Passionné de musique, de littérature, un père dentiste (fils de militaire), qui deviendra un des premiers franchisés du groupe Accor (Novotel) en 1973, Pascal Donat né à Annecy, presque skis aux pieds, élevé dans l’ambiance de l’hôtellerie et de la restauration va suivre les traces de son père en développant le groupe familial avec sa sœur. Ses 2 fils l’accompagnent et sont déjà dans l’univers de l’hôtellerie et de la restauration.
Pouvez vous nous en dire plus sur vous ?
Après avoir étudié à Sciences Po Lyon, obtenu un master d’ingénierie, j’ai travaillé en premier lieu en tant que consultant dans le domaine de l’organisation chez Andersen Consulting. Un métier très formateur qui m’a beaucoup aidé par la suite et permis de comprendre comment apporter plus d’efficacité dans la gestion d’une entreprise.
A 30 ans je rejoins le groupe familial, mon père me donnant la mission de développer la restauration. Il avait à l’époque une brasserie et 5 hôtels. Je change alors complètement d’univers, mais cela me plaît.
A l’époque, dans les années 90, l’hôtellerie était très fonctionnelle, sans confort, il y avait donc beaucoup d’améliorations à apporter.
En 2014 , il y a un grand changement dans le groupe ?
Oui mon père qui possède 25 hôtels, décide de nous transmettre à ma sœur et à moi-même son groupe afin de le gérer.
Ma sœur crée le groupe Valmavi et moi-même Valotel.
Comme j’ai le goût du challenge, je décide de réduire petit à petit la voilure en gardant à l’esprit cet adage que je me suis créé : PPPP : Pride, Pleasure, Planet et Profit (sourire).
Je me suis détourné peu à peu de la restauration pour mieux me consacrer à l’hôtellerie qui offrait aussi l’avantage de devenir moins conventionnelle au fil du temps. Il y avait beaucoup de créativité et d’idées à apporter dans un domaine moins formaté.
En 2010, je travaille sur la stratégie et le développement des hôtels, m’axant sur le social. Je souhaite m’installer près des gares, car j’avais compris que les transports allaient aussi augmenter la clientèle de province et étrangère.
Airbnb vous impacte t-il ?
Non, je ne peux pas dire que je sois impacté par Airbnb. Je trouve par contre qu’il y a beaucoup de dérives et de répercussions sur l’environnement, l’économie, les villes. Il suffit de voir ce qui s’est passé à Barcelone pour comprendre l’impact négatif qu’a eu la prolifération d’offres en tout genre.
Comment définissez-vous l’expérience client ?
A mes yeux, elle doit être cosy, expansive, chaleureuse.
L’hôtel pour moi représente les codes de la maison et se doit donc d’apporter l’émotion et un sentiment de cocon douillet.
Par exemple pour la première Maison Elle, dans le 17ème, j’ai mis une porte en bois à l’entrée et non en verre comme pour une véritable maison de particulier.
Chaque instant passé à l’hôtel doit être vécu comme un moment différent, avec sa palette d’émotions.
Je sais que votre devise est « Few is beautiful » ! Est-ce la raison de votre investissement dans la Maison Elle, premier boutique hôtel à Paris ?
Tout est parti d’une rêverie dans la voiture. Je regardais un sac Kooples et me voici en train d’imaginer ce que serait un hôtel Kooples, que j’ai traduit dans mon imaginaire en « amour et rock ».
Créer la Maison Elle était une évocation puissante, qui aborde tous les styles comme la féminité, le cocon, la beauté, l’évasion, la mode, le bien-être… et rentre dans l’intimité des lecteurs.
Car ce magazine est une source d’inspiration, d’idées, de styles et d’atmosphères inépuisables. Il traite de tous les aspects de la vie.
L’idée était de faire résonner en chacun d’entre nous toutes ces émotions en créant un nouveau concept d’hôtel avec une expérience d’évocation et d’intimité.
Comment avez-vous identifié vos piliers ?
Nous en avons identifié plusieurs :
Tout d’abord La Maison française avec sa décoration évoquant la garde-robe d’une parisienne.
La gourmandise avec de la pâtisserie sur-mesure et de l’iconographie (lampe, table …créées par Laurent Bardet, notre directeur artistique) avec petit-déjeuner français.
Tout est made in France.
Puis le Wellness avec la marque du docteur Hauschka (expérience sensorielle), pour une femme active et impertinente avec des soins naturopathes. Cette marque a un très grand respect du corps.
Sans oublier un espace dédié au yoga (tapis et coussin de méditation vegan)
Enfin la Woman Sélection avec le guide du voyage digital créé par le magazine ELLE. Un concept store où nous avons choisi quelques produits créés pour nous, et une collaboration avec Jars pour l’art de la table.
Enfin nous allons lancer des évènements, des rencontres, des lancements avec des artistes et des créateurs afin que la Maison Elle, devienne un lieu de rencontres.
Quelles sont les valeurs de Valotel et de la Maison Elle ?
C’est une expérience urbaine, chic, décontracté dans une maison bienveillante. C’est aussi le style de la Parisienne, insolente, capricieuse, légère…
Comment envisagez-vous l’hôtellerie du futur ?
Il y a eu 3 grandes étapes.
Nous avons eu tout d’abord une hôtellerie fonctionnelle.
Puis une hôtellerie expérientielle, proposant au client un plus par le bien-être, les services, la gastronomie, les activités…
La 3ème hôtellerie sera responsable et écologique.
Quels sont vos engagements en termes d’écologie ?
Nous lançons Un projet RSE
Avec un bilan carbone de l’hôtel, avec un travail sur l’eau, les achats, le choix des matériaux.
Rien ne vient de Chine ou d’Afrique.
Notre engagement est fort. L’aspect éco responsable guide tous nos choix.
Quels sont vos projets ?
Nous souhaitons créer d’autres Maisons ELLE en Europe, en Chine et en Asie du Sud Également en Thaïlande à Bangkok.
Mon idée est de décliner au moins une dizaine de boutique-hôtels.
Quelle est votre définition du luxe ?
A mes yeux le luxe c’est l’espace, le silence, la nature et surtout pas l’ostentatoire.
C’est aussi un espace de communion avec la lumière, l’esthétique et l’émotion. J’ai besoin de vibrer !
Votre comble du luxe ?
J’ai un souvenir incroyable en Italie à la Casa Angelina sur la côte Amalfitaine, avec la gentillesse incroyable du personnel et leur attention au client.
C’est d’ailleurs, la même chose pour les hôtels Aman Six Senses, ils savent sublimer la nature.
Enfin le luxe dont vous ne sauriez-vous passer ?
Le thé (sourire)
La Méditerranée
Un sentier à Porquerolles
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