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L’Orient-Express : et le train devient Palace !

Il y a dans les voyages en train sur de longues distances une dimension particulière. Ils invitent à découvrir des paysages variés dans une ambiance sereine et dans un confort plaisant. Alors, quand il s’agit d’un parcours signé Venice Simplon-OrientExpress, un train Belmond Europe, le voyage devient épopée et reste gravé à jamais dans la mémoire.

On s’imagine facilement dans l’atmosphère envoûtante des Années folles, les hommes en smoking, les femmes en robe du soir, une coupe de champagne dans une main, un long fume-cigarette dans l’autre tandis que résonnent les notes joyeuses d’un orchestre de jazz américain. On s’attendrait à rencontrer Gatsby le magnifque, Scot et Zelda Fitzgerald, ou encore, dans une version moins glamour mais aussi attachante, le fameux Hercule Poirot. Un fantasme ? Plutôt une jolie réalité en embarquant dans l’une des 17 voitures bleu et or qui sillonnent l’Europe plus de 30 semaines par an. Les personnages ont changé, pas les habitudes. Surtout pas !

Les voitures-lits construites entre 1926 et 1931 semblent être sorties de ces années sans une ride, en tout cas fidèles à toutes les images que l’on a pu voir dans les films qui ont magnifié le moment. Rachetées en 1977 et soigneusement restaurées pour la relance du train en 1982, leur authenticité est indéniable, depuis la marqueterie originale ornée du maître Art déco René Prou jusqu’aux panneaux de verre gravés de René Lalique. Pour autant, le modernisme s’insinue discrètement, par exemple dans les cabinets de toilette restaurés à l’identique et offrant toujours de l’eau chaude produite par de petits poêles.

Le train comprend les voitures-lits originelles des années 1920 et 1930, ainsi que quatre voitures de jour élégantes, y compris le coin boutique. En déambulant à travers les 18 wagons (450 mètres !), on appréhende beaucoup mieux l’excellence qui prévaut en chaque endroit, chaque chose. On passe ainsi devant de simples cabines, mais peut-on parler de simplicité devant tant d’élégance, pour rejoindre les trois nouvelles suites qui s’ajoutent aux trois premières dans un étonnement permanent, pour enfin retrouver le décor somptueux des trois voitures restaurants (L’Oriental, Étoile du Nord et Côte d’Azur). Le chef Jean Imbert, décidément omniprésent sur la scène gastronomique internationale, embarque avec nous. Il a d’ailleurs repensé l’ambiance et l’identité visuelle à bord pour traduire sa vision tout en restant fidèle au charme de l’âge d’or du voyage qu’elles incarnent, en partenariat avec des architectes d’intérieur très talentueux. Ainsi, le nouvel éclairage d’ambiance illumine de sa chaude lueur tamisée les tables habillées de nappes blanches éclatantes et les couverts en argent scintillants, tandis que la vaisselle en porcelaine française décorée sur-mesure et les menus exclusifs illustrent l’histoire et la palette de couleurs caractéristiques de chaque voiture. Le nouveau concept du chef se retrouve dans tous les menus et toutes les expériences à bord : lors du petit déjeuner servi directement en cabine ; au déjeuner ; durant le thé de l’après-midi ; à l’heure de l’apéritif, avec des canapés raffinés proposés dans la voiture-bar 3674, lieu de rencontre incontournable du train ; ou encore autour d’un savoureux dîner. Il est clair que la tenue de soirée pour ce dîner fait partie intégrante de l’ambiance glamour de ce train pas comme les autres. De délicieuses spécialités sont également servies en cabine, jour et nuit.

Monter à son bord, en étant accueilli par un personnel vêtu comme dans les années 20, en costume bleu étincelant, est un premier pas vers le bonheur du slow travel. Vous serez dirigés vers votre cabine, où une coupe de champagne bien fraîche vous attend avant de démarrer ce périple aux multiples facettes. Le temps file rapidement, mais pas les kilomètres, car nous sommes à bord pour près de 20 heures pour relier Rome à Paris. C’est vite l’heure du dîner, et chacun s’affaire pour se parer de sa plus belle toilette. Smoking de rigueur pour les hommes, robe de soirée pour ces dames. Un tour à la fameuse voiture-bar, où règne une ambiance jazzy avec un pianiste qui chatouille les touches d’une beau piano à queue, pour déguster un Aperol spritz afin de se rappeler le pays où l’on a embarqué. Puis vient le service à table. Le chef Jean Imbert vient nous saluer chaleureusement, occasion unique pour le féliciter de la prouesse qui consiste à préparer des plats excellents dans une cuisine des plus réduites. Vient enfin le moment de « s’ambiancer », avec des musiciens dotés d’instruments en cuivre sortis d’une autre époque, ou plutôt de l’époque que nous sommes censés revivre. Danser dans un huis clos de quelques mètres carrés, tout en compensant les nombreux freinages qui rythment la nuit, est une activité inédite qui mérite de se pratiquer au moins une fois dans une vie. La nuit sera longue, au gré des cocktails et des odeurs enivrantes des caoutchoucs des freins de l’époque, mais ce sera pour mieux profiter de sa suite qui aura été préparée en mode nuit par votre chef de cabine. Le petit déjeuner qui y sera servi le matin marquera la fin de notre justement nommé slow travel, dont nous garderons un souvenir impérissable.

Aujourd’hui, c’est toujours l’une des expériences de voyage les plus prisées au monde, et plus encore quand le romantisme et le glamour s’invitent. Ne reste plus qu’à choisir sa destination, surtout avec le lancement de nouveaux itinéraires exclusifs. On peut ainsi partir pour une nuit, depuis Venise pour rejoindre Londres ou Paris, dans un sens comme dans l’autre, depuis Florence pour Paris, puis de Paris à Genève, ou de Bruxelles vers Amsterdam ; on peut avoir envie de quatre jours merveilleux et autant de nuits pour rejoindre Vienne ou Budapest depuis Venise ou, depuis ces dernières, rejoindre Paris ou Londres. Le Grand Tour de l’Europe, en sept jours et autant de nuits avec des escales dans des villes de rêve et des parenthèses enchantées dans les plus beaux palaces, est fait pour vous. Au départ de Londres ou de Paris, rejoignez Venise, puis Vienne ou Budapest, et retour. N’oubliez pas de nous envoyer des cartes postales !

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