À La Poursuite Des Fjords De Norvège À Bord Du Champlain, Nouveau Joyau De La Flotte Ponant

Ponant. Six lettres évocatrices d’évasion, de raffinement et d’excellence à la française. Marier « expéditions » et « luxe » était philosophiquement utopiste il y a trente ans. Pour autant, Jean-Emmanuel Sauvée, figure fondatrice de la Compagnie des Iles du Ponant, a très tôt soutenu cette idée « d’aller là où les autres ne vont pas » avec une approche immersive poussée et intimiste, sans transiger sur les questions de confort et de sécurité. Où l’art de nager à contre-courant dans une époque qui sacralisait les navires toujours plus gros, toujours plus bondés, toujours plus pressés de boucler leur périple. Epoque qui a toujours cours, d’ailleurs. L’Histoire aura donc donné raison à « ce moussaillon » pionnier et ses 14 compagnons – tous marins – embarqués dans cette épopée. Trois décennies plus tard, Ponant a plus que jamais le vent en poupe, et c’est dans les fjords de Norvège que son dernier né, Le Champlain, a pris le large début octobre. Forbes y était. Récit.

Aujourd’hui, Ponant, c’est une flotte de sept joyaux des mers (l’Austral, le Boréal, le Lyrial, le Ponant, le Soléal, le Laperouse, le Champlain), bientôt rejoints par le Bougainville, le Dumont-D’Urville, le Bellot et le Surville. Des noms qui résonnent comme un hommage aux plus illustres explorateurs tricolores. Au-delà des ces références préliminaires et de tout l’imaginaire sous-jacent à ce fleuron battant pavillon français et sous l’escarcelle du fonds Artémis, holding de la famille Pinault : qu’est-ce que voguer avec Ponant ? A quoi peut-on s’attendre en termes d’expériences et de prestations ?

Avec sa coque bleue marine zébrée de blanc aux allures de yacht de luxe, le Champlain éclipse ses voisins dans son port d’amarrage de Bergen, en Norvège. Ciel grisâtre automnal et pluie soutenue n’affectent en rien son élégance. De près, comme de loin. Sciemment conçu pour accueillir un nombre limité de passagers, le vaisseau abrite 92 cabines et suites avec balcon privatif, sa capacité maximale n’excédant pas les 184 passagers pour 110 membres d’équipage. Soit la promesse d’un service sur-mesure pour chacun des hôtes. Dès les premiers instants à bord, nous sommes saisis par la majesté des lieux drapés dans un luxe « en retenue » pour un effet savamment sophistiqué.

Le tour du propriétaire met en évidence quatre espaces structurant le paquebot : un lobby, riche en interactions, où l’on réserve ses excursions, entre autres activités ; un grand salon dédié aux soirées festives et aux dégustations de cocktails ; une salle de restaurant gastronomique en placement libre, un salon d’observation propice aux postures contemplatives. Dans un second temps, vous découvrirez que le Champlain renferme en son sein un véritable écrin… se révélant être – sachez-le – une première mondiale !

Le design

Jean-Philippe Nuel signe une décoration à la hauteur de sa réputation de maître d’œuvre dans les palaces ou les boutiques hôtels tendance, de Dubaï à New York. L’architecte d’intérieur fait la part belle aux matériaux enluminés de bois clair, les tissus de couleurs pastel répondent avec harmonie aux boiseries pour un effet visuel apaisant, épuré. Le cuir dans le mobilier apporte une touche précieuse. Amené à naviguer aussi bien sur les eaux chaudes du globe qu’en zone polaire, le designer a dû résoudre la délicate équation de trouver le parfait équilibre en matière de finitions : comment insérer des éléments représentatifs de ces univers aux antipodes, en justesse ? Jean-Philippe Nuel propose de faire le lien à travers « les Arts premiers ». Des détails graphiques dans les moquettes, une touche ethnique dans les objets ornant les cabines et les espaces communs, et des œuvres d’art qui s’incorporent instinctivement pour un dialogue civilisationnel. Ce fil rouge s’inscrit parfaitement dans la vocation universaliste du Ponant : l’océan est la passerelle des peuples.

Les cabines

Naviguer à la découverte des fjords norvégiens de Geiranger, classés au patrimoine mondial de l’Unesco, n’incite certainement pas à monopoliser vos cabines…Toutefois, un périple en mer ne peut faire l’économie de bonnes conditions de plaisance. Croiser à bord d’un Ponant, c’est l’assurance d’apprécier une expérience « haute couture », notamment en cabines. Ponant vous invite à pénétrer dans un véritable cocon à l’atmosphère balnéaire qui incarne la synthèse de l’art de vivre à la française : mobilier boisé, moquettes profondes, espaces de rangement qui prévoient de longs parcours d’expédition (peignoirs, coffre-fort, mini-bar, machine à café Nespresso…), salle de bain dotée d’une douche ou d’une baignoire, selon les catégories, et WC séparés.

Envie d’une expérience ultime ? Les grandes baies vitrées vous offrent même le luxe d’improviser un bain moussant avec pour vis-à-vis les fjords millénaires de Norvège. What else ? La superficie des chambres varient de 17m² à 45 m² pour la suite armateur avec son jacuzzi sur la terrasse. Certaines cabines peuvent accueillir 4 personnes et disposent d’une paroi coulissante pour une intimité assurée. Au confort de votre villégiature se juxtapose la modernité des équipements : accès internet Wifi, prises USB, TV écran plat pour visionner des chaînes via satellite, vidéos à la demande, climatisation individuelle, choix d’oreillers : duvet ou hypoallergénique,…

Plus saisissant encore : le silence de la navigation et l’insonorisation des cabines, seule une mer agitée vous rappellera au milieu de la nuit votre traversée.

