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Cookoon : La Plate-Forme De Réceptions Collaboratives

La start-up entend bouleverser le marché de la réception en organisant des cocktails, déjeuners ou dîners préparés par de grands chefs, tant pour des particuliers que pour des professionnels, dans des lieux d’exception mis à disposition par leurs propriétaires voulant les mettre en valeur et les rentabiliser. 

Dans son catalogue de lieux d’exception, Grégory Escure, co-fondateur de Cookoon, a son préféré : une maison sur trois niveaux nichée à Abbesses dans le 18e arrondissement de Paris. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont dédiés aux chambres et salles de bain. Le deuxième étage consiste, lui, en un gigantesque living de 130 mètres carrés qui s’ouvrent sur une terrasse aménagée par un paysagiste de renom, donnant vue sur le huppé quartier de Montmartre.  

Voilà le genre de maisons ou d’appartements de prestige dans lesquels M. Escure organise des réceptions. Mais ces espaces ont une particularité : ils sont la propriété – et la résidence principale le plus souvent – de particuliers. Ces derniers les mettent à disposition d’autres particuliers ou d’entreprises qui veulent organiser déjeuners d’affaire, cocktails et autres soirées d’anniversaire. « Ce projet est protéiforme, commente le Parisien de 39 ans. On est à la croisée des chemins entre l’organisation de réceptions, l’économie collaborative et la prestation de services. » En effet, outre l’offre de réservation de lieux, Cookoon propose de nombreux à-côtés, incluant la prestation de majordomes, ou de chefs cuisiniers de grand standing. 

Particuliers, entreprises, touristes et expats

La force affichée de Cookoon est aussi dans sa recherche d’authenticité : « On ne veut pas être une agence événementiel de plus, indique M. Escure. Plutôt que des hôtels où des salles de grands restaurants, nous proposons d’organiser des réceptions dans des lieux incarnés, habités en temps normal, et qui présentent un caractère fort. Je parlerais plus d’expérience que d’événement ». Son autre caractéristique est sa sélectivité. A l’inverse d’une plate-forme comme Airbnb par exemple qui compile tous les appartements mis en location saisonnière par des particuliers, des personnes peuvent devenir membres de Cookoon seulement si elles sont cooptées. « On reçoit environ 10 demandes de nouveaux hôtes par mois, précise Grégory Escure. On n’en garde que trois. » Aujourd’hui, la PME qui emploie quatre personnes présente un catalogue d’une soixantaine d’hôtes. 

Outre les entreprises et les particuliers qui veulent « marquer le coup » pour un anniversaire de mariage ou même pour un enterrement, Cookoon a découvert un autre secteur de marché sur lequel se positionner : le tourisme du luxe. De nombreux riches voyageurs désirent en effet profiter d’un lieu hors du commun pour une soirée entre amis ou en famille le temps d’un séjour à Paris. Sans compter les expatriés qui s’offrent les services de Cookoon lors de leurs retours temporaires sur le sol hexagonal. 

Une chose tout de même nous interpelle : pourquoi des gens vivant dans de somptueuses résidences iraient louer leur propre foyer, alors qu’ils n’ont guère besoin des potentielles retombées financières ? Réponse de M. Escure : « Il y a plusieurs raisons : d’abord, la forte culture de rentabilité de leurs actifs, mais ce n’est pas la principale. Ensuite parce que c’est une population d’habitude laissée de côté quand il s’agit des innovations liées à l’économie collaborative. Enfin, les hôtes sont des personnes qui travaillent beaucoup sur la décoration de leur foyer, et qui veulent le faire vivre dans les yeux d’autres convives. » 

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