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Maisons Pariente, Les Créateurs De Naf Naf Investissent Dans La Pierre De Luxe

Fidèles à la morale du conte « les trois petits cochons » qui leur a porté chance, les créateurs de Naf Naf investissent dans la pierre de luxe pour construire un groupe hôtelier familial.

Un sacré conte ! Que les plus de quarante ans ne peuvent pas ne pas connaître. Celui des « trois petits cochons » version quartier du Sentier à Paris ou démarre l’histoire de la famille Pariente. Dans l’effervescent quartier textile du centre de Paris, les frères Gérard et Patrick Pariente, grossistes en tissus, ouvrent en 1973 un magasin nommé « Influence », dans le passage du Caire. Les deux hommes décident de lancer leur marque en 1978. Le nom est tout trouvé, ce sera le surnom donné par Gérard Pariente à son frère cadet Patrick, Naf Naf, inspiré d’un personnage du conte des Trois petits cochons. Les deux frères lancent une première collection griffée en 1978, mais il faut attendre 1983 pour que la marque décolle véritablement avec sa combinaison en toile de coton prête à teindre, écoulée à 3 millions d’exemplaires. Le logo d’alors ? Un camion surmonté du numéro de téléphone de la marque. Le petit cochon et son slogan « le grand méchant look » fait son apparition un an plus tard comme mascotte d’une marque jeune et colorée. C’est le début d’une des plus belles « success stories » du Sentier.

Se sentant pousser des ailes, l’entreprise entre en Bourse sur le second marché, puis met la main, en 1994, sur une autre marque iconique de l’époque, Chevignon, créée par Guy Azoulay.

En 2007, les Pariente vendent le « petit cochon » à Vivarte pour 200 millions d’euros. Puis se délestent d’un immeuble de bureau dans le Sentier estimé à 130 millions d’euros.

De quoi les propulser dans le Top 200 des fortunes françaises établi chaque année par Challenges.

Mais loin de goûter aux joies de la retraite, les deux frères, amateurs de jeux de cartes, se lancent dans les télécoms en rachetant 20 % de Golan Telecom, l’opérateur télécoms israélien développé avec succès par Michaël Boukobza, l’ex numéro deux de Free. Dans ce tour de table, il embarque Xavier Niel, le fondateur de Free, à hauteur de 30 %.

Un feu de paille. Ces juifs originaires de Tunis ne parviennent pas à percer sur le marché israélien des télécoms.

Qu’à cela ne tienne. Patrick et Gérard vont de nouveau s’inspirer des « trois petits cochons » pour construire un empire, mais dans la pierre, cette fois.

En 2013, toujours avec le bouillonnant fondateur de Free, ils investissent 100 millions d’euros dans L’Apogée, un palace de 53 chambres, à Courchevel, situé à quelques encablures du « Cheval Blanc », le palace du beau-père de Xavier Niel, Bernard Arnault. La petite histoire dit qu’ils auraient « piqué » le projet au patron de LVMH. Les deux partenaires ont aussi acquis un 2-étoiles dans la station, le Chanrossa, transformé en logements pour le personnel.

La gestion du palace est confiée au groupe Oetcker qui manage notamment le Bristol à Paris.

Le temps d’apprendre le métier.

Car le projet de Patrick Pariente est de créer un véritable groupe hôtelier en famille, avec ses deux filles.

L’aînée, Leslie Kouhana, prendra en charge le développement des différents projets, immobiliers et hôteliers. Après une maîtrise de finances et un DESS en immobilier, elle fait ses débuts en asset management chez Unibail.

Kimberley Pariente, la cadette, « la créative de la famille » comme l’appelle son père, s’occupera de la partie artistique. Elle est diplômée du Fashion Institute of Design and Merchandising de Los Angeles.

Pour le management des hôtels, les Pariente ont fait venir Frédéric Picard, un expert de l’hôtellerie haut de gamme, qui a notamment dirigé La Réserve à Paris.

Et le moins que l’on puisse dire est que l’équipe n’a pas chômé.

En 2018, Maisons Pariente rachète le baroque Hôtel Crillon Le Brave, un Relais & Châteaux 5 étoiles, situé au pied du Mont-Ventoux. Après une trentaine de millions de travaux, l’hôtel va rouvrir ses portes à la fin du printemps. Puis ce sera le tour de l’hôtel Lou Pinet à Saint-Tropez qui va également accueillir ses premiers clients au printemps.

Dans le même temps, Maisons Pariente met la main sur un des rares beaux terrains de la station de Méribel dans les Alpes pour y construire un hôtel de luxe famille de 55 chambres, « le Coucou », et deux chalets. « Nous allons proposer quelque chose d’assez original, notre vision du luxe, familial et convivial, avec une expérience culinaire exceptionnelle » promet Leslie Kouhana.

Maisons Pariente vient, en effet, de signer la première franchise du Beefbar, le « steakhouse » branché créé par Riccardo Giraudi qui vient d’ouvrir un établissement à Paris.

La suite ? Ce sera à Paris et toujours avec Xavier Niel, pour un projet d’hôtel dans le Marais, dans les murs de l’ancienne Villa Mazarin, un 4-étoiles rue des Archives à Paris acquis pour 25 millions.

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