Avec son label « Safe Tourism » précurseur, la Turquie se pose comme l’une des escapades idéales pour nos prochains city breaks. Si proche et dépaysante à la fois, la destination inspire le rêve et la fascination. Cap sur l’indémodable Istanbul, que Forbes a redécouverte plus vibrante que jamais, et sur Bodrum la paradisiaque.
Unique Istanbul
Rarement une ville n’a autant fasciné par son Histoire, son évolution, son cosmopolitisme et son apport à l’Humanité. La magie d’Istanbul, c’est certainement sa capacité à cultiver le même magnétisme siècle après siècle. Ici, tout nous rappelle que vous venez d’atterrir dans une ville-monde : son nouvel aéroport, le plus grand au monde ; ses pierres séculaires et ses constructions frénétiques ; ses édifices religieux recensant toutes les formes de spiritualité ; ses hôtels et palaces de tous standings ; son offre gastronomique pléthorique ou encore ces visages croisés dans les rues qui à eux seuls sont un atlas du monde. Capitale de trois empires – romain, byzantin et ottoman -, Istanbul s’en nourrit encore chaque jour.
Terminus de l’Orient-Express, la mégalopole est une destination de choix pour se réfugier au moindre prétexte. Vacances d’été, déprime hivernale, noces, retrouvailles amicales ou séminaires d’entreprise. A l’arrivée, il y a toujours de quoi se forger des souvenirs. La vie quotidienne stambouliote demeure largement rythmée par ses quartiers emblématiques. Il y a bien sûr l’itinéraire incontournable des touristes symbolisé par la Mosquée bleue, la Basilique Saint-Sophie, devenue Mosquée cet été et mettant ainsi un terme à sa vocation muséale, le Grand Bazar ou encore le palais de Topkapi dominant la Corne d’Or, le Bosphore et la mer de Marmara. Des chefs-d’œuvre à voir et revoir dans le district de Sultanahmet.
Mais pour qui veut vraiment prendre le pouls de la Turquie d’aujourd’hui à travers sa ville à l’avant-garde, il convient de se diriger à Karaköy, l’un des centres névralgiques à proximité de la Tour Galata. Dans ses ruelles nivelées et pavées, on retrouve les dernières boutiques arty de la ville, ses salles de spectacles, ses concept stores et restaurants hype fréquentés des stars du cinéma turque que l’on croise au très chic Mükellef. Du (beau) monde, du bruit, des parfums, des couleurs, des saveurs : le tempo sied autant aux bobos qu’aux hipsters adeptes d’expériences vraiment immersives.
La rue d’Algérie, dite rue Cezayir, près du lycée Galatasaray, est le point de ralliement des francophones avec ses rangées de cafés, boulangeries et magasins design qui animent particulièrement le quartier. Certains ont d’ailleurs surnommé cette artère : ‘rue française’, en clin d’œil à nos compatriotes toujours plus nombreux dans le secteur.
Balat est l’autre quartier qui monte avec son ensemble architectural pittoresque. Impossible de ne pas tomber sous le charme de ses façades bigarrées et ses trottoirs aux couleurs de l’arc-en-ciel. Son atmosphère n’est pas s’en rappeler des lieux comme Notting Hill, ou Burano à Venise. On se sent à Balat tel l’observateur d’un monde multiséculaire où les édifices racontent les vicissitudes de la diaspora juive et grecque. L’ancien cohabite harmonieusement avec le trendy représenté par des établissements vegan et des lofts de street artists. Un endroit devenu hotspot des instagrammeurs.
Le soir venu, on converge à Bomontiada, exactement là où vos nuits sont plus belles que vos jours ! L’ancienne brasserie historique de la ville accueille aujourd’hui tous les arts : musique, danse, peinture, photographies… sous forme de performances scéniques ou d’expositions artistiques présentées dans la salle de concert Babylon. La plus réputée d’Istanbul. Côté registre, on passe du mainstream aux programmations alternatives dans une acoustique exceptionnelle. Installé dans une ancienne friche industrielle, à quelques pas de prestigieux sièges d’entreprises et de la meilleure table gastro de la ville, Turk restaurant et de son chef surdoué Fatih Tutak. Bomontiada manie les contrastes.
