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Aston Martin : Interview Avec Marek Reichman, Directeur Du Design

Photo : Gerlach Delissen - Corbis/Corbis via Getty Images

Aston Martin est connue pour développer des voitures belles, puissantes et uniques. Le marché automobile aujourd’hui est très concurrentiel, et le luxe n’échappe pas à la règle . La marque anglaise, du haut de ses 104 ans, en profite pour se réinventer et ouvrir ses perspectives dans d’autres domaines comme la mode, le lifestyle et autres. Mark Reichman, le directeur du design répond à nos questions.

Nargress Banks : La nouvelle « hypercar » Valkyrie est le premier produit issu de votre partenariat avec Red Bull Racing, mais aussi la voiture la plus avancée en matière de technologie que vous ayez jamais conçue. Comment la décririez-vous ?

Marek Reichman : La Vakyrie promet des performances d’un autre monde, d’où son patronyme. Cette voiture à combustion atmosphérique représente une expérience hors du commun autant pour ses designers que pour ses utilisateurs. Tout est innovant sur la Valkyrie – tous les matériaux ont été spécifiquement conçus pour cette voiture ; c’est un produit exceptionnel. 600 clients sont déjà en attente, mais la voiture ne sera commercialisée qu’en 150 exemplaires.

NB : L’aspect spectaculaire de la voiture suggère une puissance jamais vue sous le capot. Comment s’est passée votre collaboration avec Adrian Newey, le directeur technique de Red Bull Racing Formula One ?

MR : Il est dévoué, déterminé et passionné, c’est l’un des meilleurs designers de F1. Nous nous entendons très bien, nous nous poussons l’un l’autre à imaginer et élaborer des voitures aux performances ultimes, tout cela soutenu par la riche histoire d’Aston Martin. La Valkyrie est un mélange de nouvelles technologies avec un aspect visuel jamais vu auparavant. Oui, elle a des formes et il y a plus d’espace négatif à regarder à l’intérieur de la voiture. La gestion de l’aérodynamisme permet à la voiture d’atteindre des performances exceptionnelles. Le mariage entre matériaux et composantes fait de cette voiture un produit unique.

NB : Vos partenariats sont de plus en plus nombreux et avec des entreprises de secteurs différents, comme par exemple avec la joaillerie suisse Richard Mile, la marque de prêt-à-porter anglaise Hackett, le secteur nautique, et même dans l’architecture. Comment ces expériences alimentent-elles votre programme de personnalisation, « Q by Aston Martin » ?

MR : Nos collections personnalisées sont devenues de plus en plus importantes depuis leur création en 2012. C’est plus un effet de mode qu’une customisation de la voiture. La collection Q offre des accessoires et des éléments dont vous pouvez choisir la couleur, la texture, ou même créer votre propre couleur ; il n’y a pas de limites à la création. Le client travaille directement avec le fabricant pour assurer les meilleurs résultats. Dites-nous ce que vous désirez, et nous réaliserons la voiture de vos rêves.

NB : À quel point aimez-vous cette ambiance de travail ?

MR : Je l’adore ! C’est la partie fun du boulot car on travaille sur une voiture qui ne devra plaire qu’à un seul client. On a la chance de pouvoir lui montrer nos premiers jets, nos brouillons, travailler ensemble, sans avoir à se dire que cela pourrait ne pas plaire à d’autres acheteurs. Nous créons une voiture unique à l’image de la personne qui nous la demande.

NB : On a l’impression que vous vous concentrez d’avantage sur  l’expérience utilisateur ces temps-ci. Avec le concept du luxe évoluant de manière exponentielle et dépassant les gammes traditionnelles, quelle réponse envisagez-vous chez Aston Martin ?

MR : Il est vrai que les expériences utilisateurs prennent de plus en plus d’importance chez Aston Martin. Néanmoins, nous essayons de faire en sorte que ces démarches restent authentiques. L’argent ne devrait pas « acheter des expériences ». Avec la nouvelle Valkyrie, nous apprenons à connaître personnellement chacun des 150 acheteurs au travers de dîners et d’événements ; certains deviennent nos amis. Nous avons besoin de comprendre leur univers, qui ils sont vraiment et ce qu’ils recherchent ; souvent ce sont des gens qui suivent la technologie de près et aiment les matériaux derniers cris, nous essayons de respecter cela.

NB : Comment décririez-vous vos clients ?

MR : Il n’y a pas vraiment de différence entre nos clients typiques Aston Martin, et les acheteurs  de la Valkyrie. C’est justement là qu’en tant que designers, nous devons être attentifs à ce que nous devons intégrer à nos voitures ; ne jamais anticiper ce qu’un acheteur veut.

NB : Que représente le luxe contemporain pour Aston Martin ?

MR : Selon moi, luxe rime avec savoir-faire et expérience. Vous avez le choix entre acheter une bouteille de Château Laffite de 1974 dans un magasin ou alors aller rencontrer le fabricant qui vous dira tout ce dont vous avez besoin de savoir sur la fabrication de cette bouteille, de la sélection des raisins jusqu’à la manière de les broyer. Ce savoir-là équivaut à mon expérience dans le domaine du luxe. C’est le service que nous fournissons à nos clients. Ce qu’il en découle de nos entretiens, et les perspectives qui en résultent sont des éléments clés dans le domaine du luxe.

NB : Vous offrez également un programme proposant diverses expériences à travers Aston Martin Art of Living, comme des road trips, et des défis automobiles. Vos clients peuvent se rendre où ils veulent, et conduire n’importe où indépendamment de votre programme. Qu’est-ce qui le rend si spécial ?

MR : Ils ne partent pas seulement avec des passionnés, mais également avec nous, les designers et fabricants de ces voitures d’exception. Ils peuvent nous parler de leurs expériences, leurs ressentis sur les différentes voitures et peuvent influencer certaines modifications, c’est un privilège inégalable. Ce n’est pas de la publicité, c’est réellement un moment de partage entre le client et l’équipe technique autour de l’expérience du produit, les gens et l’endroit.

NB : Comment voyez-vous Aston Martin répondre aux nouvelles générations de moteurs, aux voitures autonomes et recyclables ?

MR : Le monde change, et si nous n’évoluons pas avec, nous finirons comme les dinosaures. Qui préféreriez-vous être : une start-up de 104 ans ou une start-up manquant de 104 ans d’expérience ? C’est là qu’Aston Martin joue ses cartes. Nous avons une dynamique et une mentalité de start-up. Nous allons de l’avant, mais nous nous occupons également d’acheteurs qui souhaitent avoir une voiture a conduite manuelle. Nous ne sommes pas la plus grande des entreprises ; nous sommes petits mais assez agiles pour évoluer avec notre temps. C’est vraiment une période exaltante pour l’industrie de l’automobile.

 

 

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