FASHION WEEK | Bientôt, Tory Burch célébrera ses 20 ans. La griffe new-yorkaise a conquis le monde en accompagnant un changement sociétal : l’empowerment féminin, ou l’art de participer à la montée en puissance des femmes dans toutes les sphères du pouvoir. Par ses silhouettes de « girl-boss » – des femmes fortes qui savent aussi être décontractées le dimanche -, Tory Burch imprime son style unique, reconnaissable d’entre tous. A l’occasion de la Fashion Week de New York, Forbes est allé à la rencontre de cette icône de la mode en perpétuelle réinvention.
Comment avez-vous réussi à capturer le besoin des femmes entrepreneures de porter un vêtement mi-armure, mi-élégant ?
Tory Burch : En tant que femme qui crée pour les femmes, je conçois chaque collection comme une manière de les aider à se sentir belles et confiantes. La coupe parfaite, le drapé d’un tissu, le choix d’une couleur plutôt qu’une autre : ces détails deviennent la toile de fond de l’expression de soi. J’aime l’idée que les vêtements puissent être une forme d’armure, que l’on soit entrepreneure, mère ou médecin.
Comment Big Apple vous a influencé et continue de vous inspirer ?
T. B. : New York est ma maison depuis l’université. La ville est dynamique et reste le meilleur endroit au monde en termes de créativité et d’opportunités. Je m’inspire des femmes new-yorkaises car elles s’habillent pour elles-mêmes et embrassent leur individualité, sans suivre les tendances.
Je reviens toujours au conseil que mes parents m’ont donné : « La négativité, c’est du bruit ». Il faut croire en soi et suivre son instinct
Vous colorez aussi la vie de vos clientes en les habillant de toutes les nuances. La femme Tory Burch n’a donc aucun mal à assumer de débarquer en robe jaune pétant dans une réunion stratégique ?
T. B. : S’habiller pour se plaire à soi-même et se sentir puissante, peut signifier porter une couleur vive, ou une couleur plus sobre, selon ce qui vous donne confiance en vous. Les codes vestimentaires d’entreprise classiques appartiennent au passé, de fait, je suis très heureuse que les femmes impriment davantage au bureau leur style personnel.
Aujourd’hui, quels objectifs vous fixez-vous ? Jusqu’où voulez-vous emmener votre griffe dans un monde qui voit émerger une myriade de nouveaux créateurs ?
T. B. : À bien des égards, j’ai l’impression que je ne fais que commencer… Les cinq dernières années ont été comme une réinvention. En 2019, mon mari Pierre-Yves Roussel a rejoint notre entreprise en tant que PDG, ce qui me laisse le temps de me consacrer exclusivement au design. Le changement a été transformateur tant à mon niveau personnel que pour nos collections, notre groupe. Après avoir dirigé l’entreprise pendant 14 ans, je peux désormais me concentrer sur ma passion : le processus créatif. Nos collections d’aujourd’hui sont plus proches de nos fondamentaux et je suis ravie de voir qu’elles trouvent un écho auprès de nos clients dans le monde entier.
Je ne pense jamais à la suite, j’essaie toujours de vivre dans le présent, ce qui me fait du bien en ce moment.
Vous faites partie des femmes les plus puissantes du monde de la mode. Quel est le meilleur conseil business qu’on vous a fait ? Mais aussi, vos leçons de leadership ?
T. B. : Je reviens toujours au conseil que mes parents m’ont donné : « La négativité, c’est du bruit ». Il faut croire en soi et suivre son instinct. En tant que leader, j’aimerais penser que j’ai de la grâce sous la pression, de l’empathie, de la patience et du courage. Jamais je n’abandonne ! Je suis également particulièrement douée pour m’entourer de gens formidables. Mon conseil pour les autres entrepreneurs ? La culture d’entreprise est primordiale. Notre compagnie est inspirante, innovante et résiliente grâce aux personnes qui travaillent ici, et je ne prends jamais cela pour acquis.
Je rêve d’habiller Cate Blanchett. Son style est simple et, pourtant, tout à fait unique.
Ce statut, vous l’utilisez notamment pour mener des actions philanthropiques. Quels messages souhaitez-vous partager à nos lecteurs ?
T. B. : Faire le bien est bon pour les affaires. Notre entreprise a été motivée à aller en ce sens dès le premier jour et, même si notre modèle hybride est toujours unique, il n’était pas répandu en 2004. Oui, il y avait de nombreux opposants, mais j’ai cru en ma vision et nous avons créé la Fondation Tory Burch cinq ans plus tard. Chaque achat de Tory Burch soutient notre travail en faveur de l’autonomisation des femmes et, à ce jour, notre entreprise a contribué à hauteur de plus de 85 millions de dollars pour soutenir notre Fondation et les initiatives en faveur de l’émancipation des femmes.
New York, London, Paris, Milan. A chaque Fashion Week, ces capitales de la mode se disputent la couronne. Objectivement, quelle est la scène la plus stimulante et créative selon vous ?
T. B. : J’aime Paris, mais je dois évidemment dire New York… Je pense que cela n’a jamais été aussi bouillonnant, des créateurs émergent régulièrement et redynamisent l’industrie. J’ai aimé rencontrer et suivre un grand nombre d’entre eux à l’instar de Ashlyn Park et de Rachel Scott de Diotima.
Hormis cette effervescence perpétuelle, quelle est la particularité de New York ?
T. B. : Tout ! L’énergie, la diversité, la créativité. New York s’est réinventée mille fois ; sa résilience m’inspire sans cesse.
Pour la collection présentée lors de cette Fashion Week, qu’avez-vous souhaité exprimer à travers votre défilé ?
T. B. : Dans un monde chaotique, je voulais insuffler une sensation de légèreté et de calme. Nous avons commencé avec une palette sereine, des matériaux légers et des coutures arrondies, et nos sacs à main et chaussures sont courbés et ergonomiques. Je voulais expérimenter la forme et la construction, et nous avons récupéré des éléments qui ont historiquement ‘contraint’ les femmes tels que les corsets, les crinolines, les résilles…pour créer de nouvelles silhouettes qui vous permettent de bouger librement.
En revanche, nos polos zippés, pantalons larges et shorts incarnent la flexibilité du sport, des formes simples fusionnent avec des tissus innovants. Ces pièces ont une structure et un volume mais ne pèsent pratiquement rien. Derrière cette conception, la finalité est qu’elles soient habitées.
Reste-t-il encore des personnalités que vous rêveriez d’habiller ?
T. B. : L’actrice Cate Blanchett. Son style est simple et, pourtant, tout à fait unique.
Pour aller plus loin :
Tory Burch
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