Ce lieu prolifique résume à lui seul le bouillonnement entrepreneurial, créatif, culturel, culinaire qui s’empare de la mégalopole.
Au gré de votre exploration d’Istanbul, vous ne manquerez pas de remarquer la profusion de restaurants, cantines, marchés, salons de thé, bar, food trucks qui titillent vos papilles. Cuisine turque signature ou traditionnelle, tavernes grecques, arméniennes, libanaises, perses ou gastronomie française, italienne, japonaise, péruvienne… On en perd sa boussole ! Quoi qu’il en soit à Istanbul, il y a un sport où tout le monde concourt (touristes compris) : la gastronomie. Ici, on brunch à l’heure du petit-déjeuner, on festoie à midi, et le soir on dîne comme un 24 décembre…
A peine venez-vous d’échanger les amabilités d’usage avec vos collègues, amis, familles ou compagnons de route que vous voilà déjà à imaginer le contenu de votre prochaine collation ! Et pour cause, la scène culinaire stambouliote est un pachwork de saveurs à l’image de sa ville. Cette émulation place aujourd’hui la Turquie sur la carte des routes gastronomiques incontournables. Le chef Fatih Tutak de la table Turk incarne à merveille cette nouvelle cuisine turque fine et créative. Les plats se présentent tels des œuvres d’art culinaires. Inoubliable.
Nos adresses coups de cœur :
Le Pera Palace Istanbul : Créé en 1895 par la Compagnie des wagons-lits pour accueillir les passagers de l’Orient-Express, le Pera Palace est le premier hôtel de luxe de la ville. De Greta Garbo à Jacqueline Kennedy en passant par Mustafa Kemal Atatürk, tous les grands de ce monde y ont marqué l’étape. C’est d’ailleurs ici qu’Agatha Christie trouva l’inspiration de son best-seller Le Crime de l’Orient- Express…
Une croisière sur le Bosphore : On vous l’accorde, c’est volontiers cliché ! Un city break à Istanbul sans humer l’air du Bosphore vous laisse un goût d’inachevé. L’une des plus belles façons de saluer les deux rives reste le petit-déjeuner matinal à bord d’une élégante embarcation au décor d’antan.
Le palais Kucuksu Kasri : Toujours du côté du Bosphore, l’ancien palais d’été des sultans érigé sur le versant asiatique s’impose au programme. On poursuit sa flânerie à Beykoz pour profiter de son incroyable parc de 28 hectares.
Bodrum, châteaux et clubbing pour la star de la Riviera turque. On enfile ses lunettes de soleil hollywoodiennes et on se pare de ses habits de lumière : ici, tout est luxe et volupté. Dans la Saint Trop’ de Turquie, on assume d’être là pour voir et être vu ! Face à un panorama de rêve, où poussent des cyprès face à la mer, la vie est dolce vita du soir au matin. Bodrum aligne les complexes hôteliers chicissimes, les boutiques griffées et les yachts de milliardaires. Cet ancien village de pêcheurs lové dans une végétation luxuriante mêlant pinèdes, oliveraies et criques céruléennes a basculé de la quiétude à l’effervescence durant les seventies. Du jour au lendemain, Bodrum est devenu une étape obligée du gotha international et de la jeunesse dorée du pays échauffée par l’installation de la star Zeki Müren, le plus grand chanteur qu’a connu la Turquie.
Bodrum, c’est un peu une destinée à la Saint-Tropez. Une ville au cadre enchanteur qui décolla grâce à une icône. Müren, lui, n’a pas la blondeur fatale de Brigitte Bardot, le showman s’habille tantôt femme, tantôt homme, sans jamais se départir de son maquillage tape à l’œil. Sa vie de dandy – proche des gens – est un vrai roman. Heureux qui comme Zeki Müren croquait la vie comme il l’entendait et faisait sauter, à l’occasion, les derniers verrous conservateurs de la société turque sur l’homosexualité, la transexualité. Impossible, donc, d’évoquer la cité sans se souvenir de celui qui l’a placée sur la carte du tourisme mondial.
