Au cœur de la ville de Grasse, les maisons Christian Dior & Louis Vuitton ont inauguré il y a quelques jours, un domaine magnifique dédié à la création de ses parfums :
Les Fontaines Parfumées.
Pourquoi Grasse ? Parce que c’est le seul site au monde qui rassemble et fédère tous les savoir-faire liés au parfum, où cultivateurs, artisans et parfumeurs sont en perpétuelle interaction et travaillent en osmose.
Roses, tubéreuses, jasmin : les fleurs à parfum grassoises, tels les plus grands crus, prennent racine dans un terroir sans équivalent.
Véritable écrin au sein de la ville, le Domaine des Fontaines Parfumées, atelier de création des maisons Christian Dior et Louis Vuitton, sera désormais à l’épicentre d’un écosystème unique au monde qui fédère l’ensemble des savoir-faire de la haute parfumerie, de la fleur jusqu’au flacon.
Le domaine date de 1640 et c’est à la seconde moitié du 19e siècle qu’il se spécialise dans l’extraction des essences de fleurs. Il restera en activité jusqu’au début des année 70 puis sera progressivement abandonné. Le domaine, gardien en ses murs de toute une page de l’histoire de Grasse, sombre dans l’oubli et se dégrade rapidement.
En collaboration avec une agence spécialisée dans la réhabilitation du patrimoine et le concours de nombreux artisans locaux , les maisons Louis Vuitton et Christian Dior décident de faire renaître ce site exceptionnel pour l’histoire du parfum.
Il a fallu quatre années d’études et de recherches conduites avec les Architectes des Bâtiments de France pour comprendre l’histoire du domaine et son inscription dans la ville de Grasse afin de lui rendre sa splendeur tout en gardant son authenticité et son histoire.
Au-delà de la restauration, le grand défi pour Louis Vuitton et Christian Dior a été de ré insuffler une nouvelle vie à cette Bastide tricentenaire en la dotant de fonctions contemporaines et notamment d’un atelier de création high-tech.
La nature constitue une source d’inspiration privilégiée pour les parfumeurs (Rencontre avec les deux parfumeurs des Fontaines Parfumées…). C’est l’architecte paysagiste grassois Jean Mus qui a su créer des jardins de parfumeur.
Pour ce projet exceptionnel, il a imaginé une nature au diapason de l’orgue à parfums (utilisé par les parfumeurs pour composer leurs jus) avec une palette végétale complexe, sensuelle et généreuse.
Des roses d’exception, des tubéreuses par milliers, une collection vertigineuse d’agrumes, une vingtaine de menthes différentes : plus de 350 essences, pour la plupart introuvables ailleurs, sont venues magnifier les jardins de la Bastide.
Il aura fallu quatre années pour donner naissance à cette symphonie olfactive. Aujourd’hui, les jardins offrent une palette de senteurs absolument unique à l’inspiration.
Unique au monde, le savoir-faire lié au parfum en Pays de Grasse a été inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France et fait aujourd’hui l’objet d’un dossier de demande d’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.
La production de fleurs de Grasse est d’environ 40 hectares. Elle s’illustre par son authenticité, le soin apporté aux cultures et s’inscrit dans un respect de la terre et du temps. Les qualités olfactives des fleurs à parfum sont ainsi incomparables.
A Grasse, les savoir-faire liés au parfum sont transmis de génération en génération, chacune connaissant son propre parcours initiatique, chacune apportant sa pierre à l’édifice.
Grasse est une terre d’excellence et d’innovation et les artisans grassois se voient confier des matières premières venues du monde entier.
Unique par sa qualité, la production grassoise des fleurs à parfum ne représente aujourd’hui plus que 30 tonnes pour 40 hectares. En cause, ses coûts de revient bien supérieurs au cours mondial moyen imputables à la raréfaction du foncier et à une culture grassoise très délicate et exigeante en termes de main d’œuvre.
En s’enracinant à Grasse, Christian Dior et Louis Vuitton pérennisent les plus belles essences pour leurs créations.
Soutenant l’installation ou la reprise d’exploitation, les Maisons Christian Dior et Louis Vuitton ont signé plusieurs partenariats privilégiés avec de jeunes cultivateurs.
A travers ces accords conclus dans la durée, les Maisons s’engagent à acquérir l’ensemble de leur production à un prix d’achat permettant aux producteurs de se rémunérer mais aussi de réaliser les investissements conséquents exigés par la culture des plantes à parfum.
Les Maisons travaillent aussi en étroite collaboration avec les sites de fabrication afin de favoriser la réflexion et l’innovation, finançant dans cette optique de nouveaux équipements de pointe.
En 1905, 600 tonnes de fleurs étaient récoltées, dans les années 1940, 5000 tonnes étaient produites annuellement . Au début des années 2000, la production est inférieure à 30 tonnes, toutes fleurs confondues.
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