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Tête à tête avec John Nollet, nouveau directeur artistique de la Maison de Beauté Carita

Nouvelle ère à la Maison de Beauté Carita sous l'impulsion de son directeur artistique John Nollet © Carita

Il était une fois deux sœurs pleines d’audace et de rêves XXL prêtes à conquérir le monde… L’histoire de Carita a tout du conte de fées, de la success story et de la série Netflix. Au 11, Faubourg Saint-Honoré, tout le gotha de la planète a défilé pour confier leur mise en beauté au tandem Rosy et Maria Carita. La Duchesse de Windsor, Sophia Loren, Catherine Deneuve, Madonna… le livre d’or ne compte plus ses étoiles. En 2022, la belle endormie n’est plus et compte bien reprendre son rang d’adresse ultime à Paris. Forbes a poussé les portes de cette institution pour un tour du propriétaire avec son très médiatique nouveau directeur artistique, le coiffeur des stars, John Nollet.

  

Vous êtes déjà à la tête d’une affaire qui roule à travers vos multiples casquettes : plateaux de cinéma, tapis rouge, studios coiffure. Avec Carita, la boucle est bouclée ? 

John Nollet : C’est même plus que cela ! J’ai une connexion métaphysique avec cette vénérable Maison. Je n’avais pas encore dix ans que je connaissais déjà mon futur métier : coiffeur. Petit, je regardais avec beaucoup d’émerveillement cette marque qui était l’emblème de l’excellence et du glamour. Les plus illustres personnages fréquentaient assidûment l’adresse de la rue du Faubourg Saint-Honoré. Un jour, j’ai formulé le rêve à ma grand-mère d’aller visiter la boutique Carita à Paris… Du haut de mes neuf ans, j’étais bien le seul à mon âge dans ma province à vouloir découvrir cet endroit. Et j’ai été exaucé ! Les sœur Rosy et Maria Carita ont accédé à ma demande et m’ont ouvert les portes de leur royaume. Bien qu’elles n’étaient pas présentes ce jour-là, j’ai été royalement accueilli et je me suis forgé des souvenirs pour la vie…

Je n’oublierai jamais aussi que Catherine Deneuve était là avec une équipe aux petits soins, je n’ai pas pu l’approcher mais c’était très intimidant. J’aime revenir sur cette anecdote car elle éclaire parfaitement mes motivations et ma relation « si spéciale » avec Carita.

Pendant plusieurs décennies, Carita incarnait cette quintessence française de la beauté jusqu’à devenir une « belle endormie ». Cet univers a vu débarquer de nouveaux entrants tout aussi glamour depuis… N’est-ce pas un défi de revenir en haut de l’affiche ? 

Toutes les personnes qui ont aimé cette marque, ce lieu, n’ont jamais cessé de l’aimer. Et elles sont nombreuses. Alors oui, nous étions tristes de la voir endormie, désincarnée. Une maison cela doit s’entretenir au quotidien, il faut un maître ou une maîtresse de maison, comme au théâtre et dans les cérémonies, il y a un chef d’orchestre, une machinerie derrière le lever de rideau. Avec l’acquisition de L’Oréal Luxe, Carita est passée par différentes phases car il n’était pas question de se précipiter. Le groupe avait conscience d’avoir racheté un nom, une légende, un symbole.

Sous la houlette d’Elisabeth Santager et de Charles Finaz de Villaine, tout a été savamment pensé pour faire renaître le mythe en l’ancrant dans le monde d’aujourd’hui et dans le respect de son ADN. Tous deux ont tenu à ce que la Maison Carita soit de nouveau incarnée et m’ont ainsi sollicité.

© Carita

 

Quelles ont été vos conditions pour vous impliquer dans ce projet ? 

Il était important pour moi d’avoir la direction artistique au global. Je dirai que la vie, les expériences ayant jalonné mon parcours m’ont préparé à cette étape. J’ai reçu carte blanche pour insuffler ma vision et cela passait par la mise en place d’une étiquette. Pour faire vivre la célèbre formule des sœurs Carita qui répétaient que : « Chaque personne [doit] être reçue comme un roi ou une reine et [doit] être conquise à chaque fois. », j’ai fait entrer une personne dédiée au protocole. J’ai par ailleurs collaboré avec les talentueux architectes Sophie Thuillier et Cristiano Benzoni afin de concevoir le mobilier pour accueillir tout l’attirail du coiffeur. J’ai décidé de ne pas cacher en coulisses le labo de préparation des couleurs par exemple, et l’expérience n’en est que plus belle à présent.

Une attention particulière a été portée à l’accueil, l’arrivée est ‘starisée’…

Quand on pénètre dans la Maison de Beauté, on traverse le porche emblématique frappé du sceau Carita, puis on passe sous une série d’arches pour atteindre l’atrium. Le décor en marbre noir et blanc rehaussé d’onyx rose témoigne du prestige de cet hôtel particulier de 1800 m². Au rez-de-chaussée, à l’arrière du bar de produits de soins Carita, des alcôves enveloppantes accueillent les clients pour leur diagnostic de peau. Des escaliers mènent ensuite aux onze suites de beauté et au salon de coiffure ainsi qu’à un incroyable appartement privé. Je convie mes amies célèbres à venir découvrir la Maison le jeudi, c’est le jour où j’officie.

