Sélection | Staycation automnal pour rompre en beauté avec la routine : on vous emmène au San Régis, à la Maison Souquet, au voco Hotel, à la Maison Proust Paris et à l'hôtel Bellune

Atmosphère réconfortante, moments cosy, expériences épicuriennes, telles sont nos revendications automnales en attendant les fêtes. Où se faire chouchouter, convoquer nos madeleines de Proust, s’évader le temps d’un staycation à Paris ? Visite guidée avec Forbes.

Hôtel San Régis

On ouvre le bal avec un staycation doré à quelques encablures de la plus belle avenue du monde. Cette maison de famille à taille humaine entretient le même magnétisme depuis cent ans, attirant dans son sillage l’élite des arts et de la culture à l’image de Romy Schneider, Gene Kelly ou Louis Malle ainsi que toute la faune de la fashionsphere. D’hier et d’aujourd’hui. Par-delà la localisation de choix qui permet d’accéder aux plus belles enseignes du Triangle d’Or et à son riche calendrier mondain, l’établissement offre un pied-à-terre idéal empreint d’authenticité.

Ne préjugez donc pas de cette proximité avec ces visiteurs en stilettos et costumes griffés, ici, on trouve avant tout refuge pour l’expérience chaleureuse, personnalisée, que seules les demeures familiales peuvent délivrer. Vous croiserez aisément les maîtresses de maison Sarah et Zeina George, qui ont repris le flambeau du père avec brio. Profitez-en pour leur demander d’ouvrir les grandes pages de l’adresse centenaire. A la clef… un tête-à-tête délicieux.

Les soeurs Sarah et Zeina George, tiennent désormais la barre © Hôtel San Régis

D’épicurisme, il en est tout à fait question aussi. Depuis cet automne, le cinq étoiles héberge la « Meilleure pâtissière du monde 2019 », Jessica Préalpato, missionnée pour redéfinir l’art du goûter… Du Plaza Athénée au San Régis, il n’y a qu’un en-cas que cette fheffe – parmi les plus douées de sa génération – a accepté de faire. Cela donne une cérémonie du thé proposant des infusions exclusives élaborées par « Les 88 thés », connus pour ses grands crus de ce nectar du quatre heure. Place ensuite à des créations gourmandes régressives façons madeleine de Proust et à des desserts signatures à l’instar de la tarte aux figues, à la framboise ou encore du bon gâteau au chocolat qui met tous les palais d’accord. Les fines bouches s’épanouissent également au restaurant Les Confidences supervisé par le Chef Michele Fanciullo.

Le goûter du San Régis signé de la Cheffe pâtissière Jessica Préalpato © Hôtel San Régis

Niché sous une majestueuse verrière insoupçonnable de l’extérieur, la table est une ode à la végétalité. Après avoir apprécié de joyeuses tablées, on prend possession de ses appartements en guise de chambre. Mobiliers précieux et étoffes soyeuses se marient à merveille avec les objets chinés des propriétaires.

Maison Souquet Hôtel & Spa

Dans la collection « Maisons Particulières », j’appelle ce palais hédoniste en retrait de la trépidante rue de Clichy. Il faut se passer le mot pour choisir une première fois l’adresse devenue repaire d’initiés, de voyageurs en quête de quiet luxury et d’hôtels avec âme. On y séjourne une fois et c’est le début d’une histoire… Mais que nous contes-tu, Maison Souquet ? Le récit d’un Paris licencieux, assumé, codifié, l’histoire de personnages à la Zola… Deux lanternes rouges bordant la façade plantent le décor, elles évoquent l’entrée dans un territoire interdit aux moins de 18 ans.

Jadis, l’hôtel particulier abritait une maison close durant la Belle Epoque, un lieu dont ne veulent pas rougir les nouveaux propriétaires, le tandem Sylviane Sanz et Yoni Aidan. Associés fondateurs de la Collection Maisons Particulières, ils réinventent l’hospitality dans la capitale avec leur art et la manière de confectionner des expériences intimistes, raffinées, mémorables.

Le temps d’un staycation à la Maison Souquet Hôtel & Spa, on s’évade dans une époque figée, exaltés par l’impression de remonter le temps. La décoration d’intérieur signée Jacques Garcia retranscrit à la perfection ce voyage par l’esthétique haut en couleurs et en textures. Dès l’entrée, on a juste envie de s’affaler dans l’un des fauteuils en velours rouge, de commander un cocktail ou mocktail signature et de laisser derrière nous l’agitation qui sévit dehors.

En tout, il y a trois salons en enfilade à explorer. Un coin bibliothèque égayé d’une cheminée en marbre sombre invite à rêvasser, et à des discussions amicales avec son compagnon de route. Petite surprise qui fait autant son effet chez les touristes que chez les locaux, le jardin d’hiver où le petit-déjeuner est servi. On contemple le travail de ferronnerie réalisé sur le banc sublimé de deux cygnes. 20 chambres, dont 6 suites de caractère, nous dépaysent dans l’âge d’or de la littérature française.

Maintenant, on sait pourquoi on reviendra…

voco Hotel, IHG

New York, Milan, Dubaï, Porte de Clichy… L’enseigne lifestyle du groupe américain IHG essaime de partout. Dès lors, « Is Clichy the new Chic ? », la question est posée ! Plus proche du tribunal que du Moulin Rouge, l’hôtel n’en demeure pas moins un aimant à touristes et riverains. Ils viennent chercher un salon convivial bondé de gens branchés sur le canal bonne humeur et, accessoirement, une chambre où dormir. De prime abord, on ne s’attend pas à pareille ambiance de l’extérieur à la vue de l’immense bâtisse de verre. A-t-on rejoint un centre des congrès accueillant d’interminables débats ?

