Ils étaient plus de 2 300 à tenter leur chance, à rêver peut-être en secret de voir leur nom s’ajouter à la prestigieuse liste des lauréats du Prix LVMH. Mais seuls 20 d’entre eux ont été retenus. Sélectionnés parmi des centaines de talents émergents, ils entrent aujourd’hui dans la course à l’une des distinctions les plus convoitées de l’industrie de la mode. Un prix qui, depuis plus d’une décennie, ne récompense pas simplement un designer, mais une vision.
C’est à Paris, en pleine Fashion Week, que ces demi-finalistes ont dévoilé leurs collections au jury et à l’ensemble de la fashion-sphère. Un moment suspendu, une étape décisive où tout peut basculer. Ils s’appellent Francesco Murano, Alain Paul, Tolu Coker, Yasmin Mansour ou encore Boyedoe… Ils viennent des quatre coins du monde, du Qatar à New York, en passant par le Danemark et le Ghana. Ils sont vingt et tous rêvent d’inscrire leur nom au palmarès LVMH Prize. Créé en 2013, ce concours est devenu l’une des distinctions les plus convoitées de l’industrie. Chaque année, il consacre les talents qui façonneront la mode de demain.
L’un d’eux marchera dans les pas de Hodakova, lauréate 2024, de Duran Lantink, primé par le Prix Karl Lagerfeld, ou encore de Standing Ground, distingué pour son excellence artisanale. Plus qu’un simple prix, le LVMH Prize est un passage, une rampe de lancement qui a propulsé Marine Serre, Casablanca, Jacquemus et bien d’autres vers une reconnaissance mondiale.
400 000 euros à la clé
Mais au-delà de la visibilité, ce concours offre ce qui manque souvent aux jeunes créateurs : les moyens de leurs ambitions. Une dotation de 400 000 euros pour le lauréat principal, 200 000 euros pour les gagnants du Prix Karl Lagerfeld et du Prix des Savoir-Faire, mais surtout, un mentorat sur-mesure. Pendant un an, les experts du groupe LVMH accompagnent les lauréats sur des enjeux décisifs : production, distribution, communication, structuration financière. Un coup d’accélérateur unique, un accès direct à un réseau qui peut transformer une ambition en une maison durable.
Cette année, les tendances fortes qui émergent oscillent entre élégance structurée et audace narrative. Le tailoring fait un retour en force avec des silhouettes précises et architecturales, tandis que l’exploration textile et la mise en valeur du savoir-faire artisanal s’imposent comme des priorités incontournables.
Tolu Coker, designer britanno-nigériane, inscrit son travail dans une réflexion autour de l’identité et de l’inclusivité à travers un storytelling puissant. Francesco Murano puise dans l’Antiquité pour réinventer les drapés sculpturaux, mêlant héritage classique et modernité. Alain Paul, l’un des nouveaux visages de la mode parisienne, insuffle une fluidité nouvelle au tailoring, brisant les carcans traditionnels.
Être finaliste du Prix LVMH, c’est entrer dans une autre dimension. L’histoire l’a prouvé : Marine Serre, Thebe Magugu, Peter Do… Tous ont vu leur carrière propulsée après leur passage dans ce concours d’exception.
Sydney Toledano, membre du Jury du Prix LVMH et senior advisor auprès du pdg du groupe LVMH insiste sur l’équilibre entre créativité et pragmatisme :
« Je suis très impressionné par la qualité d’exécution, le professionnalisme et la maturité des jeunes créateurs. Ils ont un réel souci des matières et de leur empreinte écologique. Ce qui est frappant, c’est la fraîcheur des idées. Nous sommes dans un métier où l’on a besoin de qualité, d’excellence et de créativité. Ce sont de jeunes maisons qui font face à des contraintes financières importantes, mais qui acceptent de prendre des risques », confie-t-il.
Une mode élégante et durable
Le mentorat, véritable clé de voûte du prix, dépasse largement le cadre de la création. Il s’agit d’apprendre à structurer une entreprise, à sécuriser des financements, à négocier avec des acheteurs, à gérer la logistique d’une production qui passe de l’atelier à l’échelle industrielle. Un passage décisif où le rêve devient projet et l’ambition, réalité.
Cette édition 2025 marque également une montée en puissance des questions d’engagement et de durabilité. Une mode qui ne se contente plus d’être belle, mais qui doit aussi être responsable. Tolu Coker travaille avec des matériaux recyclés et met en avant l’artisanat local. Francesco Murano mise sur des textiles innovants et des techniques de production visant à réduire l’impact carbone. Alain Paul défend un tailoring fluide et hybride, libéré des conventions rigides. Un changement de paradigme où l’innovation ne se mesure plus uniquement à l’aune de l’esthétique, mais aussi par la manière dont elle s’intègre dans le monde qui l’entoure.
Désormais, l’heure est au verdict. Du 5 au 9 mars, le public a pu voter en ligne pour ses finalistes préférés, avant que le jury ne désigne les huit créateurs qui accéderont à la grande finale. Qui succédera à Hodakova, Casablanca ou Marine Serre ? Qui inscrira son nom dans l’histoire du Prix LVMH ? La réponse ne tardera pas. Mais une chose est déjà certaine : parmi ces 20 finalistes, certains façonneront la mode de demain. Un regard neuf, une audace qui bouscule, une trajectoire qui ne fait que commencer.
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