Une Alfa Romeo 8C 2900B Touring Berlinetta de 1939 est entrée dans le club très exclusif des enchères pour une automobile de collection en franchissant le seuil des $ 10 millions, passant sous le marteau dans la vente de la maison Artcurial Motorcars vendredi dernier pendant le Salon RétroMobile à la Porte de Versailles à Paris, pour la somme colossale de $ 18,92 millions (16,745 millions d’€ ).
Le dernier rapport sur le comportement des ‘Ultra High Net Worth Individuals’ ou ‘UHNWI’ , (ou les ultra-riches de la planète), de la maison Knight Frank, spécialiste de l’immobilier très haut de gamme, sur la performance des actifs alternatifs, nous indique que les automobiles de collection connaissent la plus forte progression de toutes les classes d’actifs alternatifs depuis 10 ans avec une progression nette des prix de plus de 330%.
L’auto a pris sa place dans les portefeuilles des plus riches à côté des pierres précieuses, de l’or, du vin et de l’art. La hausse des prix des autos a touché toutes les catégories de voitures, pas seulement les plus rares ou les plus exclusives. Il y a des milliers de modèles de toutes les marques qui ont participé à cette hausse.
En vente publique, il n’y a que 49 automobiles de collection qui ont dépassé le prix fatidique des $ 10 millions. Propulsés dans la stratosphère des prix, les leaders de cette sur-performance, les modèles donc les plus spectaculaires deviennent les pièces inaccessibles pour les collectionneurs moyens. Certains prix ont atteint plusieurs dizaines de millions de dollars : il y en a même 13 des 49 à plus de $ 20 millions.
Ferrari, avec la fantastique 250 GTO, occupe les deux premières marches du classement et le modèle 250 GT, dont la 250 GTO est l’aboutissement, rafle à lui seul 17 des 49 places. Avec d’autres modèles, les Ferrari prennent encore 8 places pour en faire 25 des 49 pour la marque de Maranello. Un palmarès époustouflant de tout point de vue.
Voici les dix marques les plus importantes car ce sont elles qui partagent les 49 places au dessus des $ 10 millions :
La Ferrari 250 GT dont les 250 GTO, 250 California Spyder, 250 GT SWB et 250 GT Tour de France;
Les Bugatti dont les Type 41 Royale, Type 57 SC Atlantic et Type 55 Super Sport Roadster;
La Mercedes W196 et sa version ‘sport’ la 300 SLR;
Les Aston Martin DBR1, DP215 et DB4GT Zagato;
Les Jaguar Type D et Type C;
L’Alfa Romeo 8C dont les 8C 2300 Monza et 8C 2900B Lungo;
La Ford GT40 et la Shelby 260 Cobra;
Les Porsche 917 et 956;
La McLaren F1;
La Duesenberg SSJ;
Les autos de cette liste donnent le ticket d’entrée, à ceux qui peuvent les ‘collectionner’, au monde très exclusif des icônes de l’histoire de l’automobile : Bugatti, Ferrari, Alfa Romeo, Nuvolari, Fangio, Moss, Ford, Porsche, McLaren – pour ne citer que ceux-ci, tous liés à la compétition et à la victoire.
Les Bugatti ont dominé le monde des courses automobiles à la fin des années 20. Ferrari, Alfa Romeo et Nuvolari sont les noms les plus importants du début des années 30.
La Mercedes W196 a remporté le titre de champion du Monde en Formule 1 entre les mains de Juan-Manuel Fangio, cinq fois champion du monde dans les années cinquante. La Mercedes W196 en version ‘sport’, appelée la 300 SLR, est le modèle conduit par Sir Stirling Moss dans la plus belle course de tous les temps, le nec plus ultra des courses jamais courues, les 1000 Miglia de 1955. Avec son co-pilote Denis Jenkinson, ils ont parcouru les 1600 km de routes italiennes à travers villages et campagnes, les routes strictement ordinaires, non préparées, en 10 heures 7 minutes et 48 secondes à la vitesse moyenne de 160 km/h, incluant deux arrêts pour le ravitaillement. À savoir qu’aux 24 Heures du Mans de la même année la Jaguar victorieuse n’a parcouru les 24 Heures sur piste fermée qu’à la vitesse moyenne de 172 km/h, en tournant en rond 307 fois sur la même piste. Moss et Jenkinson n’ont pas revu deux fois le même virage sur tout le parcours et ils ont fait presque la même vitesse moyenne. Un exploit unique qui restera gravé à jamais dans l’histoire de la course automobile.
Les Porsche ont gagné 19 fois au Mans, plus de deux fois plus que n’importe quel autre constructeur. McLaren, dont le nom est synonyme de Formule 1, est le seul constructeur moderne de supercars qui est dans le Club des $ 10 millions avec deux ventes du modèle F1, l’un de 1996 vendu pour $ 15,6 millions et l’autre de 1998 pour $ 13,7 millions.
Ford a détrôné Ferrari aux 24 Heures du Mans en 1966 en remportant la première de ses 4 victoires consécutives. Jaguar a dominé au Mans dans les années 1950 d’abord avec le Type C et ensuite avec le Type D.
Pour les stars d’Hollywood et les autres aristocrates de la période d’avant guerre, il y avait la Duesenberg, première supercar américaine, et la Bugatti Type 41 ‘Royale’, conçue pour épater la clientèle couronnée d’Ettore Bugatti. La Duesenberg SSJ de 1935 de Gary Cooper a récemment trouvé un nouveau propriétaire pour la somme de $ 22 millions. Bien qu’aucune des 6 Bugatti Royale ne soit passée en vente publique depuis 1987, les prix obtenus à cette époque-là de $ 8,5 millions et $ 8,7 millions respectivement pour deux Royales, sont équivalent à un ordre de prix de $ 40 millions à $ 60 millions d’aujourd’hui.
L’Alfa Romeo de la vente Artcurial à RétroMobile prend la quinzième place au tableau des autos les plus chères en vente publique juste derrière un modèle sœur, une Alfa Romeo 8C 2900B de 1939 cabriolet Pininfarina. Ce sont les deux Alfa Romeo les plus chères au monde. Jamais deux sans trois ?
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