Olivier De Nicola Met La Muraille De Chine À Vos Pieds

Le challenge d’une vie pour certains, un rendez-vous annuel « routinier » pour d’autres. Marathoniens confirmés ou néophytes fascinés sont de plus en plus nombreux à solliciter Olivier de Nicola, PDG de Contrastes Voyages et ex-président de Thomas Cook France, pour partir à l’assaut de la Muraille de Chine.

Le temps d’une course mythique. Et exclusive. Entre dénivelés XXL, dépassement de soi et paysages monumentaux, l’entrepreneur initie Forbes à ce « Trip and Trail » hors du commun.

Ancien patron de Thomas Cook France, vous présidez plusieurs sociétés dans l’univers lifestyle et touristique. Vous proposez notamment un produit exclusif en France : le « Trip and Trail » de la Muraille de Chine à travers l’agence Contrastes Running. Comment s’organise ce trail unique en son genre ?

Olivier de Nicola : Nous avons élaboré un trail à multi-étapes (six actuellement) qui s’étale sur un séjour d’une semaine. En parallèle de la course, nous visitons les sites les plus emblématiques de Pékin. Nous organisons l’an prochain la 20^ème édition et sommes fiers d’avoir été précurseurs dans le secteur de la course de trail, mot qui n’existait même pas il y a deux décennies pour désigner ce genre d’épreuve de course à pied.

Qui sont ces Français amateurs de course à pied qui vous sollicitent pour vivre cette expérience ?

OdN : Le profil de nos coureurs est très éclectique, il va du runner qui court 2 fois 10 km par semaine au marathonien confirmé. La plupart connaissent déjà l’univers du trail, mais quelques-uns sont attirés par ce monument unique au monde qu’est la Muraille de Chine et découvrent le challenge par notre intermédiaire. 

Concrètement, à quoi peuvent-ils s’attendre une fois sur place ? 

OdN : Nous essayons toujours d’avoir un bon équilibre entre sport et tourisme. 
Pour les courses : du dénivelé, des marches, des paysages fabuleux, une ambiance extraordinaire et un trail hors du temps. Pour la partie tourisme : la découverte de Pékin avec le Temple du Ciel, le Temple des Lamas, la Cité Interdite, les Hutongs (vieux quartiers de Pékin) et la Place Tienanmen, et bien sûr un tour complet de la gastronomie pékinoise. Une immersion totale ! 

L’une de vos marathoniennes décrit son expérience en ces termes : « Courir sur un tel édifice, sur des portions non ouvertes aux touristes pour la plupart, est très différent de courir sur route ou sur piste parce que l’on court sur un monument millénaire. On est en lien avec l’Histoire de la Chine et de l’Humanité. ». Lier ‘Histoire’ à dépassement de soi, est-ce la philosophie qui anime ces personnes en quête de challenge ? 

OdN : Assurément. Courir sur la Muraille de Chine est unique. Nous avons l’autorisation, et même la prérogative, d’investir des portions très peu ouvertes au tourisme. Beaucoup de nos coureurs nous disent des années après qu’ils en gardent un souvenir impérissable tant sur le plan physique que sur le plan émotionnel.

Le fait de passer 10 jours ensemble et de partager ces moments privilégiés avec eux permet également de nouer des liens indéfectibles avec nos clients. 

Doit-on nécessairement être un athlète ou pratiquer assidûment la course à pied pour partir à la conquête de la Muraille de Chine ? 

OdN : Nous ouvrons aussi le trail aux marcheurs qui font des étapes un peu plus courtes, cela permet aux personnes moins bien entraînées de partager quand même cet événement. Pour le trail proprement dit, la fatigue est plus musculaire que réellement due au rythme. Néanmoins une préparation spécifique s’avère utile car c’est l’enchaînement des étapes qui laisse des traces. Nous nous sommes rendu compte au fil des éditions qu’à partir de la 3eme étape, les coureurs se sentent de mieux en mieux et, pour cause, le corps s’adapte très vite à ce genre d’épreuve. 

En tant que marathonien, quels sont vos conseils pour relever ce défi ? 

OdN : Travailler sa vitesse ne sert à rien sur cette épreuve. Des sorties longues en endurance et des séances d’escaliers sont une bonne base d’entraînement. Pendant la course, il faut aussi bien s’hydrater, et surtout profiter des paysages somptueux qui s’offrent à vous.

Vous exportez depuis peu votre concept à Cuba, en Ouzbékistan ou au Costa Rica, des destinations plutôt confidentielles… Est-ce pour répondre à une demande croissante de sortir des sentiers battus ou pour vous montrer encore plus différentiant sur le marché ? 

OdN : Ce sont nos coureurs qui nous demandent d’autres destinations. Nous avons un taux incroyable de repeaters qui reviennent s’essayer à différentes courses. De ce fait, nous en programmons trois à quatre par an. La première au printemps, le trail de la Muraille de Chine, récurrent en mai, et une autre à l’automne.

Cela complète nos marathons puisque nous sommes partenaires du marathon de New York depuis 35 ans, tout en proposant également ceux de Berlin, Tokyo et Chicago… 

Quels sont vos projets en gestation ? 

OdN : Pour 2019, nous avons proposé Bali en mars, la Muraille de Chine en mai et aurons prochainement le Costa Rica en novembre. En 2020, nous programmons Cuba en avril, la Muraille de Chine en mai comme à l’accoutumée, l’Ouzbékistan en juin et sommes par ailleurs en train de valider le trail de fin 2020 qui pourrait avoir lieu dans le nord du Brésil. En sus de cet agenda sportif, nous avons monté un trail privé au Sri Lanka pour une entreprise niçoise qui emmène régulièrement ses collaborateurs courir sur une de nos destinations. Une démarche que nous avions déjà eu en 2017 en organisant le trail de la Muraille de Chine de façon privative pour cette même entreprise.