En posant ses valises à Bodrum, on est rapidement porté par son énergie diffuse. Les rues regorgent de bars animés, de restaurants signatures, de galeries d’art contemporain, de boutiques de créateurs et de bâtisses historiques. Dans ce décor ensoleillé, des marchés valorisent le meilleur du terroir turque et égéen. Familles, couples ou amis goûtent un art de vivre balnéaire des plus récréatifs en multipliant les activités nautiques sur les plages de Gumbet, d’Ortakent, ou encore de Bitez. A la Marina, on en prend plein les yeux face au défilé de yachts racés, propriétés de grandes fortunes mondiales. Cet été, la concentration de ces joyaux des mers a d’ailleurs gagné un cran en ayant attiré un nombre record de superyachts.
Le Flying Fox d’un certain Jeff Bezos a croisé dans les eaux du port de Bodrum. Il se murmure que le PDG d’Amazon l’a mis à la location pour la modique somme de 4 millions de dollars, par semaine…
Vous l’aurez compris : la Perle de la mer Egée attire aussi pour sa scène nocturne trépidante. De nombreux clubs électrisent la baie autour de sets électro effrénés. Des soirées très sélectes organisées sur la plage aux clubs plus démocratiques, Bodrum la festive est une expérience à ne pas manquer.
Futile Bodrum ? Vous n’y êtes pas ! La ville est forgée par plus d’un millénaire d’Histoire. Cette clinquante cité n’est autre que l’ancienne Halicarnasse, faste royaume connu au-delà des mers à l’époque antique. Son sculptural mausolée construit en 350 av. J.-C. par les architectes grecs les plus connus de leur temps, Satyros et Pythéos de Priène, figure parmi les Sept Merveilles du monde. D’Halicarnasse, il ne reste aujourd’hui que de vieilles ruines. Les pierres du mausolée ont été utilisées par les chevaliers de l’ordre de Malte lors de la construction d’un autre édifice emblématique de Bodrum, sa forteresse, le Château de Saint-Pierre.
Français, Italiens, Allemands et Anglais ont été durant longtemps les gardiens de ce site éminemment stratégique. Mon guide Suat Akay me dira d’ailleurs, à juste titre, que le Château de Saint-Pierre, en terre ottomane, peut se considérer comme une première tentative de faire l’Union européenne…
Nos adresses coups de cœur :
Susona Bodrum : Première retraite de luxe LXR Hotels & Resorts de Hilton en Turquie, le lieu est idéal pour une villégiature inoubliable. Baptisée du nom d’une créature aquatique légendaire de la mythologie turque, cette nouvelle adresse s’est choisi un écrin pour implantation, la baie de Torba. Entre collines verdoyantes, infinity pool et couchers de soleil paradisiaques, le spectacle y est permanent. Ici, la mer Egée a cette particularité de scintiller comme des paillettes ! Sublime vision dont on ne se lasse pas. Dans ce décor de carte postale, 76 chambres, suites et villas luxueuses pointent vers le vaste espace maritime et la plage. Un choix de trois restaurants s’offre aux résidents qui profitent d’une cuisine saine et de plats du terroir turc.
Mimoza : Situé dans une crique à Gumusluk, l’un des plus beaux spots de la péninsule, ce délicieux restaurant de fruits de mer est le repaire des gourmets et instagrammeurs.
Limon : Ce refuge d’artistes reconverti en bar tendance revisite les meilleures spécialités d’Anatolie. On y déguste aussi des cocktails inventifs dans une ambiance festive avec de nombreux concerts à la belle étoile.
Kara Ada : Cette autre ‘place to be’ se traduit littéralement par « île noire » en raison de ses plages noires magnifiques. On attribue à ses eaux minérales et sa boue des pouvoirs de guérison.
Zeki Müren Arts Museum : L’ancienne demeure du meilleur ambassadeur de la ville est ouverte au public qui découvre l’intimité d’un artiste précurseur. Ses costumes exubérants, ses récompenses, et ses lettres personnelles le racontent au fil de ses évolutions.
Carnet de voyage :
Guide Bodrum
Contact : Suat Akay
Tél. +90 542 432 10 58
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits