Ce dimanche 30 Septembre, sous ce frais automne parisien, se dressait un désert aride dans la capitale. L’hippodrome de Longchamp était le cadre d’un défilé prestigieux, celui d’Hermès. Ce lieu, dédié d’ordinaires aux équidés servait de décor aux créations de Nadège Vahnee-Cybulski.
Tout commence par un air d’opéra, évoquant comme une marche forcée en plein désert. Puis cela monte crescendo, les tenues se succèdent, les couleurs reviennent, on croit faire face successivement à des matelots, des aventurières, des capitaines, des vacancières, des impératrices et finalement des femmes. Le spectre chromatique se décline de façon très ordonnée donnant du caractère à chacun des personnages.
Arrivant à la fin, on ne peut s’empêcher de se demander si face à nous, il ne s’est pas joué une subtile ode à la liberté. Ces colliers semblables à des chaînes, ces robes faites comme des filets, ces sandales nouées à la cheville par des liens, face au dépouillement de certains vêtements et à la décontraction des sacs nous apparaissent comme des entraves à l’émancipation du corps.
Ce défilé est peut-être l’évocation d’une odyssée moderne, où les épreuves sont nombreuses et où la destination finale n’est autre que la liberté. Cela fait particulièrement sens, à une époque de crises où les droits de la femme sont de plus en plus remis en cause.
C’est peut-être ça l’esprit d’Hermès, la subtilité et le mystère. Cela se ressent dans ses créations où la sophistication est d’apparence simple, mais complexe par ses nombreux détails. De la même façon, la mise en scène du show était d’un grand dépouillement et pourtant l’évocation ambitieuse. En effet, le sable et le miroir reflétant le ciel étaient là, car «C’est à la lisière de ces deux mondes que se trouve la mer ». Nadège Vahnee-Cybulski
Une mer éternelle sans cesse en mouvement, voici peut-être ce qui symbolise le mieux Hermès, métaphore du bon goût sûr, intemporel qui doit sans cesse se renouveler.
Hermès est une maison fondée en 1837, elle appartient encore en majorité aux descendants de Thierry Hermès. Sous la présidence d’Axel Dumas, elle réalise un chiffre d’affaires de 5 549 000 000 € en 2017. Elle l’a plus que doublé depuis 2010 (environs 2,4 milliards d’euros).
Au-delà de cette réussite familiale, Hermès c’est aussi l’incarnation authentique du luxe, celui qui ne s’achète pas qu’avec de l’argent, celui que l’on ne voit pas souvent mais que l’on remarque tout de suite, celui que tout le monde veut mais que peu de gens ont. En effet, il faut compter presque 2 ans pour obtenir un sac Birkin (le 2e produit le plus vendu de la marque).
Par Vanessa Modely pour Forbes magazine
Photos crédits nowfashion
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