Des services dédiés au regard et au maquillage semi permanent sont également proposés, ainsi qu’un restaurant & café « ROSY » de 35 places par la chef Amandine Chaignot. Le projet de rénovation a été entièrement éco-conçu avec des matériaux et des techniques conformes aux certifications environnementales les plus exigeantes.

John Nollet : « Sous la houlette d’Elisabeth Santager et de Charles Finaz de Villaine, tout a été savamment pensé pour faire renaître le mythe en l’ancrant dans le monde d’aujourd’hui et dans le respect de son ADN. Tous deux ont tenu à ce que la Maison Carita soit de nouveau incarnée et m’ont ainsi sollicité.« 

 

Avant d’être une marque de cosmétiques de luxe, Carita était avant tout une institution réputée dans la coiffure. Qu’est-ce qui a fait de l’adresse ce lieu où il fallait voir et être vu ?

L’enseigne a révolutionné le monde de la coiffure en proposant un savoir-faire exceptionnel couplé à des techniques novatrices, ceci en délivrant une vraie expérience cinq étoiles. Dans les années 50, une femme se rendait au moins deux fois par semaine chez le coiffeur pour entretenir son look très hollywoodien caractérisé par un chignon très travaillé. Les cheveux étaient tirés, laqués, et les femmes dormaient avec leur coiffure, revenaient une deuxième fois pour un coup de peigne d’entretien. Les sœurs Carita maîtrisaient à la perfection la technique du chignon avec leur protocole unique des 100 coups de brosse et ont même élaboré des soins capillaires innovants pour l’époque !

Quand une personnalité voulait un changement radical et surprendre son monde, elle confiait sa tête à Maria et Rosy Carita. Spontanément, je vous citerai la fameuse frange de Françoise Hardy ou la coupe à la garçonne de Jean Seberg. Tout le gotha se pressait ici, de la Duchesse de Windsor à Grace Kelly en passant par Madonna dans les années 80.

Les 100 coups de brosse, expliquez-nous.

Il y avait toujours ce préalable quand on commençait à prendre une tête en main. Parce que c’était le meilleur moyen de démêler, stimuler le cuir chevelu, irriguer le bulbe… La friction par le brossage redonnait un véritable coup de sang au cheveu, le sublimant par la suite.

Qu’est-ce que la coiffure Carita sous l’ère John Nollet ? 

J’ai recherché dans les archives toutes les coiffures iconiques de Carita que j’ai voulu mixer avec ma signature : le coiffé décoiffé. Je défends moi-même cette idée d’oser l’audace parfois en changeant de look capillaire. J’avais coupé très court les cheveux de Vanessa Paradis pour un film, créé la frange de Monica Bellucci. Pour mon entrée en matière, j’ai repris tous les looks iconiques de la Maison de Beauté et lancé une campagne.

Dans ce nouveau chapitre, le look Carita, c’est la Parisienne d’aujourd’hui, une femme extrêmement raffinée, pas tape à l’œil, qui jouera sur les détails. Une beauté nonchalante. On n’a pas envie de penser à une égérie. Pour nous, c’est la Maison de Beauté qui revêt ce rôle à la perfection. Notre mission est de faire rayonner toutes les femmes qui franchiront nos portes, des femmes qui ne sont pas forcément mises en avant par un métier artistique. Les stars fréquentant notre adresse ne jouent pas les divas.

© Carita

 

On parle beaucoup des femmes, et les hommes dans tout ça ? 

Ils sont tout aussi sensibles à leur beauté, à prendre soin d’eux. Le choix d’un design noir et blanc leur parle autant qu’aux femmes, c’est unisexe. Carita, c’est aussi leur univers.

Dans cet univers où la beauté est intégralement embrassée, où se situe le soin peau ? 

Depuis soixante-dix ans, la Maison Carita promeut l’idée de réunir sous la même ombrelle beauté du cheveu et traitement de la peau. Visionnaires, les sœurs Carita ont travaillé avec des chercheurs en cosmétologie dans l’objectif de fluidifier les crèmes qui, à l’époque, étaient épaisses. Elles étaient aussi les premières à utiliser des appareils pour accompagner la magie des mains. Dès 1962, elles ont introduit la révolution Pro.Morphose et ont inventé l’ampoule liftante, coup d’éclat. En 2023, Carita est toujours un pionnier de la beauty tech et lance sa septième génération de machine. La marque a récemment enrichi ses protocoles et formulations anti-âge grâce à un travail de longue haleine mené par le département scientifique de L’Oréal.

Ici, nous répondons à tous les rêves de beauté des femmes et des hommes.

 

Pour aller plus loin :

 

Maison de Beauté Carita

11, Faubourg Saint-Honoré

75008 Paris

 

 

<<< À lire également : « La marque de cosmétiques Carita investit la Croisette au Martinez, première étape d’un revamping couture

 »  >>>

 

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