Rechercher

Fondation d’Entreprise Hermès, Le Geste En Héritage.

Nos gestes nous créent…

Par ce credo, la Fondation d’Entreprise Hermès souhaite valoriser les métiers de l’artisanat, et plus largement la maîtrise et la transmission des gestes créateurs qu’elle envisage comme un pan précieux du patrimoine de l’Humanité.

Portée par cette noble ambition, la Fondation cultive l’art et la manière de tisser des liens entre le monde de l’artisan, celui de l’artiste et le public pour mettre du sens dans l’objet et le geste qui le crée.

 

De plus en plus présente dans la vie culturelle parisienne et internationale, la Fondation d’Entreprise Hermès reste d’une discrétion exemplaire. C’est une facette de sa philosophie qui cristallise un état d’esprit d’une rare cohésion pour une entreprise. Ce qui frappe au sein de la Maison Hermès, c’est le respect profond pour l’engagement de l’homme à fabriquer un objet avec exigence et excellence. Cette culture constitue la base de toutes les actions menées par la Fondation engagée à faire vivre, à travers les générations, les métiers de la main pour les inscrire dans le futur.

Dans notre société d’hyper consommation où l’objet à peine produit devient obsolète, la fondation voit en lui des valeurs  cardinales : durabilité et transmission.  «  L’objet est vecteur de culture, il est chargé de connaissance, il incarne des pratiques, des savoir-faire, une pensée. Il est l’expression d’une créativité forte et facteur d’innovation. Il est emblématique de nos valeurs patrimoniales et témoigne de notre humanité ».

 

 

Voilà tout le propos résumé dans ces mots de Pierre-Alexis Dumas, initiateur de la Fondation et Directeur artistique de Hermès International. Bruxelles, avenue de Waterloo : dans la boutique Hermès, le chemin central propose un travelling entre les espaces dédiés aux prestigieux produits Hermès : carrés de soie, bijoux émaillés, ceintures aux boucles forgées, vêtements aux coupes épurées, pour finir par un petit salon d’essayage des chaussures piquées main. Au fond du magasin, le chemin débouche sur la Verrière, une galerie, ou plutôt un espace d’exposition à disposition de la Fondation : il s’agit de son seul lieu d’exposition permanent en Europe, avec La Grande Place, espace d’exposition situé au musée du cristal Saint-Louis, à Saint-Louis-lès-Bitche en Moselle.

Jour de vernissage en présence de Catherine Tsekenis, la directrice de la Fondation d’Entreprise Hermès. Les deux artistes présentés font partie de la scène artistique bruxelloise hors-sol : Douglas Eynon, artiste britannique né à Lewisham en 1989, et Erwan Mahéo, né à Saint-Brieuc en 1968, sont amis dans la vie. Ils se sont rencontrés à Bruxelles où ils vivent et travaillent. Ils présentent pour une durée de trois mois une exposition résultant d’un processus collaboratif proposé par Guillaume Désanges, le commissaire de la Verrière depuis 2012.

 

Dans le cadre du cycle d’expositions intitulé « Poésie Balistique », les deux artistes ont fait de l’espace un acteur de l’exposition et surtout l’élément de base de construction de l’œuvre commune qui transforme le lieu en espace mental. Un rideau tendu sur toute la largeur de la verrière sépare le volume en deux. Erwan Mahéo a cousu sur la toile des aplats représentant les éléments réels de l’exposition pour en constituer une sorte de mode d’emploi fictif. Une porte découpée dans l’angle droit du panneau textile conduit, par un couloir, à l’installation de Douglas Eynon, interface cachée de la première. « Parfois, nos choix provoquent de l’étonnement car, à la Fondation, nous sommes assez exigeants sur la question de l’émergence, du renouvellement des formes, sur la façon de soutenir des artistes qui ont une vision très exploratoire.

