Adjugé 382 Millions D’Euros, « Salvator Mundi » Devient La Peinture La Plus Chère du Monde

Acquis pour 126 dollars (!) lors d’une vente réalisée il y a 60 ans, « Salvator Mundi », un portrait de Jésus Christ réalisé par Léonard de Vinci a trouvé preneur pour la bagatelle de 450 millions de dollars soit l’équivalent de 382 millions d’euros lors d’une vente aux enchères organisée par Christie’s ce mercredi à New York.

Léonard de Vinci a terrassé Pablo Picasso. « Détenteur » du précédent record pour « les femmes d’Alger » acquis de haute lutte, en 2015, pour la « modique » somme de 179 millions d’euros, le peintre espagnol a été « effacé des tablettes » par son homologue transalpin, Léonard de Vinci, ce mercredi soir à New-York. Au terme d’une guerre des enchères s’apparentant à une véritable guerre des nerfs, un acheteur anonyme (présent au téléphone) a acquis la toile « Salvator Mundi » représentant un portrait du Christ, après 20 minutes de  « haute tension », les surenchères se succédant au pas de charge. Pour les initiés, le «Salvator Mundi » est un thème popularisé par des peintres d’Europe du nord tels que Jan Van Eyck, Hans Memling et Albrecht Dürer. Le Christ porte ainsi une orbe dans sa main gauche et utilise sa main droite pour procéder à la bénédiction.

Initialement mises à prix aux alentours de 100 millions de dollars, les enchères ont vite grimpé pour finalement atteindre les 382 millions de dollars, soit plus du double du précédent record de Pablo Picasso. Comme rappelé par Reuters, le portrait restauré, vieux de plus de cinq siècles, a dans un premier temps fait partie de la collection privée du roi d’Angleterre Charles 1er, qui a régné de 1625 à 1649. Il a ensuite été vendu aux enchères (déjà) en 1763 avant de disparaître jusqu’en 1900, lapse du temps au cours duquel on avait repeint le visage et les cheveux de Jésus Christ, selon une pratique de l’époque alors « assez courante » selon Alan Wintermute, spécialiste des maîtres de la Renaissance chez Christie’s.

Qui est le vendeur ?

Le tableau va, ensuite, voguer au gré des enchères et sera acquis… pour 126 dollars (ou 108 euros) en 1958. Poursuivant ses pérégrinations, « Salvator Mundi » sera revendu en 2005 comme « une copie retouchée » selon le vocable en vigueur, du chef d’œuvre de Léonard de Vinci.  Le nouveau propriétaire s’est alors attelé à un véritable travail de restauration couplé à de très nombreuses recherches, ces dernières durant au total près de six ans. Au terme de ce long et fastidieux travail – qui en valait la peine au regard de ce qui va suivre -, le tableau fut identifié par les experts les plus pointus comme l’actuel chef d’œuvre datant de 1500 du virtuose italien.

Fort de cette reconnaissance tardive mais reconnaissance tout de même, le tableau sera présenté lors d’une exposition à la National Gallery de Londres. En outre, si le nouveau propriétaire n’a pas souhaité révélé son identité, le mystère plane également autour du vendeur, le désignant sous l’appellation pratique de « collectionneur privé ayant acheté le tableau à la suite de sa restauration ». Mais selon plusieurs sources, le « mystérieux vendeur » ne serait autre que le richissime propriétaire du club de foot de l’AS Monaco, Dimitri Rybolovlev, féru d’art et, en effet, grand collectionneur s’il en est. Toujours selon ces mêmes sources, il aurait fait l’acquisition du « Salvator Mundi » en 2013 lors d’une vente privée et aurait déboursé 127 millions de dollars pour s’en emparer.

Grand habitué des plus-values

Une jolie culbute dont le milliardaire russe est coutumier lorsqu’il délaisse son costume de collectionneur d’art pour revêtir les habits de propriétaire de club de football. Il a, à ce titre, rempli les caisses du club de la principauté à hauteur de 322 millions d’euros cet été grâce à la vente de plusieurs joueurs dont le plus emblématique, le jeune attaquant Kylian Mbappé. Surtout, ces différents joueurs ont coûté un prix largement moindre que les 127 millions d’euros déboursés pour s’offrir la toile de Léonard de Vinci en 2013. Une réussite sur tous les tableaux pour Dimitri Rybolovlev.