématiques choisis. Ils sont plus enclins à rejoindre des groupes liés à leurs centres d’intérêt plutôt qu’à faire corps avec leur équipe ou l’organisation. Ainsi, ils sont prêts à se mobiliser pour du végan à la cantine, une salle détente dans les locaux, ou l’accès à des vélos électriques, mais se sentent peu ou pas concernés par les sujets d’entreprise. Un comportement qui s’avère plus difficile à gérer pour les managers, contraints d’identifier les valeurs qui favorisent, chez eux, la cohésion d’équipe.
 
Cet individualisme contraint aussi les DRH à personnaliser les parcours professionnels.  Là où il était admis par les générations précédentes de patienter plusieurs années dans un poste avant de gravir un échelon, les jeunes refusent d’attendre lorsque les compétences sont acquises. Reporter une évolution de carrière à un plus tard hypothétique n’a aucun sens. Ils n’ont aucune confiance dans la récompense différée et veulent des parcours professionnels personnalisés. La notion de norme collective et sociale n’est plus un paramètre de comportement.
 
Autre grand sujet de 2023 : le pouvoir d’achat. Pour combler les pertes dues à l’inflation, de nombreuses entreprises ont, cette année, pratiqué des augmentations de salaires. Mais pour les PME et TPE, dont la trésorerie est souvent plus fragile, combler le pouvoir d’achat des collaborateurs s’est souvent soldé par la mise en place de primes. En 2023, les entreprises sont finalement restées peu innovantes en matière d’initiatives pour soutenir leurs salariés dans la gestion de leur vie personnelle.
 
 
2024, d’autres enjeux s’ajouteront à ceux de 2023
 
Quid de 2024 ? Aux préoccupations de 2023 s’ajouteront le télétravail, l’employabilité des séniors et l’IA générative dans les fonctions RH.
 
En matière de soutien des salariés face à l’inflation, les entreprises devront faire preuve de plus de créativité qu’en 2023. Tickets restaurant, accès à une centrale d’achats, fruits en libre-service dans les locaux de l’entreprise, cartes d’achats dans la grande distribution ou encore aide à l’accès au logement, seront autant de pistes à explorer pour améliorer le quotidien des salariés et l’image employeur..
 
Autre sujet important de 2024 : le télétravail. Depuis quelques mois, les entreprises tentent de rétropédaler estimant que le travail à distance nuit à la créativité et à l’innovation. Nombre d’entre elles exigent donc le retour au bureau. Selon une étude de EY Work Reimagined, le temps de télétravail idéal pour un dirigeant est de 0,7 jour/semaine, et de 1,4 jour/semaine pour les salariés. Un différentiel qui s’annonce complexe à gérer pour les RH notamment dans un cadre de Flex office. Et pour cause. Sans emplacements attribués, les collaborateurs d’une même équipe dispersés aux quatre coins du bâtiment ne voient plus aucun intérêt à venir au bureau. Le retour nécessitera donc non seulement de prendre en compte cette problématique d’espaces de travail, mais aussi de développer une expérience collaborateur positive.
 
Les IA génératives, sujet phare de ces derniers mois, poursuivront leur déploiement en 2024. Dans le recrutement par exemple, elles seront de plus en plus utilisées à des fins de rédaction de fiches de postes, de sourcing de profils et d’analyses de CV. Si ces IA apportent du formalisme pour les descriptifs de postes et un gain de temps dans le traitement des CV, elles sont aussi génératrices de biais et de sélections de profils identiques. Une IA ne choisit pas un candidat au parcours atypique comme peut le faire un professionnel RH. L’analyse de CV et l’évaluation des personnes, deux activités qui requièrent une intelligence humaine.
 
Les tensions sur le marché de l’emploi contraindront aussi les DRH à travailler la Gestion des Emplois et des Parcours Professionnelles (GEPP). Une tâche qui nécessitera de lister toutes les compétences présentes dans l’entreprise et les besoins à court et moyen termes. Sur ces bases de données construites par les responsables RH, des algorithmes d’IA génératives en déduiront les parcours de formation nécessaires à la montée en compétences des collaborateurs. Le développement des IA génératives sera également accéléré sur les opérations d’automatisation de tâches administratives.
 
Enfin, 2024 sera aussi marquée par le pacte de la vie au travail voulu par le  gouvernement dont les thèmes portent sur la nécessité « d’améliorer les revenus » des salariés,  » de faire progresser les carrières », « d’améliorer les conditions de travail », « de trouver des solutions à l’usure professionnelle » ou encore « d’aider à la reconversion ».  Des axes mettant en avant la nécessité de revaloriser le salaire de certaines branches professionnelles dont le minimum est en deçà du Smic, et de travailler sur l’employabilité des séniors, sujet imposé par la réforme des retraites. Les entreprises devront aussi s’attaquer aux enjeux de santé mentale et d’équilibre vie personnelle/ vie professionnelle, deux sujets évoqués régulièrement mais finalement peu traités par les entreprises.
 
2024 sera donc une année riche en défis pour les DRH. Offrir un cadre de vie professionnelle agréable aux collaborateurs permettra aux entreprises d’attirer et fidéliser les talents. Grâce aux nouvelles technologies comme l’IA générative et à l’automatisation des tâches, les RH pourront se concentrer sur des actions plus stratégiques.
 
 

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC