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Rompre avec l’ancienne vision du bonheur pour un avenir plus épanoui, selon Stephanie Harrison

bonheur
Photographie d'une femme souriante. Getty Images

Le bonheur est une quête universelle à laquelle chacun aspire. Pourtant, la façon dont nous le définissons peut parfois limiter notre capacité à l’atteindre. Et si réévaluer notre vision du bonheur nous aidait à apprécier davantage les petits plaisirs du quotidien ?

Une contribution de Rodger Dean Duncan pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

Stephanie Harrison, l’auteure de New Happy: Getting Happiness Right in a World That’s Got It Wrong, propose un regard innovant sur le bonheur. Ancienne directrice de l’apprentissage chez Thrive Global, elle est aujourd’hui fondatrice de The New Happy, une entreprise qui aide les individus, les entreprises et les communautés à redéfinir et cultiver le bonheur de manière innovante. Sa newsletter, son podcast et ses programmes touchent chaque mois des millions de personnes à travers le monde. Son travail, fondé sur des recherches approfondies, a été mis en lumière par CNBC, Fast Company et la Harvard Business Review.

Elle explique les principales différences entre ce qu’elle appelle Old Happy (l’ancienne vision du bonheur) et New Happy (la nouvelle vision du bonheur).

« Old Happy correspond à la définition du bonheur imposée par la société, à la culture qui l’accompagne et aux institutions qui renforcent cette vision », explique-t-elle. « Cette vision est façonnée par trois forces : l’individualisme, le capitalisme et la domination. En revanche, New Happy est ma proposition d’une nouvelle approche, fondée sur dix années de recherche et des centaines d’études scientifiques. Le véritable bonheur réside dans la découverte de soi et l’utilisation de ses talents pour aider les autres à trouver leur propre bonheur. »

D’après Stepahnie Harrison, l’ancienne perception du bonheur déforme notre conception de celui-ci. « L’ancienne vision du bonheur nous fait croire à trois grands mensonges », explique-t-elle. « D’abord, que vous n’êtes pas à la hauteur. Ensuite, que vous devez atteindre des objectifs externes et satisfaire aux attentes de la société. Enfin, que vous devez tout accomplir seul. Nous avons l’illusion qu’en adhérant à ces principes, nous accèderons au bonheur, alors qu’en réalité, c’est tout le contraire. Ces quêtes ne mènent qu’à l’insatisfaction. »

Pour illustrer cette leçon, elle se réfère à Ebenezer Scrooge, le protagoniste du célèbre conte de Noël de Charles Dickens. « Ebenezer Scrooge illustre parfaitement ce que signifie vivre selon l’ancienne vision du bonheur et la nouvelle », explique Harrison. « Au début de l’histoire, Scrooge est considéré comme l’homme le plus malheureux de la ville. Obsédé par la richesse, il s’isole des autres et méprise l’idée d’aider les gens. Ces attitudes découlent d’un profond sentiment d’insécurité et d’un manque de confiance en lui. Puis, un Noël, il reçoit la visite de plusieurs fantômes qui lui révèlent ses erreurs et l’inspirent à vivre différemment ; à vivre selon une nouvelle conception du bonheur. Il se réveille transformé, réalisant qu’en aidant, aimant et soutenant les autres, il peut enfin connaître la vraie joie. Ce changement est possible pour chacun d’entre nous. »

L’intolérance et l’incivilité semblent prendre de l’ampleur dans notre monde. Harrison évoque leurs répercussions sur le bonheur et offre des conseils pour se prémunir contre le cynisme. « Le cynisme est souvent un mécanisme de défense, utilisé pour se protéger davantage lorsque nous avons été blessés », explique-t-elle. « Lorsqu’on souffre, il est plus facile de réagir par l’agression et de s’en prendre aux autres. Je pense que cela découle d’une incapacité à accepter notre propre douleur et à l’aborder avec compassion. Selon les principes de l’ancienne vision du bonheur, il faut être « parfait » pour prouver que l’on est à la hauteur, et souffrir signifie que l’on ne l’est pas. En développant l’acceptation de soi et en accueillant nos émotions avec bienveillance et compassion, je crois qu’il est possible de dépasser cette intolérance et cette incivilité. »

Harrison distingue clairement les objectifs intrinsèques des objectifs extrinsèques et explique leur impact sur le bonheur. « Les objectifs intrinsèques proviennent de votre être profond et sont en harmonie avec votre véritable nature », explique-t-elle. « Vous trouvez du plaisir dans le processus même de leur réalisation, et pas seulement dans leur accomplissement. Plus nous faisons le choix conscient de poursuivre des objectifs intrinsèques, plus nos vies deviennent épanouissantes. En revanche, les objectifs extrinsèques, dictés par la société ou influencés par des normes culturelles, nuisent à notre bien-être et ne procurent aucun bonheur durable, même lorsqu’ils sont atteints. »

 

Quels mensonges les gens se racontent-ils qui les empêchent de s’accomplir ? 

« L’un des plus grands mensonges que les gens se racontent, c’est qu’ils n’ont rien de spécial à offrir au monde », affirme Harrison. « C’est totalement faux. Chacun de nous possède des talents uniques et précieux qui font de nous ce que nous sommes. Si nous ne croyons pas en leur existence, il devient difficile de les reconnaître. C’est pourquoi je recommande vivement de souligner les forces des autres lorsque nous les observons en action. Mettre en lumière les talents des gens peut leur offrir la clé qui ouvrira la porte à leur futur bonheur. Si je fais ce que je fais aujourd’hui, c’est parce que des personnes dans ma vie m’ont fait part de leurs observations sur mes propres capacités ; je ne sais pas où je serais sans elles. »

 

Comment l’aide aux autres contribue-t-elle au bien-être personnel ?

« Je crois désormais qu’aider les autres est la clé du bonheur. Plus nous mettons nos talents et nos forces uniques au service des autres, plus nous générons de bonheur, aussi bien pour eux que pour nous-mêmes. L’aide est souvent perçue comme un privilège, une chose que l’on fait une fois tous nos besoins et désirs personnels satisfaits, une fois que l’on a trouvé son propre bonheur. Mais cette perspective ne fait que retarder notre épanouissement. »

Les comportements toxiques au travail sont aujourd’hui un sujet de préoccupation croissant. Harrison propose des solutions concrètes pour les dirigeants souhaitant créer et maintenir un environnement de travail propice au bien-être de leurs équipes.
« Le meilleur moyen de promouvoir le bien-être des employés est de bâtir un cadre qui valorise leur authenticité et leur permet d’utiliser leurs talents au service d’une mission plus vaste », explique-t-elle. « Cela peut, par exemple, consister à encourager un employé à développer une nouvelle compétence qui le passionne, ou à instaurer un environnement bienveillant et sécurisé dans lequel il peut pleinement s’exprimer. En tant que leader, relier les tâches quotidiennes de chaque employé à un objectif plus grand, qu’il s’agisse du service client ou de l’impact global de l’entreprise, est un puissant moteur de motivation. Mon conseil aux dirigeants est toujours le même : permettez à vos collaborateurs d’être authentiques et de donner le meilleur d’eux-mêmes. En retour, vous transformerez non seulement leur vie, mais aussi celle de votre entreprise et de la société dans son ensemble. »

Alors, quelle est la première action à entreprendre pour être plus heureux dès aujourd’hui ? Stephanie Harrison la résume en deux mots : « Aidez quelqu’un ! »


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