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Versailles, Son Château Et Son Marché

Le marché Notre-Dame est un lieu incontournable pour la vie de Versailles. Ce marché alimentaire est un rendez-vous majeur, tous les mardis, vendredis et dimanches, où se retrouvent marchands et clients.

Du jaune foncé mêlé à l’oranger, au  rose et au  rouge… Comme autant de dégradés  de couleurs sur l’étal des marchands. Des litchis savoureux, par dizaines, côtoient d’autres nombreux  fruits colorés, pour attirer l’œil et la gourmandise du badaud. Car le beau appelle le bon. Nous voilà comme des dizaines d’autres passants, en ce dimanche matin, au marché Notre-Dame à  Versailles. Ambiance bon enfant et bonnes affaires en temps de crise.

La convivialité

Pour ce commerçant des Yvelines, celui de Versailles  est, de loin,  le plus « animé et sympathique. » C’est, en effet, de loin, précise-t-il « le plus grand et le plus connu des marchés du département  ». L’entrepreneur reconnaît, ainsi,  ses clients et  leur adresse, volontiers, un petit mot gentil. Sa clientèle, fidèle, vient y faire ses courses, trois fois par semaine, les mardis, vendredis et dimanches matin de 7h à 14h. « On s’entend bien et on discute beaucoup. » aime-t-il raconter. Quelques mètres  plus loin, toujours  sur la place on trouve des fromagers et des maraîchers qui apprécient « la clientèle très  fidèle de Versailles.»

La file d’attente est bien  longue. Puisque des dizaines de personnes patientent, pour « le fameux poulet du dimanche au déjeuner». C’est une  tradition pour le repas de nombreuses familles. « Dix-huit et deux : vingt. Et voilà. Merci Madame. » Le boucher tend l’argent restant accompagné d’une formule de politesse, et le client suivant est déjà accueilli et servi.

Une école

Jacques, élève en troisième année d’une école de commerce travaille au marché tous les dimanches matins. « Ce sont des amis au lycée qui m’avait conseillé de faire ce job. » raconte-t-il. Il n’a pas été déçu. Loin de là. Mais ce n’est pas uniquement un job pour boucler les fins de mois parfois difficiles en période de crise, l’étudiant  apprend  bien plus. Le futur entrepreneur parle : « C’est très formateur dans l’approche avec le client. Ici, l’ambiance est particulière. Travailler au marché permet, en effet, de découvrir une méthode de vente unique. On est, ainsi, confronté directement aux concurrents qui sont situés à quelques centaines de mètres de nous seulement. On se connaît et l’on se voit fréquemment. » Le jeune vendeur, souriant, nous explique, tout en vendant les paëllas et autres plats préparés.

« Il faut à tous prix faire la différence afin d’arriver à faire venir les gens à notre stand. »Les gens ce sont des clients potentiels qu’il connait bien. Il les appelle d’ailleurs par leur noms : « Bonjour, Madame Dupond, comment ça va aujourd’hui ? » pour personnaliser la relation.  Sa recette magique ? « Des ingrédients pour que ça sente bon. Il s’agit, également, de crier plus fort que le voisin. L’emplacement et  l’ensoleillement du stand sont des critères importants pour réaliser de bons chiffres  de vente. Car lorsqu’il pleut on est très désavantagé. ».

Humour

« Alors avec ceci Monsieur ? C’est tout ? Vous êtes sûr ?  Allez, il  faut prendre des protéines, un peu  au moins ! » invite, avec vivacité et bonne humeur, le  marchand passionné par son métier, âgée  d’une soixantaine d’années, qui rend l’échange plaisant. Le client ne cédera pas aux incitations à acheter d’autres  produits, du moins pas cette fois. Mais il sait qu’il est, toujours, bien accueilli ici, dans une ambiance chaleureuse. La joie et l’animation sont bien au rendez-vous mais aussi l’anglais. « It’s  4,75 euros. You pay at this one. » Jacques indique la caisse à un promeneur  anglais. « Nous avons de nombreux  clients internationaux ici car nous sommes vraiment  tout prêt du Château. Nous tirons profit de sa proximité pour avoir beaucoup de touristes curieux qui viennent se promener dans le centre de la ville ».

Il est, maintenant, 11 heures. « Il faut s’activer ». Jacques et ses collègues se pressent alors. Si les marchands sont là, depuis 4 ou 5 heures du matin pour l’installation des tréteaux, c’est à présent le temps de se mobiliser vivement pour répondre à la clientèle qui se fait de plus en plus grande. L’heure du repas  de famille approche. Les paroissiens de l’église Notre Dame, à quelques pas seulement de la place, arrivent et réalisent  un grand tour au marché, avant d’aller acheter le gâteau du dimanche dans l’une des pâtisseries voisines. Dans deux heures, il sera  temps, jusqu’au milieu de l’après-midi, de commencer à ranger, à vider les étaux, à balayer les restes, à remplir de nouveau les camionnettes des invendus ainsi que des matériaux d’installation…

Avant que de nouveau le lien social reprenne, sur la place centrale de la ville, le temps d’un marché… Elle retrouvera alors ses couleurs du rose, du rouge comme autant de fruit sur l’étal du primeur que l’on a l’habitude de voir.

 

 

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