Après avoir longtemps végété aux alentours de la cinquième place des villes préférées en matière d’immobilier de luxe, Paris a réalisé, en 2017, une percée fracassante jusqu’à se hisser à la seconde place, surpassant même « l’indéboulonnable » Londres, tandis que New York s’installe sur la plus haute marche du podium. Autre « remontada », encore plus impressionnante, celle de Los Angeles qui se hisse à la troisième place alors que la cité des Anges était classée 11e l’an passé à pareille époque.
Une étude, orchestrée par Barnes et Warnburg, riche en enseignements qui atteste des bouleversements en matière d’immobilier de prestige. Ainsi, les personnes les plus à l’aise de la planète financièrement parlant, répondant aux critères de l’UHNWI (ultra high net worth individual), dont la fortune est supérieure à 30 millions de dollars, et du high net worth individual (HNWI), qui correspondent à un patrimoine personnel compris entre 1 et 30 millions de dollars ont vu leurs « préférences » immobilières haut de gamme changer radicalement en moins d’un an. Ainsi, les appétences de cette population semblent avoir évolué à mesure des bouleversements géopolitiques. Mais là-aussi, certaines nuances s’imposent. Ainsi, force est de constater que deux villes dans le « quarté gagnant » sont américaines…ce qui voudrait dire que les débuts de la mandature Trump n’ont pas « effrayé » outre-mesure cette catégorie de population. Sauf que New York (1er) et Los Angeles (4e) sont sans conteste les villes les moins favorables à l’actuel hôte de la Maison Blanche. En outre, ce sont également les deux villes les plus en pointe en matière de révolution numérique.
Mais le grand basculement se situe sur le Vieux Continent où Londres a perdu de sa superbe au point de reculer de deux places. Mais, pour autant, comme le souligne ladite étude, la capitale anglaise ne s’effondre pas non plus. Effets collatéraux du « Brexit » ? En partie mais pas seulement. « Il s’agit plutôt d’un atterrissage en douceur, grâce au comportement maîtrisé des propriétaires, qui restent en statu quo. La clientèle internationale reste présente, d’autant que la baisse de la Livre crée une opportunité de change pour les personnes qui investissent en dollars et en euros », évoque l’étude. Toutefois, « le malheur des uns faisant le bonheur des autres », selon l’adage consacré, Paris et New York ont clairement profité du repoussoir engendré par le départ (à venir) de la Grande-Bretagne du giron de l’Union Européenne. Paris, notamment, qui a bénéficié d’une année 2017 où tous les feux ont été au vert avec l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée mais également avec la désignation de la capitale française comme ville-hôte des JO 2024. Divers éléments qui font de la Ville Lumière une métropole jugée plus stable que Barcelone par exemple.
Paris jugée « plus stable » que Barcelone
Les chiffres témoignent de cette dynamique. Ainsi, les transactions sur les biens haut de gamme se sont envolées de 25% sur les biens haut de gamme. En outre, les prix ont suivi avec une hausse moyenne de 10%. Les « ventes éclairs » abritent une partie de la réponse de cette vitalité retrouvée. Barnes en a recensé 74, portant sur des montants considérables. Exemple(s) : dans le IIIe arrondissement de Paris, un appartement de 149 m² en étage élevé, a été acheté en moins de 48 heures, au prix du mandat, qui était de 2,1 millions d’euros. A Neuilly, aux abords de la mairie, un duplex de 181 m², se présentant comme une maison, a trouvé acquéreur en une seule visite, au prix du mandat, soit l’équivalent 2,52 millions d’euros. Les acquéreurs internationaux ont largement tiré leur épingle du jeu et ont fait montre d’une activité tonique. Dans certains arrondissements, ils ont même représenté jusqu’au tiers des acquéreurs.
Mais la « confiance retrouvée » n’est pas uniquement l’apanage des investisseurs internationaux puisque Barnes a fait état de la vente d’un appartement de 156m2 qui a trouvé preneur en moins d’une semaine, au prix de 3,15 millions d’euros, soit environ 20 000 euros le mètre carré. « L’arrivée prochaine » de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) n’a visiblement pas freiné les hasardeurs dudit acquéreur…de nationalité française. Enfin, pour achever ce « tour de France », les villes du littoral ont également attisé la convoitise. Cannes et Saint-Tropez sont en tête du palmarès des destinations de bord de mer suivis par les Baléares, Porto Cervo, Palm Beach et Les Hamptons. A Mougins, par exemple, une villa se négocie sur la base de 30 000 euros le mètre carré. Les prix y sont en moyenne en hausse de 2% sur un an. Côté montagne, les stations des Alpes françaises (Megève, Chamonix, Courchevel et Méribel) sont également en tête devant celles des Alpes suisses (Gstaad, Verbier, Crans-Montana). Dans le haut du classement on retrouve également les Alpes autrichiennes, ainsi qu’Aspen dans le Colorado ou encore à Jackson Hole, toujours aux Etats-Unis.
Ailleurs…
Parmi les destinations jouissant d’un potentiel important, Barnes mettait (déjà) en exergue, il y a trois, le Portugal, surtout Lisbonne où les prix ont décollé de plus de 50%. Autre destination « en vogue » Budapest qui présente un vrai attrait avec de nombreux signes avant-coureur d’une forte reprise de l’immobilier. Après cinq années de chute vertigineuse des prix jusqu’en 2016, Athènes a vécu en 2017 sa première année de hausse tout en affichant des prix très attractifs autour de 2 500€ du m2 (prix moyen) dans les bons quartiers. Rendez-vous l’année prochaine. Avec Paris en tête ?
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