Ponant, Ambassadeur de France

Dans l’ADN de la compagnie Ponant, dont le siège est à Marseille, on retrouve une forte volonté de faire rayonner la mère patrie dans toutes les mers du globe, à travers ses meilleurs attributs : le luxe. L’art de vivre à la française s’affirme dans chaque aspect de la croisière : personnel francophone et anglophone, table signée « Ducasse Conseil » (crème de chou-fleur au caviar Kaviari, queue de langouste aux légumes croquants, soupe à la truffe, macarons aux litchis…régalent nos papilles) ; service 5 étoiles avec maîtres d’hôtel et sommeliers qui anticipent vos envies, sélection des meilleurs vins fins d’Artémis Domaines (Château Latour, Château Grillet, Domaine d’Eugénie et Eisele Vineyard). Des mets et des grands crus à déguster dans un magnifique décor tel que la Ville Lumière en a le secret. A ceci près, l’océan fera office de toile de fond. Exaltant !

D’autres artisans, non moins fameux, du luxe hexagonal ajoutent un cachet sans nul autre pareil dans l’univers croisiériste : nous découvrons au Champlain des macarons Ladurée servis à l’occasion du tea time, des pains et viennoiseries Lenôtre, du beurre signé Jean-Yves Bordier. Dans les salles de bain, vous soignerez votre épiderme à l’aide de produits Hermès, des parfums d’ambiance Fragonard vous encenseront et un Spa Sothy’s finira de magnifier votre voyage.

Le Blue Eye

Dans sa quête perpétuelle – sinon obsessionnelle – d’élever au plus haut niveau ses standards de plaisance, Ponant a aussi construit son histoire sur sa capacité d’innovation éprouvée. Après avoir rendu possibles les expéditions en territoires indomptés (cercles polaires, zones sub-tropicales…), inaccessibles aux plus grosses unités, la compagnie se dote aujourd’hui d’une exclusivité mondiale : un salon multi-sensoriel sous-marin, « le Blue Eye », qui équipe chacun des 6 navires de la série Ponant Explorers. Situé à 3 mètres sous la ligne de flottaison, cet observatoire océanique offre une perspective unique sur la vie marine. Jacques Rougerie, architecte académicien et ancien acolyte du légendaire Jean-Yves Cousteau, nous invite à voyager 20 000 lieux sous les mers afin de « pénétrer dans la tête d’une baleine ».

Dans un décor dominé par deux hublots de bâbord et tribord, évoquant les yeux du cétacé, le passager est convié à « observer, écouter, ressentir » ce monde du silence longtemps réservé à des marins émérites et aux scientifiques. Confortablement installé dans un sofa corail « body listenning » (comprenez à vibrations), dans une ambiance lumineuse tamisée et bleutée, Jacques Rougerie offre un moment hors du temps. Les parois du Blue Eye coulissent et laissent place à des écrans géants intégrés qui projettent en direct les images filmées par 3 caméras subaquatiques. La suite n’est pas moins fameuse puisque vous apprécierez « les sonorités » de ce monde enfoui. Fascinant. Et pour que la fête soit complète, il est même possible de déguster des cocktails au Blue Eye !

Découvertes

Chaque escale, chaque destination potentielle est le fruit de quatre années de recherche et de développement : « Ponant mène des discussions très en amont avec les gouvernements, les acteurs locaux, les ONG en vue de déterminer ses itinéraires. », nous confie Hervé Bellaiche, directeur général adjoint de la compagnie. A travers ces concertations : la problématique environnementale en filigrane. Le croisiériste se fixe en effet l’objectif de réduire a minima son empreinte écologique. Mais pas seulement. « Exacerber la conscience écologique des passagers est aussi une finalité. ». Cela se traduit par l’invitation de naturalistes, de conférenciers experts à bord du navire afin de sensibiliser les voyageurs à l’écosystème qu’ils approchent. Des sorties en zodiac, au plus près de la faune et de la flore, achèvent de connecter les plaisanciers aux trésors du monde. « Il arrive souvent que des clients adhérent à des associations après une croisière Ponant », se félicite Hervé Bellaiche.

Pour cette croisière dans les fjords norvégiens, nous voyons défiler entre Geiranger, Olden et Bergen, des millénaires d’Histoire taillés dans les roches abruptes et vallonnées. Ici, l’interaction de la glace, du granit et de l’eau a façonné des paysages à couper le souffle ! Sur les flancs presque à pic, des chutes d’eau ruissellent telles des œuvres d’art de la nature. L’envie d’aller aux plus près de ces perles géologiques vous démangera forcément : Ponant organise des balades en kayak au milieu des fjords pour une expérience ultime.

Dans les prochaines semaines, le Champlain se consacrera aux expéditions tropicales et l’on se prend déjà à rêver de panoramas constellés de lagons aux variations azuréennes et turquoise, de poissons immortalisés sous le pinceau de Gauguin… bref, à se préfigurer l’Eden, le temps d’un séjour à bord du Ponant.