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Une Balade Sous Les Arcades Des Tuileries

Parisienne de cœur, Béatrice Lissague a aiguisé son œil entre New York et Paris, à l’affut des pépites, de maisons qui passent inaperçues mais sont grandes dans leur cœur de métier.

Le parcours Tuileries, conçu à l’été 2016, en réunit une vingtaine qu’il met en lumière à travers un calendrier des « Petites attentions », à suivre sur Facebook et dans le petit agenda déposé régulièrement dans les établissements membres : chez Cadolle, une initiation au laçage de corset, chez Camille Fournet, un jeu de tangram en cuir et une coupe de champagne offerts pour tout achat, chez Whitebird, le perçage du lobe offert lors d’une soirée piercing, et beaucoup d’autres surprises sur ce parcours initiatique, semé de délicieux petits privilèges.

Sans plus attendre, promenons-nous dans la galerie de la rue de Rivoli édifiée par Napoléon Bonaparte et prolongée sous le Second Empire, à l’époque où fêtes et cérémonies donnaient à ce périmètre un lustre inégalé.

Le Parcours Tuileries édite un calendrier des « Petites attentions » à suivre sur Facebook et dans le petit agenda déposé régulièrement dans les établissements membres.

Le souvenir du Palais des Tuileries imaginé par Catherine de Médicis flotte dans l’air. Depuis son incendie en 1881, certains rêvent de reconstruire cet édifice considéré comme le plus majestueux Palais d’Europe.

Le parcours formé par la rue de Rivoli jusqu’à la rue Cambon, la rue du Mont Thabor et la rue de Castiglione, forme un carré magique où subsiste ce goût pour l’étiquette cultivé dans la tradition française. 

 

Quelques adresses à l’accent british donnent le « la » : sous les arcades, juchée au-dessus de la plus grande librairie anglaise à Paris depuis 1903, la discrète Tea Room de WHsmith a rouvert en septembre 2016 en partenariat avec Twinings, fournisseur officiel de la Reine d’Angleterre, offrant un refuge à tous les amateurs de scones frais et de clotted cream pour le rituel de l’ « afternoon tea ». Une adresse encore confidentielle à découvrir de ce pas : le brunch servi jusqu’à 13 heures permet d’attaquer tout léger ce parcours du combattant des plaisirs made in Paris.

Se « délec-thé », donc, et puis, filer à l’anglaise sous les arcades de la rue de Rivoli… Sur les mosaïques du sol, les pas s’envolent vers une liste d’envies qu’une poignée de parisiens envisagent, dans leur boutique, de satisfaire au-delà de vos attentes. Réunis autour d’une charte plaçant l’accueil et le service au centre de leur action, ces commerçants ont décidé d’exprimer leur philosophie autour de « petites attentions » imprimées noir sur blanc au cœur de leur agenda « Parcours Tuileries » : ce dépliant cartonné illustré contient une vingtaine de fiches, autant que de Maisons engagées sur cette voie de l’accueil personnalisé.

Au 218 rue de Rivoli, le bar de l’Hôtel Brighton est parfait pour un cocktail rafraîchissant ou un café, si l’on ne s’est pas offert le privilège de la vue directe et sublime sur le jardin et le Musée d’Orsay depuis l’une de ses chambres. Construit par Lord Egerton au début du XIXe siècle, ce fut l’un des premiers hôtels de Paris : l’ambiance XIXème et dandy persiste dans le lobby aux colonnes de marbre d’origine.

A deux pas de la Seine, La Tamise rapproche un peu plus Londres de Paris : petit hôtel pour connaisseurs, l’établissement séduit les gens du quartier qui viennent y déjeuner dans l’esprit Bistrot chic, avec en plus  la gentillesse d’un personnel dévoué.
Une parenthèse enchantée où l’on emmène ses amis intimes pour partager l’esprit doux et onctueux du lieu. Pour les étrangers avisés, c’est le pied-à-terre idéal, dans une rue discrète mais stratégique à deux pas du Louvre et de la Concorde. L’hôtel de 19 chambres seulement est placé 5ème sur Tripadvisor parmi les 1800 hôtels parisiens par les amoureux de Paris qui se le réservent. 

Se faufiler entre les rais du soleil, tisser sa promenade au gré des vitrines, des visages, des couleurs de peau dans ce Paris cosmopolite au charme fou… Un clin d’œil à ceux qui font la queue devant Angelina pour l’Africain (le fameux chocolat dans lequel se dilue le blanc d’un nuage de lait), et, arrivé à hauteur du Jeu de Paume, hop, on prend à droite la rue Cambon. Ouf, le calme, enfin ! L’intimité, même. Celui des dessous féminins d’un autre temps. Du temps où les femmes portaient encore des corsets pour serrer leur taille et faire ressortir leur poitrine. La Maison Cadolle pourtant, a bien contribué à libérer les femmes en inventant le soutien-gorge en 1889. Un lieu historique, qui conserve bien des secrets, d’alcôve ou d’antan, entraperçus à travers la dentelle de Calais des dessous chics. Cent vingt huis ans après la libération du corps de la femme par madame Hermine Cadolle, le temple de la lingerie française est toujours une histoire de famille. Il y a des secrets qu’il faut bien garder.

Un peu plus loin, à l’angle de la rue du Mont Thabor, Camille Fournet propose dans sa boutique les pochettes de cuir ou les sacs féminins qui sauront bien les conserver. Ces essentiels faits main dans le Nord de la France, parfois sur-mesure, perpétuent un savoir-faire de haute maroquinerie dans des créations vivantes, si douces au toucher.

Rue du Mont Thabor, quatre adresses incontournables rythment la balade. Une joaillerie conçue comme un petit Colette avec un choix de créateurs de bijoux qui jouent la carte du luxe sans ostentation : White Bird. Vous sonnez, on vous ouvre, un petit salon-bibliothèque pour se poser, un miroir pour essayer les pièces, sans stress ni rituel obséquieux, qui n’enlève rien à la préciosité du bijou. Pile sur le trottoir opposé, l’éditeur de parfum Frédéric Malle invite des nez à créer des fragrances sur un thème, un mot, une envie, et vous les présente dans l’esprit d’un atelier de création. Impossible de ne pas trouver le parfum qui collera à votre essence… Plus bas dans la rue, c’est une seconde peau qui vous attend : chez Stouls, du cuir strech qui passe en machine et vous colle au corps, comme un gant, dans des formes pures, des couleurs sobres. Terriblement sexy. On quitte la Terre Sainte pour retrouver un victorieux Napoléon rue de Castiglione, évoquant la bataille remportée par Bonaparte sur les Autrichiens le 5 août 1796. Le carré se referme chez l’opticien qui voit grand, la boutique Meyrowitz ouverte de concert avec l’inauguration du Palais Garnier en 1875. Ici, les modèles crées par la maison ont été portés par les premiers aviateurs ou alpinistes (les fameux Gogles), là par un peintre célèbre (les verres bleus de Claude Monet), et là encore par Puyi, le dernier Empereur de Chine (la monture PY), autant de modèles parfois réédités et conservés dans un petit musée, l’unique musée de la lunette à Paris, à découvrir. 

Et puis, pour finir en beauté comme il se doit, on se laisse prendre la main, chez Causse, par le gantier. Dans cette maison fondée en 1892, on imagine les mains des belles qui nous ont précédées… Comme elles, on ne résiste pas à ces véritables bijoux de mains en cuir d’agneau, cousus avec soin. Et l’on se dit : Oui, vraiment, Paris me va comme un gant !

 

Texte et photographies Françoise Spiekermeier pour Plume Voyage Magazine

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