Pour nous, la question première c’est comment on aide les talents, comment on les accompagne, comment on les révèle au grand public » explique Catherine Tsekenis qui a quitté le Ministère de la Culture pour rejoindre le groupe Hermès en 2007 afin de poser les termes de sa politique de mécénat. Une politique qui tient à respecter le sens du terme « philanthropie » justement, puisque la Fondation n’use pas du mécénat pour constituer une collection. « Les œuvres produites pour chaque exposition appartiennent aux artistes.

 

 

Quand on invite des artistes à la Verrière, on les expose, on leur donne une visibilité. On leur permet de faire un nouveau travail qui est entièrement financé et qui ensuite leur appartient ». Pour son tout premier cycle d’expositions intitulé « le geste de la pensée », Guillaume Désanges est allé à la rencontre du personnel de la maison. Il a remarqué l’importance des savoir-faire pour Hermès, et de leur lien avec une création contemporaine. « Guillaume invite des artistes qui peuvent être conceptuels, voire très cérébraux parfois, et qui en même temps fabriquent eux-mêmes, sont extrêmement méticuleux voire obsessionnels dans leur manière de fabriquer des objets », explique Catherine Tsekenis. Pour le commissaire d’exposition, qui souligne sa liberté totale de proposition, le plus important est que les artistes puissent produire des projets qui soient une étape de leur travail. «  Je leur propose d’utiliser la Verrière pour faire quelque chose qu’ils ne feraient peut-être pas ailleurs.

La Verrière est un espace préservé, un peu dérobé, où la liberté est grande. » La Verrière, au fil des années, a pris sa place sur la scène artistique bruxelloise et européenne pour devenir un lieu phare de création artistique. Par ailleurs, pour aller plus loin dans le soutien à la création, la Fondation utilise les manufactures de la Maison Hermès dans le cadre d’un programme de résidences d’artistes inauguré en 2010. La résidence, assortie d’une bourse, commence par une phase d’immersion au sein de l’atelier : l’artiste se familiarise avec les différents métiers présents sur le site et s’initie aux gestes, mots, outils et techniques. Le projet né de la page blanche donne lieu
à une étude de faisabilité. La dernière étape, celle de la production, utilise les précieux savoir-faire des artisans pour produire une œuvre en deux exemplaires : une pièce pour l’artiste, et la seconde pour la Fondation, qui sera conservée ou présentée dans le cadre d’expositions.
 Les jeunes artistes émergents sont parrainés par des artistes confirmés. En 2010, Olivier Sévère a résidé à la Cristallerie Saint Louis.

 

En 2014, Lucie Picandet a résidé à la Maroquinerie de Pantin. En tout, vint-cinq artistes en six ans ont créé, exploré, expérimenté sur une douzaine de sites différents. Les liens privilégiés de la Fondation d’Entreprise Hermès avec le Palais de Tokyo à Paris ont permis de présenter leurs œuvres au public dans le cadre de l’exposition Condensation, en 2013, dont Gaël Charbau a assuré 
le commissariat. Une collaboration qui sera renouvelée en 2017 pour présenter les œuvres du cycle 2016 des résidences qui mettent en lumière trois artistes : Bianca Argimon à la Holding Textile Hermès, Lucia Bru à la Cristallerie Saint-Louis, et Anastasia Douka chez John Lobb à Northampton en Angleterre.

Pour agir à la racine, c’est–à-dire au niveau de la représentation des savoirs –faire auprès des jeunes générations, la Fondation a inauguré, 
en novembre 2016, Manufacto, la fabrique des savoir-faire, un programme inédit en milieu scolaire, dédié à la découverte de l’artisanat. En collaboration avec le rectorat de Paris, mais aussi avec
les Compagnons du Devoir et du Tour de France, et avec l’école Camondo à Paris, Manufacto a débuté dans six établissements scolaires parisiens, auprès d’élèves de différents niveaux (élémentaire, collège et lycée). Encadrés par un trio de spécialistes, un artisan menuisier ou maroquinier, un designer et un enseignant, les élèves doivent réaliser chacun
un objet grâce à un cycle d’ateliers de pratiques techniques. Cette année pilote devra permettre le développement du programme à une plus grande échelle grâce au partenariat établi avec d’autres rectorats dans d’autres régions de France.

