Christophe Guillarmé, rencontre avec un créateur accompli

C’est au Jardin de Presbourg près de la mythique place de l’étoile que Forbes donnait la soirée de clôture de la Fashion Week prêt-à-porter 2021. Pour la dernière fois de l’année, mannequins, influenceurs et homme d’affaires ont posé devant l’objectif de Laurent Benhamou dans leurs plus belles tenues.

Alors que le dîner laisse place à la soirée, nous rencontrons Christophe Guillarmé, célèbre créateur de mode.
Originaire d’Antibes, le designer aux longs cheveux blonds nous avoue avoir un lien très fort avec la ville de Cannes qui fût le lieu où il a découvert sa vocation. « C’est vrai que j’ai une vraie connexion avec cette ville. Petit, je venais voir la montée des marches et ça me plaisait beaucoup, ces femmes, qui s’évaporaient sur la croisette avec leurs robes au vent, m’ont beaucoup inspiré ».

Celui qui définit la mode comme une « entrée en religion, en un peu plus glamour» admet qu’il se dévoue à sa carrière. « Je ne compte pas mes heures car  créer a toujours été le but de ma vie ». Pour lui, la mode c’est un art de vivre, un langage non verbal : « comparée à d’autres choses de la vie, la mode ce n’est pas important mais c’est un moyen de s’exprimer et de montrer qui nous sommes, d’où l’importance que le monde lui accorde ». Il ajoute également qu’aujourd’hui nous ne pouvons parler de mode sans évoquer l’écoresponsabilité. « Je pense sincèrement qu’être sustainable, c’est une évidence par rapport à la période dans laquelle nous vivons. On ne peut plus faire des collections avec des fabrications lointaines ; nous sommes obligés de changer notre façon de créer et de consommer. J’essaie pour ma part de faire des éditions limitées de mes collections pour faire face à la fast fashion », déclare le créateur, avant d’ajouter :  » aujourd’hui la mode, c’est acheter une pièce forte, unique et qui nous ressemble ».

En montant à Paris après avoir obtenu son baccalauréat, le jeune Christophe Guillarmé entre à l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués Duperré et fait quelques stages en maison de haute couture. En 1999, le passionné de création se lance en indépendant et crée la marque de robes de soirée haute couture Christophe Guillarmé.

Admiratif de la carrière de « l’enfant terrible de la mode », qu’il considère comme son modèle, Christophe Guillarmé garde un souvenir très encré de leur première rencontre.  « Le premier qui m’a donné envie de faire ce métier, c’est Jean-Paul Gaulthier. C’était quelqu’un d’un peu diffèrent avec un parcours hors normes. J’ai eu la chance de le rencontrer et il a eu un œil bienveillant envers mes créations. Il correspond exactement à l’image du modèle que je me faisais de lui. Dans nos échanges, il y avait une vraie gentillesse et une vraie humilité. » pour Christophe Guillarmé, la mode a appris de son modèle. « C’est l’un des premiers à avoir mis en avant sur ses podiums des mannequins issus des minorités. C’est quelque chose d’important et en cela, nous lui devons beaucoup dans l’évolution de la mode”

Naomie Campbell, Lindsay Lohan ou encore Paris Hilton, nombreuses sont les célébrités qui ont succombé aux créations de l’Azuréen, mais Christophe n’a pas de souvenir en particulier pour évoquer sa consécration. « Pour moi, c’est un peu comme les jeux de cubes qui s’entassent les uns sur les autres pour former quelque chose. Je n’ai pas un moment qui serait le plus beau, mais plusieurs expériences inoubliables. Par exemple pendant mon défilé au ministère de la Culture en 2008. C’est vrai que j’habille aussi pas mal de talents pour les festivals de Cannes, donc de ce côté-là, oui, la boucle est bouclée.»

Pour la suite ?

Christophe Guillarmé a le sentiment d’avoir accompli son rêve. Aujourd’hui, il se concentre sur les bons moments et continue son travail avec pour seul but : prendre du plaisir dans son travail. Le créateur ne se souhaite rien d’autre que de sa carrière continue comme elle est, pérenne et heureuse.

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