L’architecture d’après-guerre est à la mode. Cet engouement a même un nom : la brutalmania ou la passion pour l’art brutal. Un style urbain qui s’incarne par des logements collectifs devenus monuments, ou derrière le béton se découvre une utopie sociale. La ville de Rotterdam aux Pays-Bas est à l’avant-garde de ce mouvement. Découverte le temps d’un week-end.
Rotterdam, c’est d’abord une première image forte, Centraal Station, la gare en forme en pointe qui semble percer le ciel bas. Un avant-goût de ce qui attend les visiteurs en matière d’architecture audacieuse.
Reconstruite après la guerre, Rotterdam joue à fond la carte de la modernité. Chaque coin de rue révèle une surprise. Qu’il s’agisse de l’audacieux pont Erasme, de la « tour-sucette » Euromast (185 m de haut) ou de Kijk-Kibus, un surprenant enchevêtrement de maisons cubiques jaunes flashy, en forme de cubes inclinés, construites dans les années 1970 d’après un plan de l’architecte néerlandais Piet Blom. L’aménagement intérieur adapté à cette géométrie particulière est conçu sur mesure.
En face, le très original marché couvert, abrité sous une voûte de logements, conçu par l’agence néerlandaise MVRDV, est devenu l’un des nouveaux emblèmes de la ville. Et le cabinet dirigé par Winy Maas, Jacob Van Rijs et Nathalie De Vries a d’autres projets ambitieux dans ces cartons. En 2021, les trois associés vont en effet inaugurer le Depot Boijmans Van Beuningen, un bâtiment à l’aspect aussi unique que son usage.
Actuellement en construction au nord du Museumpark, le Depot n’a pas vocation à présenter des expositions au public mais accueillir les 151 000 œuvres qui composent la collection du musée Boijmans Van Beuningen. Cette « machine dédiée à la conservation » doit donner naissance à « une nouvelle typologie de musée » selon ses créateurs.
En attendant de pouvoir découvrir le « pot de fleurs » géant, direction la Maison Sonneveld, conçu par les architectes Leendert van der Vlugt et Johannes Andreas Brinkman, pour Albertus Sonneveld, directeur de l’usine Van Nelle. L’édifice est un exemple clair des principes de la « Maison de la machine » théorisée par Le Corbusier et représenté aux Pays-Bas par le Nieuwe Bouwen, la branche néerlandaise du fonctionnalisme. Ce remarquable ensemble avant-gardiste pour l’époque (1920) et parfaitement conservé a un petit côté « Black Mirror » mais mérite clairement le coup d’œil.
Détour beaucoup plus festif, ensuite, par le musée Kunsthal, pour découvrir Couturissime, la première expo-rétrospective consacrée à Thierry Mugler.
Conçue comme un opéra en six actes, l’exposition revisite les créations et collaborations emblématiques de Mugler au travers de mises en scène spectaculaires.
Couturissime présente pas moins de 150 tenues créées entre 1977 et 2014, exclusivement restaurées et exposées pour la plupart, ainsi que des accessoires, des costumes de théâtre, des vidéos, des extraits de films, des archives et des ébauches inédites. Elle dévoile également une centaine d’imprimés rares imaginés par les plus grands photographes de mode et artistes.
Une salle entière est dédiée à la collaboration entre le couturier et le photographe Helmut Newton. L’exposition met également en lumière 16 des costumes conçus par Mugler pour La Tragédie de Macbeth, présentés pour la première fois depuis la représentation de la Comédie-Française en 1985 au Festival d’Avignon.
La suite de la visite se fait le nez en l’air, à la recherche des œuvres de street art qui essaiment dans le centre-ville. Des visites groupées existent mais pour les solitaires, l’équipe d’artistes Rewriters a conçu une application sur Smartphone qui recense les différentes œuvres dans la ville, réparties sur un parcours d’environ 8 km, que l’on peut parcourir à pied ou mieux à vélo, Pays-Bas obligent !
The Slaack Hôtel pour une interprétation design des années cinquante
Autre interprétation du design des années cinquante, le tout nouvel hôtel The Slaak, situé dans le quartier dynamique de Kralingen-West, à quelques minutes du centre-ville et du vieux port. Cet établissement s’intègre dans la collection lifestyle Tribute Portfolio du groupe Marriott. « Sous cette enseigne vous trouverez une sélection pointue d’hôtels au design captivant au cœur d’une scène sociale vibrante, Tribute Portfolio est conçue pour les voyageurs à la recherche d’expériences de voyage originales qui reflètent leur propre esprit indépendant » décrypte Mark James, European Brand Leader de Tribute Portfolio.
The Slaack Hôtel a ainsi vu le jour dans l’ancien siège d’un célèbre journal hollandais, un bâtiment emblématique conçu en 1952 par l’architecte Jo Vegte. Réalisé par la société néerlandaise HDVL, il propose désormais 74 chambres, le tout avec un design inspiré par l’histoire de la presse et de l’édition, notamment ses salles de réunion, baptisées Press Rooms, ou son restaurant-bar Didot 34, en référence au célèbre typographe Firmin Didot.
Le cadre joue sur une palette de couleurs vertes et jaunes et mêle le marbre, le bois et le laiton, avec en point d’orgue un impressionnant bar en bronze trônant dans le lobby. Les chambres disposent d’un mobilier fait sur mesure, des tables en bois massif entre autres. À noter aussi que les chambres Executive et les suites possèdent des balcons avec vue sur Rotterdam et que l’hôtel possède également un centre de remise en forme, le Studio34.
The Slaack est le seul établissement à avoir ouvert ses portes cette année. C’est dire s’il était attendu. D’autant que « les habitants sont très attachés à ce bâtiment » explique le Général Manager Mille Van Uden, en charge de faire revivre l’établissement.
Et pour redonner des couleurs au lieu, l’hôtel veut devenir un hotspot en proposant des soirées Jazz34 et des sessions vinyles On The Records, clin d’œil aux années 50. Il compte aussi sur son partenariat avec Pantone pour proposer un voyage dans la couleur avec un pop-up expérientiel conçu comme une plongée dans le monde de l’impression et du design. Le travail de l’artiste local Paco Raphael y est notamment proposé.
Une bonne façon de commencer la soirée. Avant de partir à la découverte des nuits de Rotterdam, qui est le berceau de la house aux Pays-Bas et une importante destination clubbing. En plein centre, la rue Witte de Withstraat, avec son ambiance jeune, arty et cosmopolite, aligne restos, bars et cafés sympas.
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