Ces enseignements « non-académiques » ont pour ambition d’aider les élèves à se découvrir de nouvelles aptitudes et intégrer les valeurs portées par ces métiers, telles que la transmission, l’entraide et l’exigence.

 

 

Le travail de matériaux nobles issus de la nature a amené la Fondation à s’interroger sur la pérennité des matières premières et l’impact de l’utilisation des ressources sur l’écosystème. Alors que la plupart des entreprises s’intéressaient aux problématiques du climat, la question du rôle des savoir-faire humains dans les équilibres écologiques est naturellement apparue comme un centre d’intérêt majeur pour la Fondation d’entreprise Hermès. En partenariat avec l’Iddri, l’Institut de développement durable et des relations internationales, elle a créé en 2011 l’appel à projets international «Biodiversité et savoirs locaux».

Parmi les divers projets, trois équipes de chercheurs travaillent en France, au Brésil et en Colombie avec différentes communautés porteuses de savoir-faire spécifiques (des agriculteurs et des cueilleurs) dans des contextes singuliers de biodiversité, mais confrontées à l’instauration de normes susceptibles
 de mettre en péril leurs traditions, leurs savoirs, voire leur identité propre. Enfin, « Heart – Head – Hand = H3 » est l’équation d’un appel à candidatures interne, lancé auprès des collaborateurs de la maison Hermès, pour porter à la connaissance de la Fondation de nouvelles initiatives solidaires, émanant de tous les continents. Parmi les projets soutenus, au cœur de l’Ardèche, l’association Liger se mobilise pour la sauvegarde des toitures couvertes de genêts ou
 de lauzes.

 

Des stages de piquage de genêts et pose de lauzes sont proposés aux particuliers et professionnels concernés par cet habitat, ainsi qu’une réflexion sur la préservation de ces toitures qui associent la tradition au respect de la biodiversité locale.

Enfin, la Fondation a créé des Prix dans de nombreux domaines : dans le design (Le Prix Emile Hermès pour le Design délivré tous les deux ans depuis 2008), dans la photographie (la Fondation assure le mécénat exclusif du Prix Henri Cartier-Bresson, et a conclu une alliance avec l’Aperture Foundation à New York). Et depuis 2016, la Fondation s’engage dans la conception et la production d’expositions en partenariat privé-public avec des institutions publiques. La liste des actions est presque infinie. Alors soyez attentifs : si vous voyez le H d’imprimerie gris aux empâtements colorés, marron vert jaune et orange… orange Hermès, bien-sûr, c’est que la Fondation d’Entreprise Hermès est passée par là ! Légère comme un air de flûte.

 

A Voir
Over the Rainbow du 15 décembre 2016 au 22 mai 2017 à la grande Place, musée du cristal Saint-Louis à Saint-Louis-Lès-Bitche (Moselle): exposition collective avec des œuvres du 49 Nord 6 est Frac Lorraine Metz, les archives de Météo France, le centre international d’art verrier Meisenthal et le Musée de l’image d’Epinal et deux artistes invités : variations poétiques sur le thème de la météo.
Novelty Ltd : Douglas Eynon et Erwan Mahéo, exposition à La Verrière, Bruxelles du 18 janvier au 25 mars 2017. Une exposition présentée par Guillaume Désanges, commissaire dans le cadre du cycle « Poésie balistique ».
L’esprit du Bauhaus, les Arts décoratifs, Paris du 19 octobre 2016 au 26 février 2017. Commissariat Oliver Gabet, directeur des Musées des arts décoratifs.
Palais de Tokyo automne 2017 : exposition de neuf artistes en résidence dont les trois artistes du cycle actuel (dates exactes à venir).

 

Texte Françoise Spiekermeier – Photos Courtesy Fondation d’entreprise Hermès pour PLUME VOYAGE MAGAZINE

 

Pour découvrir tous les autres reportages et news de PLUME VOYAGE MAGAZINE : http://www.plumevoyage.fr

 

Vous pouvez vous abonner à notre newsletter : http://www.plumevoyage.fr/inscription/

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC