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Journée des spiritueux français : quand le patrimoine se déguste en cocktails

Alors que la filière des spiritueux connait – ou va peut-être connaître – des moments difficiles, et sans qu’il soit question d’encourager la consommation d’alcool, mettre en avant les liqueurs françaises, reconnues au Patrimoine Culturel Immatériel de la France, c’est saluer le savoir-faire de nos producteurs comme mettre l’accent sur une longue histoire, notre histoire.

 

Et cette histoire remonte très loin, quand les moines, les apothicaires, les pharmaciens, les botanistes, les confiseurs, les médecins ont façonné le métier de liquoriste : « une personne ou une entreprise qui fabrique ou vend des liqueurs produites à partir de matières premières végétales aromatiques pour en extraire, par macération, infusion et/ou distillation, les composés aromatiques ».

Aujourd’hui, environ 80% des « maisons de liqueurs » sont représentées en France par une trentaine de membres de la Fédération Française des Spiritueux qui comprend l’Association des Distilleries Indépendantes, la Fédération du Whisky de France, celle du Brandy français, le Syndicat Français des Liqueurs, celui de l’Armagnac et des Vins de Gascogne, celui des Maisons de Cognac, le Groupement national des producteurs industriels de Calvados.


Il fallait bien cette structure pour référencer les quelque 830 étiquettes différentes des alcools, eaux-de-vie et liqueurs sur le marché. On ne serait sûrement pas capables de les citer toutes, mais on reconnaîtrait au passage la Crème de Cassis, le Génépi de nos montagnes, le Cointreau, le Grand Marnier, la Bénédictine, le Floc de Gascogne, le Cognac, l’Armagnac, le Calvados, le Rhum agricole de Martinique, le Pommeau de Bretagne, le Pineau des Charentes, le Macvin du Jura, le Marc d’Alsace ou celui de Bourgogne, la Mirabelle de Lorraine, le Ratafia de Champagne, la Chartreuse Verte ou Jaune (Il y a même un bar à cocktail dans la fabrique, à Voiron dans l’Isère) … de quoi composer le plus exceptionnel des bars.

Un temps boudés – pas par tout le monde heureusement -, ces alcools et liqueurs retrouvent depuis quelque temps leur panache d’antan grâce à une multitude de bars et ceux qui les servent : barmen, bartenders, et autres mixologues. L’art du cocktail dépasse maintenant ces lieux dédiés et de nombreux ouvrages, quand ce ne sont pas les grandes marques de spiritueux elles-mêmes, veulent vous initier à cet art.

Ferez-vous donc une incontournable Margarita sans oublier bien sûr une liqueur d’orange, Cointreau ou Grand Marnier se disputant les faveurs, tandis que la Tequila sera sûrement mexicaine (Espolon ?) ? Si vous vouliez un Afternoon Tea à base de Cognac, (+ Vermouth sec + Sirop de thé+ gouttes d’orange bitters+ zeste d’orange), le Frappin 1998 (25 ans d’âge : 190 €), ou le XO de Louis Royer : 159 €) seront parfaits. Le Baroudeur, toujours à base de Cognac (VSOP de la Maison Jules Gautret, 27€90) + Amaretto, Sirop de cannelle, Angostura Bitter et poudre de pépites de chocolat sur le verre pourra être une autre idée.

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Si votre favori reste le rhum, pour préparer un Mojito, le classique cubain à base de rhum blanc, on choisira celui de la Baie des Trésors en Martinique (+ Jus de citron vert, Soda ou eau gazeuse, sucre de canne blanc, sans oublier les feuilles de menthe). On ne peut ignorer le Planter’s Punch (+ Jus d’ananas, Jus de citron, Sirop de grenadine) datant du début du 20ème siècle ; évidemment le Ti Punch (+ Citron vert, Sucre), le Maï-Taï qui rassemble le rhum blanc (comme « La Belle Heure » un AOC Martinique HSE ) et le rhum ambré (+ Curaçao blanc, Sirop d’orgeat, Jus de citron vert), peut-être avec la Maison du Rhum et son XO (44€) de tradition française.

 

Le Gin est très tendance… mais pas seulement !

