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Sur les terres de la Lamborghini Temerario à Bologne

C’est à l’occasion de la présentation du dernier bolide de la firme de San’agata Bolognese, en Italie, que j’ai pu visiter tant l’usine que le musée Lamborghini, une triple expérience qui invite au rêve.

Une contribution de Bernard Van de Kerckhove

Il faisait froid en cette fin d’année 2024 à Bologne quand toute la région baignait dans un brouillard épais qui ne s’est guère dissipé dans la journée. Ce n’était pas la météo rêvée pour conduire une Lamborghini mais ce n’était pas (Hélas !) à mon programme du moment. Et pourtant, elle était bien là cette fameuse Temerario, splendide dans sa livrée bleue, mais pour l’instant seulement statique : cela laissait le temps de l’admirer. Et elle est admirable !

Cette Temerario HPEV (High-Performance Electrified Vehicle) est un bijou de technologie doté de son fameux V8 qui est à lui seul un phénomène, auquel s’ajoutent trois moteurs électriques (Deux petits et un plus gros sur les roues avant et arrière) pour porter la puissance maximale à 920 ch à 9000 Rpm (Maxi 10 000 !) pour des performances en rapport : 0 à 100 km/h en 2,7 s et 343 km/h maxi, grâce aussi à sa structure complète en alu.

Selon le constructeur, et on veut bien le croire, cette Temerario est la « parfaite formule » : le design (L’extérieur se distingue par un nouveau trait distinctif : la signature lumineuse hexagonale des feux de jour, qui reprend l’une des formes géométriques typiques du design Lamborghini, réalisée dans un esprit futuriste. Le cœur du véhicule, le moteur apparent, est tout aussi unique : il est entouré d’un nouveau spoiler qui, en plus d’avoir une fonction esthétique, joue un rôle important en matière d’efficacité aérodynamique), les performances, le plaisir de conduire. Je suis pressé de vérifier. Petit détail qui a quand même son importance, son coût : 310 000 € environ, hors option, et sans passer par le service « ad personam » de Lamborghini qui vous promet quelques heures de réflexion (Rien que pour la couleur, vous avez le choix entre 400 propositions !) et sûrement quelques milliers d’euros supplémentaires.

Des performances exceptionnelles

Cette Temerario est donc une hybride (Rechargeable en 30 minutes), un premier pas pour la marque vers l’électricité totale, ce qu’elle annonce, à mon grand dam, pour 2029, c’est demain, même si elle a retardé l’échéance, estimant que « la clientèle n’était pas encore prête ! »). On comprend alors que tous les modèles d’aujourd’hui, à commencer justement par les hybrides qui échappent encore aux taxes*, soient si recherchés. On en veut pour preuve les chiffres annoncés par l’entreprise, en constante progression, passant de 5750 voitures en 2019, à 9233 l’an dernier et plus de 10 000 (10112) cette année. Il faut dire que l’appartenance de Lamborghini au groupe Audi Volkswagen n’est pas étrangère à cette réussite fulgurante. Une fulgurance que l’on doit aussi au succès indéniable de l’Huracàn décliné dans de nombreuses versions (Tecnica, EVO, Sterrato, STO,…) et dont nous nous sommes fait l’écho à plusieurs reprises. Quand je pense qu’au début des années 2000, quand j’ai essayé ma première Gallardo -sortie en 1999-, la firme annonçait 265 véhicules, cela laisse rêveur. (Je me souviens très bien de cette journée au Castellet, sur le grand circuit, avec une Gallardo Superleggera quand je suis arrivé au bout de la ligne droite à 292 km/h et que je n’en menais pas large. Anthony Beltoise sur une autre voiture avait fait beaucoup mieux (317 km/h) mais lui est un vrai pilote ! En parlant de conduite, avec les 13 modes que la Temerario propoe, vous trouverez bien le vôtre. À noter que Lamborghini offre (façon de parler !) la possibilité de conduire ses voitures lors d’expériences dédiées : Giro, Dinamica Corsa, Academia, Avventura (SUV).

Puisque nous avons parlé d’argent, c’est à rapprocher de la qualité de fabrication de la voiture, telle que j’ai pu le constater en parcourant les allées de l’usine d’une propreté exemplaire et d’une organisation qui ne l’était pas moindre, à l’allemande, avec cette légèreté et cette emphase chers à nos amis italiens. Il faut environ deux mois pour assembler tous les éléments de cette Temerario dont les premières, pas encore finalisées, partent déjà pour des essais routiers dans des finitions « cachées » mais qui laissent les amateurs deviner et apprécier.

Le parking de l’usine à la sortie des chaines de montage est d’ailleurs impressionnant, cumulant tous les modèles, Urus compris, le SUV sportif qui participe au succès général. Il y a même là une ou deux Revuelto, la première supersportive hybride HPEV de Lamborghini, avec son nouveau moteur V12 allié à trois moteurs électriques à haute densité et une boîte de vitesses électronique transversale à double embrayage révolutionnaire pour une puissance globale de 1 015 ch (0 à 100 km/h en 2,5 s et 350 km/h). Autre détail, cette beauté sauvage s’acquière avec un chèque de 500 000 €.

Lamborghini d’aujourd’hui…et d’hier

Après la visite de l’usine, celle du tout nouveau musée s’imposait. On pourrait d’ailleurs commencer par ce musée pour passer ensuite à la visite de l’usine, ce serait plus logique et donnerait une bonne image de l’évolution de la firme au « Taureau ». La plus grande partie de ces voitures porte en effet le nom de taureaux légendaires, à l’exception de la Countach par exemple dont un très beau modèle d’un vert pour le moins lumineux trône au milieu des bolides d’une autre époque comme la première d’entre elles, la « 350 GT » présentée Salon de Genève en 1964 et dont il se vendra 120 ex jusqu’en 1966, puis la 400 GT, qui fera un peu mieux avec 270 voitures. On verra aussi la légendaire Miura (1966-1973), la fameuse Espada (1969) dont les dimensions interpellent, la Gallardo qui entre dans l’histoire en 1999, l’Aventador de 2011 (Que j’ai aussi essayée au Castellet (Impressionnante mais par trop brutale) bouclant la boucle historique quand l’Huracan (2014 ) et l’Urus (2018) écrivent encore cette histoire.

La cerise sur le gâteau de ce périple italien marquant la fin de mon année automobile était de dîner en compagnie de l’équipe Lamborghini à Modène dans l’Osteria Francescana, restaurant 3 étoiles Michelin, en présence de son chef, Massimo Bottura, parfaitement secondé par Jessica Rosval canadienne polyglotte et véritable « bête à concours », aussi charmante que talentueuse. Une belle consolation pour ne pas avoir conduit cette Temerario mais je n’ai pas dit mon dernier mot !

*Les taxes éventuelles étant basées sur la date d’immatriculation, et les premières Temerario ne seront pas livrées avant fin 2025, début 2026, on vous laisse la surprise du montant de ces fameuses taxes déterminées à ce moment-là par nos chers politiques qui ont toujours de nouvelles, nouvelles, nouvelles idées en la matière ! Pour l’heure les fameux taux de CO² de cette version ne sont pas encore connus.


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