À l’occasion de la Journée mondiale du Petit Prince, le 29 juin, Olivier Rousteing, directeur de la création chez Balmain, lance un concours sur le thème du Petit Prince.
Le 29 juin n’est pas une date comme les autres. Chaque année, le monde entier célèbre la Journée du Petit Prince en mémoire de l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry (né un 29 juin), pilote de la Seconde Guerre mondiale et écrivain de renom. Traduit dans plus de 500 langues et dialectes, Le Petit Prince, forme de nouvelle semi-autobiographique, est l’œuvre de la littérature française la plus traduite dans le monde.
Cette année, à l’occasion de la Journée du Petit Prince, Olivier Rousteing, directeur de la création chez Balmain et grand fan du livre, lance un concours artistique sur le thème du Petit Prince : « On ne voit bien qu’avec le cœur ». Pour participer et remporter un prix, il suffit d’envoyer vos créations (dessins, peintures, poèmes, vidéos ou même chorégraphies) inspirées par cette citation du Petit Prince en envoyant un mail à [email protected], ou en publiant directement votre proposition sur vos réseaux sociaux avec le hashtag #lepetitprinceday avant le 27 juin.
Parallèlement, le manuscrit original du Petit Prince est présenté en France pour la première fois, avec plusieurs dessins non retenus pour la publication finale. Pièce maîtresse de la collection permanente du Morgan Library & Museum, ce manuscrit n’avait jamais quitté New York en raison de la fragilité du papier. L’exposition « À la rencontre du Petit Prince » au Musée des Arts Décoratifs de Paris, qui se tient jusqu’au 26 juin 2022, présente plus de 600 pièces, dont ledit manuscrit, ainsi que des aquarelles, croquis, photographies, poèmes et extraits de correspondances. Forbes a rencontré Anne Monier Vanryb, conservatrice au département moderne et contemporain du Musée des Arts Décoratifs, pour parler de l’exposition et de l’héritage du Petit Prince.
Comment est née l’idée de l’exposition « À la rencontre du Petit Prince » et quel est son objectif ?
« Je discutais avec Alban Cerisier, qui est le co-commissaire de l’exposition, de l’anniversaire de la sortie du Petit Princeen France (75 ans en 2021), et nous avons rapidement imaginé que ce serait l’occasion parfaite pour organiser une exposition en l’hommage de cette œuvre. Nous avons commencé à appeler des collectionneurs et des institutions. Nous avons vite compris que de nombreuses personnes seraient ravies de participer à notre projet. Nous avons commencé à travailler sur l’exposition en novembre 2019, et elle devait initialement ouvrir en avril 2021. Nous sommes deux conservateurs, un assistant et une équipe de deux personnes pour la production, mais au moins une autre douzaine de collaborateurs du musée ont également travaillé sur cette exposition. »
Pourquoi a-t-il fallu attendre près de 80 ans depuis la première édition du Petit Prince pour que la première grande exposition muséale en France consacrée à ce chef-d’œuvre de la littérature française ait lieu ?
« De nombreux dessins et manuscrits se trouvent dans différentes collections privées, c’est un travail de longue haleine que de rassembler toutes ces œuvres et d’organiser ce genre d’exposition. »
Comment avez-vous travaillé avec la maison d’édition Gallimard sur cette exposition, et comment avez-vous sélectionné les plus de 600 pièces de l’exposition ?
« Alban Cerisier est l’éditeur de Saint-Exupéry chez Gallimard, et Gallimard ayant été l’unique éditeur français de Saint-Exupéry, son aide était précieuse pour comprendre l’histoire de cet écrivain et de son œuvre. Nous avons opté pour un parcours chronologique, suivant la vie de Saint-Exupéry, et nous avons sélectionné des photographies, des extraits de correspondances, des manuscrits et des dessins au fur et à mesure. Toutes ces pièces sont autant d’indices ou de morceaux de ce qui deviendra plus tard Le Petit Prince. »
Que symbolise la présence du manuscrit original du Petit Prince dans cette exposition, sachant que c’est la première fois que ce manuscrit quitte les États-Unis ?
« Le Petit Prince est l’une des œuvres les plus importantes de la littérature française. C’est un grand honneur de pouvoir l’exposer au Musée des Arts Décoratifs. C’était aussi absolument nécessaire pour expliquer comment Le Petit Prince a été créé et écrit, ce qui est le but de l’exposition. »
Quelles sont les autres pièces maîtresses présentées dans cette exposition ?
« Nous présentons plusieurs scènes et personnages que Saint-Exupéry n’a pas gardés dans le livre final. Ils donnent une idée de ce que Le Petit Prince aurait pu être, ce qui est très intéressant. »
Quels sont les aspects méconnus d’Antoine de Saint-Exupéry et les clés de compréhension du Petit Prince que vous souhaitez révéler à travers cette exposition ?
« De nombreux Français ignorent que Le Petit Prince a été écrit aux États-Unis, pendant la guerre, alors qu’il est essentiel de le savoir pour bien comprendre le livre. C’est censé être un livre pour enfants, mais il a été écrit en pleine guerre par un homme exilé de son pays. Sachant tout cela, est-ce encore un livre pour enfants innocent ? »
Les écrits de Saint-Exupéry ont été inspirés par sa vie. Racontez-nous comment son accident de 1935 dans le désert libyen avec son mécanicien André Prévot est devenu le point de départ du Petit Prince.
« Les souvenirs de cet accident sont, par exemple, remplis de renards qu’il a vus en errant dans le désert, et cela pourrait être le point de départ du personnage du renard dans Le Petit Prince. Saint-Exupéry commence à écrire Le Petit Prince entre 1941 et 1942. Dans les premières pages du livre, il écrit qu’il a passé sa vie seul, sans personne à qui parler vraiment, jusqu’à un crash dans le désert six ans plus tôt : c’est véritablement le point de départ du Petit Prince ! »
Saint-Exupéry dessinait partout, sur ses lettres et ses manuscrits, et même en pilotant. Quelle a été la place du dessin dans sa vie ?
« Sa mère était une très bonne peintre et lui a appris à dessiner. Le dessin est pour lui une deuxième langue, aussi importante que l’écriture, mais qui peut aussi le rattacher à son enfance. »
Quels ont été les principaux défis de la réalisation de cette exposition ?
« Même pour un conservateur de musée, 650 pièces, c’est beaucoup pour une exposition, et je suis très fière de la conception de notre exposition. De plus, les dessins sont très clairs et délicats, et doivent être protégés de la lumière ; c’est un véritable défi de montrer toutes ces pièces comme elles le méritent. La pandémie a également apporté son lot d’incertitudes. Toute l’équipe du musée est très heureuse de pouvoir montrer son travail au public. »
Quel est le public cible de l’exposition ?
« L’exposition s’adresse aux enfants et aux adultes, mais surtout aux adultes quand ils étaient enfants, comme l’écrit Saint-Exupéry dans la dédicace du Petit Prince. »
Article traduit de Forbes US – Auteure : Y-Jean Mun-Delsalle
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