Méfiez-vous des apparences, passez les portes, vous découvrez un « mini village » où les digital nomad travaillent en décontraction dans l’espace équipé qui leur est dédié ; les flâneurs, quant à eux, sirotent leurs boissons préférées confortablement installés dans des canapés XXL. Le lobby ne désemplit pas.

Le code couleur exotique façon savane est propice à ce lâcher-prise. Comme la carte imaginée en concertation avec Paris Society Consulting, elle réveille les papilles avec des propositions terre-mer très actuelles : ceviche de daurade royale, tataki de bœuf, bowls déclinés à l’envi et planches à partager tout au long de la journée à base de frites de patates douces, houmous au zaatar ou tenders cajun. A l’image de Clichy la cosmopolite, on vagabonde d’une contrée à une autre. Pour « se retrouver », il suffit d’emprunter l’ascenseur en vue de rejoindre sa chambre.

L’originalité et l’ethnique sont aussi de mise avec des têtes de lit couleur caramel, des banquettes inspirées des 50’s et une moquette graphique. On se sent bien, pas à l’étroit. Si proche de Paris, on s’échappe tout en tissant de liens à toute heure du jour et de la nuit.

Maison Proust Paris

La collection « Maisons particulières » nous inspire encore et encore. A mi-chemin entre République et le quartier du Marais, l’établissement resuscite un Paris d’un autre temps. Vous l’avez compris, c’est la vocation de cette griffe hôtelière que de nous déconnecter de l’instant. L’idée est de nous projeter dans un univers voué au luxe, à l’art et à la volupté… Exquise escapade proustienne où l’on se fait chouchouter. On aime cette possibilité de choisir une chambre à son image, en accord avec son humeur.

Jacques Garcia, toujours lui, apporte son regard singulier de décorateur hors pair pour habiller les espaces d’Histoire, de faste et de goût. Vous pourrez ainsi opter pour 23 expériences différentes selon la clef. Chambres et suites rendent hommage à des personnalités célèbres, proches de l’univers de Marcel Proust. Ecrins précieux ou boudoirs mais, surtout, cocons d’une nuit et plus. A l’intérieur, on ressent vraiment la coupure avec le monde.

On se chouchoute au Spa La Mer, le deuxième de la capitale. Cette exclusivité est d’autant plus appréciable. On y accède au sous-sol où l’ambiance devient encore plus feutrée, tamisée, chaude en vue de faire renaître l’orientalisme cher à l’auteur. Arabesques, zelliges, mosaïques, marbre, colonnes et le murmure de fontaines nous immergent dans un hammam princier. Sommes-nous l’invité de Cléopâtre, d’un Maharadja ou d’Yves Saint Laurent en vacances ?

On s’octroie une vraie parenthèse sensorielle, ensoleillée. Quant à la carte de soins, elle répond à des préoccupations très actuelles en axant ses protocoles sur l’anti-âge, la minceur et le stress. Les réjouissances se poursuivent au bar – cœur battant de la demeure – où les résidents et passants se perdent, se retrouvent, avec le même entrain. Cette pièce a la fonction de « salon » tel que décrit par Marcel Proust dans son œuvre… Aujourd’hui, il n’est plus question de snober ceux qui n’appartiennent pas à l’élite parisienne, mais plutôt de passer un délicieux moment entre deux bouchées de caviar d’osciètre royal et toasts de foie gras.

Hôtel Bellune

Paris vibre aussi hors des quartiers habituels : de Paris Est à la Rive gauche en passant par la Porte de Versailles, les enseignes hôtelières éclosent régulièrement. Dans cet horizon, on prend la température du boutique-hôtel Bellune situé à proximité du parc des expositions. Minimaliste, tout de bois vêtu, l’établissement joue la sobriété et l’harmonie avec la nature. L’architecte d’intérieur Stéphanie Cayet a tracé les lignes d’un décor épuré voire brut, qui privilégie les belles matières et le geste artisanal.

Cette naturalité est un argument qui fait de plus en plus la différence chez les voyageurs 3.0. Ici, les adeptes de staycation allant à l’essentiel sont servis ! Confondu à la réception, le bar multiplie les ambiances pour répondre à toutes les situations. Quelques secondes suffisent à comprendre que l’endroit est une pièce de théâtre où l’on échange dans tous les accents : italien, allemand, espagnol, anglais et français. L’hôtel que l’on croyait confidentiel ne l’est pas tant que ça, finalement. Un capuccino sur place, une dégustation de produits du terroir après, on comprend qu’il fait bon vivre ici « à l’ombre » de la jungle murale magnifiquement agencée.

Dans sa chambre, on a le sentiment d’être emmitouflé dans un nid grâce au choix des matériaux. Cuir, boiseries et excellente literie participent à notre bien-être. Certaines chambres offrent même des vues sur les toits de Paris. Au réveil, on a juste envie de jouer la carte postale ou le cliché en s’imaginant prendre son petit-déjeuner au lit. Un service pas encore proposé, mais qu’on aimerait voir exaucé ! On s’aventure également au spa le temps d’une brasse, d’un bain à remous ou d’une séance rythmée en salle de fitness. Reprendre son élan, en voilà un staycation réussi !

Pour aller plus loin :

Hôtel San Régis
12 Rue Jean Goujon
75008 Paris

www.hotel-sanregis.fr