Se reconnecter à soi sur Compostelle

Une contribution de Maureen Bassard, Executive Coach, Psychologie positive et Formatrice

Les chemins de Compostelle (ou le GR65) sont connus comme des parcours liés à un pèlerinage. Mais, au-delà de la croyance religieuse, ces « Caminos » possèdent une dimension introspective que je trouvais intéressante de vous partager sous un angle de coaching professionnel.

Trouver son intention

Comme chaque action que nous entreprenons, nous avons une intention. Sur ces chemins, les intentions pouvaient être différentes suivant les individus : la recherche de sens, le deuil d’une personne chère ou d’une situation, une transition vers un nouveau chapitre ou tout simplement la recherche de la performance.

Comme dans le travail, l’intention est le point de départ pour avancer. Que souhaitez-vous entreprendre / réaliser cette année ?

Accepter son rythme

Lors de ces chemins, chaque randonneur croise des compagnons de route, mais personne n’impose son rythme. L’objectif étant que chacun trouve sa note de mélodie intérieure. Ce voyage tend à une harmonie qui se déploie au fil des jours.

Dans mon équipe, comment je respecte le rythme de chacun tout en répondant à mes besoins ?

Ecouter ses besoins

En dehors de la cadence physique que la randonnée peut avoir, écouter les signaux de son corps est une prise de conscience essentielle si le marcheur souhaite aller loin. La citation de Jean Racine[1]« qui veut voyager loin ménage sa monture » prend tout son sens.

Dans le travail, surtout en surcharge, les signaux d’un pré-burn-out sont souvent étouffés. Généralement, septembre est un mois chargé et il est rapidement possible que des tensions apparaissent. Quand avez-vous écouté votre corps pour la dernière fois ? Que faites-vous pour lâcher la pression ?

S’ouvrir au Monde qui nous entoure

Le parcours de Saint-Jacques est connu pour ses paysages à la fois variés et époustouflants, comme un camaïeu rempli de couleurs. Ces chemins sont pleins d’exotisme, même pour ceux natifs du pays.

Prendre le temps d’observer ces paysages en pleine présence permet de prendre conscience de leur simple beauté.

Dans un contexte professionnel, la pleine présence peut s’utiliser simplement en réunion physique : écouter et observer attentivement les interlocuteurs sans faire autre chose à la fois. Vous serez surpris des informations supplémentaires auxquelles vous avez accès !

Se connecter à l’autre

Les pèlerins sur ce chemin possèdent ces points communs : la bienveillance, la douceur, les sourires, l’entraide. Ces valeurs donnent foi en l’humanité.

Selon les chercheurs VIA Institute on Character[2], la gentillesse serait une des 5 forces les plus communes dans le Monde.

Lorsque vous faites preuve de compassion en étant à l’écoute, en aidant les autres, en faisant un compliment ou simplement en disant merci, vous exprimez de la gentillesse.

A la fin d’une journée de travail, pouvez-vous énoncer 3 actes de gentillesse effectués ?

Apprendre à s’alléger

Il y a un dicton souvent répété « un sac trop lourd est un sac rempli d’angoisses ». En effet, le risque (chemins très fréquentés, pharmacie à disposition régulièrement) est minime et prendre trop de choses « au cas-où » surchargent le corps et l’esprit.

Dans le travail, nous sommes également souvent pollués de choses qui n’apportent pas de valeur ajoutée. Comment pouvez-vous déléguer ces tâches ? ou les supprimer ?

Liberté

Pendant cette traversée, j’ai décidé sous les conseils d’une amie, d’expérimenter la liberté, et de mettre mon organisation de côté : ne pas réserver à l’avance, ne pas savoir où j’allais m’arrêter, et le faire seule… Bien sûr, il est nécessaire d’accepter les contraintes qui vont avec (être en capacité de porter son sac, de faire des kilomètres supplémentaires en cas d’indisponibilité de logement…).

Cette liberté crée des rencontres, développe la créativité, permet une adaptabilité et une flexibilité.

Dans votre travail, quelle est la dernière fois où vous avez ressenti cette liberté ? Quand avez-vous pu développer votre créativité ?

Que vous soyez croyant ou non, petit ou grand marcheur, en compagnie ou seul, je vous recommande ce GR65 qui permet un cheminement qui est propre à chacun.

J’ai parcouru cet été environ 370 km (officiellement 350, les quelques kilomètres en plus sont les découvertes, les erreurs de parcours) entre le Puy-en-Velay jusqu’à Cahors sur 15 jours.

Le Camino Via Podensis fait un total de 750,60 km. Il reste 811,9 km jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle.

[1]Dramaturge français, dans Les Plaideurs.

[2] Basé à Cincinnati (Etats-Unis), le VIA Institute on Character est une organisation à but non lucratif dédiée à faire connaître la science des forces de caractère dans le monde.

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