Au regard de la crise actuelle qui touche de plein fouet la culture, le confinement a inspiré de nombreux artistes. Célèbre pour détourner des objets du quotidien en en créant des scènes miniatures, l’artiste japonais Tatsuya Tanaka fait un pied de nez au Covid-19 en s’inspirant des masques de protection.
Les masques de protection détournés par l’artiste Tatsuya Tanaka
Chaque jour depuis 2011, Tatsuya Tanaka partage sur son site une scène de vie en utilisant une simple combinaison d’objets du quotidien, des miniatures humaines et de son imagination débridée. Un artiste incontournable qui fédère près de trois millions de followers sur Instagram et facebook, en nous invitant à découvrir par « le trou de la lorgnette » ce que le monde de l’« infiniment petit » recèle d’humour et de poésie : des chips de pommes de terre froissées peuvent devenir des dunes de sable du désert, des cahiers des séparations pour les nageurs en train de concourir, ou des livres remplis de notes autocollantes un gratte-ciel urbain. Des œuvres très identifiables publiées dans des livres ( Miniature life publié chez Suieisha, Small Wonders publié chez Nippan Ips), des calendriers et des collections de cartes postales mais aussi régulièrement utilisées pour des publicités et des émissions télévisées.
Si Tanaka tire son inspiration des scènes de la vie quotidienne, l’épisode de la pandémie l’a sans nul doute marqué. En détournant les masques de protection obligatoires en période de confinement, c’est toujours avec une touche d’humour qu’une forme d’humanité transparaît dans ses mises en scène. Ce dernier avait déclaré espérer à travers ces les photos faire « réaliser qu’un petit changement dans notre point de vue peut créer beaucoup de plaisir ».
Des artistes qui canalisent les angoisses de la société
Voir cette publication sur Instagram. . My wife hates it when I work from home.
Une publication partagée par Banksy (@banksy) le
A l’instar de Damien Hirst qui dévoilé en avril dernier sur son site web une nouvelle oeuvre « Butterfly Rainbow » qui a été créée spécialement pour soutenir les soignants dans leur lutte contre le Covid-19 : chacun était invité à l’imprimer et à l’accrocher à sa fenêtre. Des graffeurs comme Banksy, qui a « poché » sa salle de bain avec ses célèbres rats : ces derniers particulièrement turbulents étaient accompagnés d’une phrase d’accroche qui rappelle non sans humour « que sa femme (de l’artiste) n’aime pas quand il travaille à la maison ». De nombreux street-artists ont canalisé les frustrations de la société au hasard de l’appropriation des espaces urbains, avec des commentaires accrocheurs et provocateurs sur la crise. Des œuvres qui ont en commun à travers l’humour, la poésie ou encore le questionnement, le besoin de rappeler que « c’est ensemble qu’on doit traiter ces crises, et regarder plus loin » selon Saype, connu pour ses fresques sur herbe. Il a récemment créé Beyond Crisis, une petite fille qui regarde l’horizon sur plusieurs hectares d’un versant des Alpes suisses. En favorisant l’expression de nos peurs mais aussi de nos frustrations collectives, ces artistes ont contribué à renforcer une unité dans une société malmenée par la crise sanitaire.
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