La maison Rm Sotheby’s, en collaboration avec le Musée Mercedes-Benz à Stuttgart en Allemagne, a mis aux enchères confidentielles cette Mercedes-Benz mythique au bénéfice d’une bourse qui servira à financer la formation des jeunes dans les domaines de l’environnement et de la décarbonisation, selon Mercedes-Benz.
Ce résultat fait de cette Mercedes de loin l’enchère la plus élevée de l’histoire des autos de collection et prend la sixième place des plus fortes enchères tous domaines confondus au monde, derrière les de Vinci, les Warhol et autres Picasso et Modigliani …
Mercedes a développé cette version ‘coupé’ du modèle de course 300 SLR en 1955. Deux exemplaires ont été réalisés. La version Grand Prix du même modèle a remporté le championnat Formule 1 en 1954 et 1955, pilotée par Juan Manuel Fangio ; la version barquette de sport est celle pilotée par Sir Stirling Moss à la victoire des Mille Miglia 1955, la course la plus fabuleuse de l’histoire. Ce coupé, habillé en tôles d’aluminium et doté du même moteur que ses sœurs, était la plus rapide des autos de route au monde à sa sortie, capable d’une vitesse de pointe de 290 km/h en 1955. Sur une structure tubulaire, l’étoile d’argent est apposée au nez devant son long compartiment moteur qui n’en finit pas de s’allonger devant son habitacle biplace, et avec ses portières qui s’ouvrent en papillon ; c’était le nec plus ultra des ateliers courses de Mercedes.
Mais au Mans 1955, l’horrible accident de Pierre Levegh au volant d’une barquette 300 SLR, donnant la mort à près de 80 spectateurs, a décidé Mercedes-Benz d’abandonner la compétition jusqu’en 1998. Cette décision a exclu les deux coupés 300 SLR de la compétition. L’un d’entre eux est devenu l’auto de fonction de son dessinateur, Rudolf Uhlenhaut, responsable du département de design de Mercedes à l’époque, d’où le nom ‘Coupé Uhlenhaut’. Depuis lors, les deux autos sont restées la propriété de Mercedes-Benz. Avec cette vente, l’une d’elles part chez un collectionneur privé dont l’identité reste pour l’instant confidentielle ; l’autre restera toujours la propriété de Mercedes-Benz, exposée en permanence au Musée à Stuttgart.
Dans le domaine des ventes publiques d’autos de collection, le résultat a pulvérisé le record précédant établi à 48 millions de dollars en 2018 par la vente d’une Ferrari 250 GTO, autre voiture mythique et convoitée par les collectionneurs les plus fortunés du monde. À presque trois fois la mise, cette Mercedes prend la place au sommet de toutes les ventes, publiques et privées. On parle d’une vente privée récente à un prix proche de $ 100 millions pour une autre Ferrari, une P4, construite en trois exemplaires et considérée comme le chef-d’œuvre de course d’Enzo Ferrari dans les années 1960. Mais cette Mercedes fait plus. L’autre auto qui a long temps occupé la plus haute marche des valeurs est la Bugatti Type 41, dite ‘Royale’, construite à seulement 6 exemplaires et convoitée par les plus avertis depuis toujours. La Bugatti Royale Kellner Coupe s’est vendue pour $ 9 800 00 chez Christie’s en novembre 1987, il y a quand même 35 ans. Mais aujourd’hui, avec l’évolution des goûts et les générations qui passent, on ne sait plus à quel prix une Bugatti Royale se vendrait. À plus de 135 millions d’euros ? Peut-être pas.
Le marché des autos de collection a décidément le vent en poupe. Par définition, ces autos sont limitées en nombre. Or le nombre et la richesse des collectionneurs continuent de progresser. Encore pour la Ferrari 250 GTO par exemple, les ventes privées du même modèle que celle du record de 2018 ont été enregistrées à des prix supérieurs à $ 48 millions. On parle de prix entre 60 et 70 millions d’euros d’après des professionnels spécialistes. L’offre et la demande font que le marché monte. Il est rare qu’une collection comme celle de Mercedes-Benz vende une pièce telle que cette 300 SLR. Alors l’occasion unique à ne pas manquer a dû inciter les collectionneurs les plus riches. Ayant ce modèle en double, Mercedes a pu justifier une telle vente. C’est aux collectionneurs, et aux maisons de ventes sans doute, de dénicher les autres perles rares qui sont en cachées en deux exemplaires dans les réserves.
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