C’est à l’occasion de la visite de l’entreprise Alcantara, pendant la Milan Design week, que j’ai pu découvrir cette voiture plutôt confidentielle – de mémoire, je n’en avais jamais vu en France – réservée aux pilotes plus qu’aux conducteurs. Visiter l’usine de production comme conduire un modèle sur circuit – à Monza s’il vous plaît ! – étaient des moments intéressants.
J’aurais aimé être plus positif dans mon approche ! « Intéressant » pour une voiture dont les performances comme les prix se distinguent (de 229 000 à 338 000 €*), le terme manque d’ambition. Il faut dire que les conditions de cet essai n’étaient pas les meilleures : seulement 3 tours d’un circuit qui ne nous a même pas été présenté, sans le reconnaître auparavant, sans connaître la voiture, et avec un pilote de la maison à côté de vous qui passait son temps à hurler « brake », « brake » (Il avait peur de ma conduite ?) à chaque fois que je tentais de rouler un peu fort. Ces trois tours – j’ai quand même fait un temps « raisonnable » – ne m’ont pas laissé un souvenir mémorable, c’est le moins que l’on puisse dire.
*Sans compter la supertaxe française de 70 000 €. Il y a aussi une super taxe carbone en Italie : elle serait de 3 500 €, paraît-il. On en rigole… jaune !
Une entreprise performante pour elle-même comme pour les autres constructeurs
Dommage ! Je me faisais pourtant un plaisir de découvrir cette beauté sauvage que nous a présentée le CEO de Dallara, Andrea Pontremoli (également actionnaire de la firme) dans son usine de Varano. Les chiffres parlaient pourtant autant que le design. 400 ch à 6200 tr/mn et 500 Nm de couple pour une voiture de 855 kilos annonçant un 0 à 100 en 3,3 secondes et 280 km/h, l’affiche était – elle – intéressante. D’autant qu’au fil de la journée, je découvrais cette société familiale créée par Giampaolo Dallara, toujours présent avec sa fille à ses côtés et son implication dans le domaine de la compétition automobile où son nom est une référence.
Spécialisée dans l’aérodynamique, les châssis et les matériaux composites (Le carbone est l’ADN de la maison !), Dallara, forte de ses 800 salariés, s’illustre en élaborant la F1 de l’écurie américaine Haas comme il est le constructeur officiel de l’IndyCar, la F2, la F3, la Formula E. À l’entrée de l’usine un drapeau de l’écurie Ferrari dédicacé à la main remercie les ingénieurs de Dallara comme pourrait le faire Alfa Romeo (pour la fameuse 8 C), BMW (M Hybrid V8), Bugatti (aéro des Veyron, Chiron), Cadillac (V-Series.R), Porsche… S’il n’a pas été possible de prendre des photos dans l’usine pendant sa visite, l’impressionnant simulateur de conduite que nous avons pu découvrir était à lui seul une attraction digne d’un film de science-fiction. Et de la fiction à la réalité, les ingénieurs de la maison savent faire des prouesses.
D’autant plus dommage que cet « engin » – on peut qualifier ainsi cette voiture « sans porte qui demande une certaine gymnastique pour s’installer au volant – a vraiment l’allure d’une supercar. J’ai quand même appris que cette Dallara Stradale, dont le premier modèle a été lancé en 2017, venait de recevoir une série d’améliorations portant sur l’aérodynamisme – elle n’en manquait pas –, la suspension – pour le moins réussie –, le refroidissement des freins – pas eu le temps de les faire chauffer ! – et l’alimentation en carburant – on veut bien le croire.
Laps ou Landscapes ? Le circuit ou la route ?
Le plus étonnant de cette voiture reste sa transformation en « barchetta » (La version de base sans pare-brise) pour un usage quasiment unique sur piste (Ou alors en étant sûr de la météo), la Stradale Spider accueillant elle un pare-brise tandis que le coupé se présente avec hard-top et portes. En plus des versions de base, vous avez désormais le choix entre deux configurations particulières : Laps ou Landscapes (circuit ou route). La première comprend le kit de course EXP complet : ouïes d’aération, aileron arrière, boîte robotisée, l’intérieur en Alcantara (Merci à eux !), le carbone visible, des jantes à écrous central, et le kit suspension réglable, le tout avec une jolie teinte Blu Opaco. Le modèle Landscapes, davantage destiné à la route, mais tout à fait compatible avec la piste, avec ses portes panoramiques et un intérieur amélioré avec des sièges Touring, des jantes en 18/19 pouces, une teinte Azzuro Panoramico… et, pour les amateurs, pouvant être doté d’une boîte manuelle. Petit détail pour les puristes, dans sa configuration piste homologuée route, elle est aussi capable de supporter plus de 2g en latéral.
Dallara** va également proposer à ses clients un programme d’évènements combinant rallyes routiers et circuits (Monza, Imola, Spa, Paul Ricard) : on espère que ce programme sera plus « jouissif » que le mien ! Pour ne pas être totalement négatif, je garde de cette expérience une approche vraiment particulière de l’automobile sportive. La position de conduite, la réaction de la voiture à l’accélération, son comportement, son freinage, laissaient supposer de bons moments. Une autre fois peut-être.
** Dallara est distribué en France par Marcassus sport BPM Exclusive (Toulouse et Bordeaux) tout comme par le groupe Schumacher à Saint Cloud.
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