Dimanche soir sur M6, le magazine Capital dévoile une drôle de pratique du site de e-commerce Amazon. La destruction pure et simple d’un pourcentage conséquent de ses invendus. En France en 2018, 3,2 millions de produits – électroménager, jouets, vêtements – repérés avec parfois de légers défauts, mais parfois parfaitement neuf et emballés, sont envoyés à la poubelle. L’ONG Les Amis de la Terre profite de la diffusion du reportage pour lancer une pétition et faire cesser cette pratique. Le 7 janvier, Amazon devenait l’entreprise la plus chère au monde.
Grosse actualité en ce début d’année pour Amazon. Le 7 janvier, le géant du e-commerce devenait l’entreprise cotée la plus chère au monde avec une capitalisation boursière de 797 milliards de dollars – et détrônait ainsi Microsoft avec 783 milliards. Le 9 janvier, Jeff et MacKenzie Bezos annonçaient leur divorce sur Twitter ouvrant le bal des interrogations sur l’avenir de l’entreprise et de la fortune de l’homme le plus riche du monde. Plus franco-française, cette actualité du 11 janvier révélée par nos confrères de France Bleu Drôme Ardèche : cinq employés de l’entrepôt de Montélimar ont été convoqués pour des entretiens disciplinaires pour soutien affiché aux gilets jaunes.
Enfin, ce dimanche 13 janvier, le magazine Capital de la chaîne M6 diffuse une enquête de Guillaume Cahour selon laquelle le dernier A des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) organiserait la destruction de ses invendus dans ses cinq entrepôts situés à Amiens, Montélimar, Orléans, Lille et Châlons-sur-Saône. Environ 3% du stock serait ainsi détruit, soit 3,2 millions de produits en France en 2018. Un chiffre qui devrait doubler en 2019 avec l’ouverture de deux nouveaux sites.
24 millions de Français commandent sur Amazon. « Produire pour détruire » lance le reportage qui compte interpeller les internautes sur leurs pratiques de consommation. Quand la rapidité pousse à acheter toujours plus.
Système de destruction massive
Dans un grand entretien à Telerama, Alma Dufour, chargée de campagne aux Amis de la Terre, raconte qu’après une enquête menée en Allemagne par Greenpeace, l’ONG pour laquelle elle travaille a découvert le même fonctionnement en France : jeter les invendus plutôt que stocker. Deux témoignages plus tard, Capital décide de se faire embaucher (sur le site proche d’Orléans puis à Chalon-sur-Saône) : le système est organisé avec la cellule V-Return chargée de gérer les invendus.
Or, comme le révèle l’enquête de Guillaume Cahour, Amazon, qui ne vend pas ses propres produits mais ceux de vendeurs souvent installés en Chine, facture 26 euros au m3 le stockage, puis 500 euros au bout de six mois et ainsi de suite. Des entreprises qui se servent d’Amazon pour diffuser leurs articles se voient proposer, si les ventes ne sont pas au rendez-vous, de réacheminer chez eux les invendus, ou de détruire les produits. Comme l’explique Alma Dufour chez nos confrères, « Amazon est un intermédiaire, une giga place de marché » qui organise le stockage, la livraison et touche une commission sur les ventes.
Le gouvernement s’engage à ce que les places de marché soient responsable de la fin de vie des produits qu’elles entreposent.
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