Vous connaissez sûrement le Gin Fizz (+ Jus de citron, sirop de sucre de canne, eau gazeuse), le Gin Tonic (+ Tonic, Citron vert), le Negroni (+ Campari, vermouth rouge, rondelle d’orange),…les recettes ne manquent pas. On ne compte plus le nombre de gins qui ont vu le jour ces dernières années. Il y en a au thym, au basilic et au citron comme le Cap Gin (59 €), créé sur la Côte d’Azur par trois amis britanniques, le Gin « L’Etoile » (56 €), gourmand et épicé, produit par la Distillerie de l’Arbre Sec, située en plein cœur de Paris, pour confectionner le Gin Tatin (+ blanc d’œuf, miel, jus de citron, Frangelico (liqueur de noisette). Le Normindia orange (34€) produit en Normandie, révèle le fruité des agrumes se mêlant à la fraîcheur du genièvre et des épices (34 €). Avec le Gin Akin (42 €), inspiré par les vignerons, créé par Alex Cosculluela, on peut faire un Spritz Saint Germain, sorte de « Hugo » revisité (+ liqueur de sureau, Jus de citron vert, Crémant de Bordeaux, demi tranche citron, tête de menthe)…

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Si une variété infinie de cocktails peut vous occuper longtemps, ceux à base de vodka sont bien de la partie, à commencer par la Vodka Martini dont le nom est sans surprise quant à sa composition. Pour le Cosmopolitan, Cointreau encore, Vodka toujours (+ jus de citron+ jus de canneberge). Le Blue Lagon (+ Curaçao bleu+ jus de citron), le Bloody Mary (+ Jus de citron + Jus de tomate + Sauce Worcestershire + Tabasco) sont d’autres idées. La France s’illustre aussi en la matière avec des marques dédiées : Cîroc, Remyx ou encore Grey Goose. Cette dernière proposait dernièrement une nouveauté : Grey Goose, La Poire (42€90), avec son propre cocktail : La Poire Frenchy (+ Jus d’ananas +1 larme Jus de canneberge). On a aussi remarqué la collection capsule vodka Le Philtre, conçue par Delphine Delafon, créatrice franco-américaine basée à Paris, qui a utilisé uniquement des stocks invendus de Maisons de luxe et des cuirs éco-labels autour de son flacon 35cl, Le Petit Philtre (39 €).

Même le whisky se veut français avec les « Bienheureux » de chez Lefort, par exemple, la marque produisant même deux spiritueux à basse de whisky : Lefort Vanille Douce et Lefort Fruits rouges (19€90) ; Arlett (43€90) un single malt vieilli pendant plus de 3 ans en fûts de chêne américain neuf et fûts de bourbon, créé par la Distillerie Tessendier, le Rozelieures Rare Collection Sauternes est issu d’un assemblage de single malt vieillis en fûts de sauternes avec des singles malts vieillis en fûts de xérès fino et en fûts de Cognac (48€90), LaFerté, dans sa jolie bouteille un Blended Malt élaboré à partir d’orge maltée élevé en ex fûts de Bourbon, de Cognac et de rhum (50 €), le Bellevoye, whisky Triple Malt (69€90)…

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Il y a aussi toutes les créations particulières comme la Liqueur St-Germain, le Marc de Moutonne Monopole signé Albert Bichot (380 €), comme la Williamine (62 €) ou l’Abricotine (79€90) de la Distillerie Morand, comme la Liqueur de Clémentine LN. Mattei, la nouveauté de la Distillerie L.N. Mattei à déguster en digestif ou en cocktail, comme la Blanche Armagnac Cobra Fire, histoire de préparer Le French Fire (+ crème de poire, Elixir végétal Grande Chartreuse (3 gouttes !), Bleu Curacao, Blanc d’œuf)… la « Liqueur Royale » de Pegasus, une distillerie récente (2021), fondée par Maxime Girardin, à Meursault, en Bourgogne, dans une démarche éco-responsable. Et enfin la toute dernière création des frères Pascal et Frédéric Sauvaire, originaires d’Aigues-Mortes, qui produisent là-bas la première eau de vie à base de riz de Camargue. Ils ont même prévu de faire un whisky l’an prochain. Les spiritueux ont de l’avenir… On l’espère, même au-delà du 31 mars !

 


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