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Marrakech Secret | La Maison arabe, un établissement entre charme et luxe

(RE)DECOUVERTE | Niché dans une petite ruelle, dans un derb étroit du quartier de Bab Doukkala, cet ancien riad situé au cœur de la Cité Rouge, à 10 mn à pied de la Célèbre Place Jamel Fn’a, fut tout d’abord un restaurant fondé par deux femmes mère et fille en 1946, pour se transformer en 1998 en boutique hôtel de luxe sous la houlette d’un prince Fabrizio Ruspoli, puis entre les mains en 2019 du groupe Cenizaro Hôtels & Resorts.

Un peu d’histoire

Restaurant maison arabe – © La maison arabe

C’est en 1946 que deux Européennes, Hélène Sebillon-Larochette, (dont le mari détenait les Brasseries Sebillon) et sa fille Susy, décident de lancer un restaurant gastronomique marocain durant le règne de Thami el Glaoui, l’un des plus célèbres pachas du Maroc, à deux pas de la mosquée Bab Doukkala, baptisé la Maison arabe.
Il est d’ailleurs dit que ce fut l’une des plus fines cuisinières du Pacha qui transmit des recettes aux deux femmes du restaurant.
Visité par des personnalités renommées, dont Churchill, Ernest Hemingway, ou encore le général de Gaulle, il acquerra une renommée internationale, qu’il a depuis conservé, même en étant devenu un élégant boutique-hôtel.
Lors de la mort de sa mère, Suzy continua encore quelque temps puis le ferma.

Un coup de baguette magique princier

Un des salons – © Luxe magazine

En 1994, le prince Fabrizio Ruspoli, descendant illustre d’une famille noblesse papale, un amoureux inconditionnel du Maroc, qui y passa sa prime jeunesse, enthousiasmé par les lieux, décida de lui racheter et d’en faire un boutique-hôtel, le premier du genre dans la Médina.
Totalement rénové en 1998, il offrait chambres et suites dans l’esprit des traditions marocaines. Faïences, tableaux, zelliges, sculptures, boiseries tout y était dans le plus pur jus marocain sans oublier les jardins, le patio et la piscine.
On retrouvait ici le charme des grands hôtels de jadis et notamment un piano bar jazz, (le prince était féru de musique à l’époque)

Un nouveau propriétaire

La maison arabe – © Luxe magazine

Un charme qui perdue avec la dernière rénovation en date de 2019, grâce au groupe Cenizaro Hotels & Resorts.
Après avoir fini le chemin pour accéder à l’hôtel par une étroite ruelle, nous découvrons la Maison Arabe qui ne se dévoile qu’aux initiés.
L’accès à notre chambre ne se fera qu’après avoir traversé patios, escaliers et petites niches, le groupe ayant racheté plusieurs maisons pour les réunir.

Le charme opère !

Une suite – © Luxe magazine

Notre suite déroule un décor des Milles et Une Nuits. Artisanat local raffiné, draperies soyeuses et lourdes, tables martelées, luminaires du célèbre Yahya, artiste marocain réputé et objets anciens et traditionnels.
On aime la terrasse au matin où la lumière rebondit sur les hauts murs des Kasbahs et déguster son thé à la menthe ou son petit-déjeuner, tout en admirant Marrakech et voir au loin se dessiner l’Atlas. Un grand moment !

Un esprit marocain au bruissement du passé

Le charme d’un riad – © Luxe magazine

Partout où se posent les yeux, que cela soit le lobby, les deux restaurants, (La Maison arabe ou les Trois Saveurs), le piano-bar à l’esprit colonial, ou le spa ; la décoration aux motifs berbères et son architecture arabo-andalouse explose.
L’artisanat marocain y apporte une touche précieuse, du sol au plafond, avec les murs de tadelakt (enduit ciré, poli à l’agathe) les ornements de gebs, (plâtre sculpté et ciselé) les plafonds en caisson de cèdre ou bien peints avec des motifs iraniens traditionnels, ou les sols de Bejmat (petites briques de terre blonde et de marbre)
Partout l’œil est happé par ce riad aux multiples coins et recoins qui respire le Maroc et respire Le bruissement du passé.

Au choix La Maison Arabe ou Les 3 Saveurs

Un des salons – © Luxe magazine

C’est sous un plafond zouaké (peint à la main) inspiré d’une mosquée iranienne que le restaurant de La Maison Arabe nous accueille pour un dîner typiquement local. A la carte différents tajines et bien entendu le couscous végétarien ou bien aux différentes viandes, les salades marocaines ou la soupe Harrira. Un dilemme que nous allons vite résoudre. Le régal est là et la douce mélopée arabo-andalouse qui nous accompagne nous berce au rythme des plats. Demain nous irons dîner aux 3 Saveurs, au bord de la piscine et de ses lueurs tamisées. Une féérie de lumière enveloppante avec le glou gloutonnement délicat de la fontaine. Ici le choix se fait entre plats traditionnels, français ou asiatiques.
Le thé à la menthe se prendra au piano-bar jazz pour un moment musical agréable.
Ici l’esprit colonial avec une touche Art Déco est plus présente et nous transporte dans un ailleurs !

Un jardin privé avec sa piscine de 18 mètres

La terrasse de la suite – © Luxe magazine

 

Le lendemain Marrakech nous offre sa frénésie des souks ou bien pour une détente au bord de la piscine, les Jardins privatifs de la Kasbah, à 20 mn du centre-ville appartenant aussi à la Maison Arabe, accessible par une navette privée et gratuite de l’hôtel.
Une vaste piscine de 18 m et ses eaux bleutées nous accueillent pour un bain de fraîcheur.
On peut s’y prélasser au soleil ou à l’ombre d’un figuier, déjeuner sous les arcades ou sous une tente berbère ou encore au sein de l’ancien palais qui a conservé ses peintures et ses portes en bois sculptées.
Un moment hors du temps où se mettre sur pause, loin de l’agitation effrénée et urbaine de la ville.

Le soir, avant de savourer des gourmandises, il est bon de se laisser aller entre les mains de thérapeutes marocaines, qui sauront vous faire oublier les tensions de la journée grâce à un hammam traditionnel avec gommage et savon noir, puis en bouquet final un bon massage de 45 mn pour vous remettre d’aplomb.
Enfin on se perdra de nouveau dans un petit salon, qui grâce à son cadre, perpétue le riche passé historique de cette demeure tout en restituant la beauté et l’ambiance de l’époque !

 

Mon avis :

Une jolie adresse qui restitue bien le cadre marocain comme on les aime.
On apprécie la piscine et notamment ses jardins et l’été ou dès qu’il fait chaud la possibilité de s’extraire de l’étouffante chaleur de la ville pour se mettre à l’ombre et à la fraîcheur aux Jardins
On s’y sent bien, on y mange bien et le piano bar jazz est chaleureux et dépaysant.

A deux pas du souk dans le quartier de bab Doukkala et à 10 mn de la place Jemaa el- Fna.
Les suites royales avec leur terrasse sur le toit, sont un must absolu, surtout lorsque vous pouvez y prendre votre petit-déjeuner le matin sous le soleil ou à l’ombre d’un parasol.
Une jolie parenthèse à s’offrir l’hiver ou au printemps.
L’air y est doux et le temps agréable.
Seul petit bémol, le muezzin que l’on entend la nuit, la mosquée voisine de Bab Doukkala est à deux pas.

 
 

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