CRISE | Êtes-vous à la recherche d’une « porte de sortie » ? Avec tout ce qui se passe dans le monde, de la guerre au Moyen-Orient à la guerre en Ukraine en passant par les dysfonctionnements politiques apparemment sans fin aux États-Unis et ailleurs, l’envie de s’évader devient de plus en plus pressante.
Il n’est pas question ici d’une simple escapade, mais d’une destination où l’on se sent en sécurité, où même s’il y a une crise ailleurs dans le monde, vous n’avez pas à vous en préoccuper. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le monde est actuellement confronté à de nombreux problèmes de taille : la guerre, les effets du changement climatique ou encore les inégalités persistantes.
Cependant, certains pays sont mieux préparés que d’autres à relever ces défis. En effet, certains pays sont mieux préparés aux crises, ou plutôt moins susceptibles de connaître les pires conséquences d’une crise. C’est ce que l’on a pu constater avec la pandémie de covid-19, qui n’a pas frappé tous les pays de la même manière.
La solidité du gouvernement d’un pays, la richesse (ou l’absence) de ses ressources naturelles, ses relations avec ses voisins et ses partenaires commerciaux sont autant de facteurs qui permettent à un pays de surmonter une crise.
La revue Simon Letter publiera ce mois-ci une étude approfondie sur l’état de préparation de divers pays à la prochaine grande crise mondiale, et c’est là que les choses deviennent intéressantes. Avant tout, il ne sert à rien de savoir qu’un pays est bien préparé à affronter la prochaine crise si l’on ne peut pas s’y installer rapidement et facilement et profiter de tout ce qu’il a à offrir. Par exemple, la Nouvelle-Zélande est l’un des pays les plus stables du monde sur le plan politique, riche en réserves d’eau, très sûr et assez respectueux du changement climatique. Cependant, il est difficile de s’y installer pour vivre, à moins de le faire pour un emploi spécifique ou pour créer une entreprise particulière. En outre, les étrangers ne peuvent pas être propriétaires dans la plupart des cas.
Il est intéressant de savoir quels pays survivront aux prochaines tempêtes, mais il est beaucoup plus utile de pouvoir élaborer un plan qui vous permettra de survivre et de prospérer, quoi qu’il arrive dans le monde.
L’élément le plus important de tout « plan d’évasion » est la résidence. Vous devez établir votre résidence dans au moins un autre pays (l’idéal étant de posséder une propriété dans ce pays). Avoir un plan d’évasion n’est pas une question de pessimisme ou de paranoïa. Il s’agit d’être prêt à faire face aux conséquences d’un changement de vie. L’établissement d’une résidence secondaire et d’une maison à l’étranger est un bon investissement, quelle que soit l’issue de la crise. Même si le pire scénario ne se produit jamais, vous disposerez d’un endroit que vous pourrez appeler votre maison indéfiniment ou que vous pourrez utiliser comme destination de vacances ou de retraite.
Voici quelques pays très résistants, sûrs et paisibles, où vous pourriez envisager d’obtenir une résidence « plan B » dès maintenant.
1. L’Irlande
L’Irlande est un pays très romantique, avec certains des meilleurs endroits au monde à visiter ou pour vivre (comme les villes de Dublin et Galway, ou la Wild Atlantic Way, le plus long circuit côtier au monde). Cependant, l’Irlande a aussi la chance d’être résiliente. Son système politique est stable depuis un siècle et c’est l’un des pays les plus pacifiques au monde. L’Irlande a maintenu sa neutralité militaire depuis avant la Seconde Guerre mondiale.
La petite délinquance et la criminalité liée à la drogue y sont monnaie courante, comme partout ailleurs, mais le taux d’homicide y est très faible : 0,44 pour 100 000 habitants (en 2021). En outre, le risque de terrorisme est très faible en Irlande (du moins depuis la fin des « Troubles » en Irlande du Nord, à la suite de l’accord du Vendredi saint de Belfast en 1998).
La nature pacifique du pays est illustrée par la petite taille de ses forces armées (environ 7 000 au total) et par le fait que les policiers ordinaires ne sont généralement pas armés.
