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On adore : Mama Shelter Lisbonne réinvente son mirador

Portugal

Perché sur la ville des sept collines, Mama Shelter offre un tableau de Lisbonne depuis son toit-terrasse recouvert de coussins moelleux et pigmentés. Un lieu de calme en journée où un public hétéroclite de Lisboètes, touristes, instagramers, stars de la télévision et chargés d’affaires se mêlent à l’heure où le soleil se couche.

 

Un point commun les réunit cependant : tous surnomment le concept hôtelier « Mama », un sobriquet qui raconte la relation fusionnelle que les clients entretiennent avec la marque, mais aussi son image protectrice et familiale.

 

L’esprit Mama, où qu’il soit, de la Défense à la porte de Versailles, en passant par Rome et Los Angeles, est caressé par un personnel qui mêle la gentillesse, la prévenance à la qualité d’un service « traditionnel ». C’est une tape sur l’épaule, un sourire franc, avec toutes les dents. La générosité de la famille Trigano se manifeste aussi par des plats simples et gouteux, toujours à partager : une burrata onctueuse, une crème brûlée à la fleur de sel… avec son fameux brunch du dimanche matin, lequel concentre toute la palette de cette convivialité gustative.

 

 

Un design reconnaissable entre mille se décline localement avec des touches, des clins d’œil qui donnent au Lisboète le sentiment d’être chez soi et au voyageur, le dépaysement tant espéré. Ici, le responsable du design Benjamin El Doghaïli accorde les codes de Mama aux artisanats lisboètes : des azulejos, ces ensembles de carreaux de faïence typiques rythment les lieux et dans les chambres, le liège est partout. Inspiré par le Tage qui se jette dans l’océan immense où surfeurs, baigneurs et autre créatures maritimes s’agitent à quelques kilomètres de la ville, Benjamin fige leur mouvement sur les grandes surfaces, les tapisseries des longs corridors et le plafond du restaurant, puis recouvre ses colonnes de coquillages irisés.

 

 

Non sans humour, il s’inspire également de la cuisine locale, et suspend des poissons de céramique d’un kitch ravissant, rendant un plaisant hommage à la tradition des marchés et des produits de la mer. Dans les toilettes cette fois, les clients foulent un sol marbré qui ressemble à s’y méprendre à des tranches de salami. Ces nuances lisboètes enrichissent sans jamais dénaturer l’identité pop’, la griffe Mama, dont les trois couleurs fétiches, le blanc, le noir, le rose, les héros de Marvel et Mickey Mouse se glissent dans une atmosphère souvent influencée par la culture brésilienne, si intimement liée à l’histoire du Portugal.

 

 

Le génie de Mama réside dans le fait de choisir des quartiers peu prisés, des immeubles plutôt ternes, et d’y concrétiser un rêve extravagant digne d’un conte de Lewis Carroll. Dans le tourbillon des formes incroyables, des festins, du soleil qui vous visitent durant votre escapade, vous êtes donc hantés par les employés de ces anciens bureaux. Comme pour mieux mesurer votre chance et profiter pleinement d’un temps de paix et de rencontres, loin de la monotonie parisienne.

 

 

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