La démographie de l’Irlande est généralement meilleure que celle du reste de l’Europe, bien que les taux de natalité soient en baisse. La classe moyenne est forte, puisqu’elle représente environ 66 % de la population. L’Irlande a le deuxième PIB par habitant le plus élevé au monde, bien que cela soit en partie une distorsion causée par le nombre de grandes entreprises multinationales attirées par le pays en raison de son faible taux d’imposition sur les sociétés. Le ratio dette/PIB de l’Irlande est également intéressant (58 %), bien que cela puisse changer si les multinationales quittent le pays.
Mieux encore, l’Irlande jouit d’une grande sécurité alimentaire. Ce petit pays de cinq millions d’habitants produit suffisamment de nourriture pour 45 millions de personnes.
La résidence en Irlande est facilement accessible à toute personne pouvant justifier d’un revenu de 50 000 euros par an.
2. La Norvège
La Norvège dispose d’importantes réserves d’eau douce, avec 70 000 m3 par habitant, soit l’une des réserves les plus élevées au monde. La majeure partie de l’électricité norvégienne provient de ses vastes systèmes hydroélectriques. Ceci, ajouté aux vastes réserves de pétrole et de gaz de la mer du Nord, permet à la Norvège d’être totalement indépendante sur le plan énergétique. La Norvège est également très sûre, avec un taux d’homicide extrêmement bas de 0,54 pour 100 000 habitants en 2021. Toutes les autres formes de criminalité sont également faibles.
La Norvège partage une frontière de 200 km avec la Russie dans l’Arctique, mais en tant que membre de l’OTAN, il y a peu de chances que la Norvège soit un jour envahie.
En raison de sa situation septentrionale, elle est exposée aux tempêtes, aux inondations et aux glissements de terrain, mais elle dispose des ressources et de l’expérience nécessaires pour les gérer facilement. Le changement climatique posera moins de problèmes à la Norvège qu’à la plupart des autres pays, car elle possède peu de terres basses susceptibles d’être affectées par l’élévation du niveau de la mer.
L’âge médian en Norvège est légèrement inférieur à 40 ans, un âge raisonnablement jeune pour une économie occidentale, et la classe moyenne représente 80 % de la société. La Norvège est l’un des pays les plus égalitaires au monde, ce qui rend la cohésion sociale très élevée.
En compensation des impôts élevés, la Norvège offre d’excellents services publics, généralement gratuits, tels que les soins de santé, l’éducation, les services de garde avant et après l’école, et bien plus encore.
Toutefois, les taux d’entrepreneuriat sont inférieurs à ceux de pays tels que l’Irlande. Des impôts élevés et des protections sociales solides réduisent les avantages de la prise de risque dans les entreprises.
Bien qu’il n’existe pas de visa doré norvégien, il est relativement facile d’obtenir un permis de séjour. Les travailleurs qualifiés sont les bienvenus ou toute personne prête à investir seulement 100 000 euros dans une entreprise créatrice d’emplois.
Au bout de trois ans, vous pouvez demander la résidence permanente et, après sept ans de résidence, vous pouvez prétendre à la citoyenneté.
3. L’Uruguay
L’Uruguay offre un niveau de vie élevé, un climat tempéré ainsi que des plages magnifiques et accueille volontiers les étrangers. Ce pays est reconnu comme ayant la démocratie la plus forte des Amériques et comme étant le pays le moins corrompu d’Amérique latine.
L’Uruguay bénéficie également de la plus grande classe moyenne du continent américain, qui représente plus de 60 % de la population. Sur le plan démographique, l’âge moyen est de 35 ans, ce qui est enviable.
Les craintes d’invasion ou de terrorisme sont faibles. En outre, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’Uruguay se classe au deuxième rang mondial en matière d’autosuffisance alimentaire. En 2018, l’Uruguay disposait de plus de dix fois la moyenne mondiale des réserves d’eau douce par habitant, soit 26 000 m3.
En bref, l’Uruguay est un havre de stabilité dans une région du monde souvent instable.
Il est facile d’obtenir un permis de séjour dans ce pays. Démontrez que vous disposez d’un revenu d’au moins 1 500 dollars pour subvenir à vos besoins et vous pourrez y prétendre.
Article traduit de Forbes US – Auteure : Kathleen Peddicord
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