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L’Été Record D’Airbnb En France

©Getty Images

Douce France. La déferlante « made in France », se confirme également dans l’humeur touristique des Français qui ont privilégié, cet été, l’Hexagone à 67%. En ce début de rentrée, la plateforme de location de logements entre particuliers, Airbnb, dresse les comptes : quatre millions de nos compatriotes ont choisi de voyager au sein de la mère patrie, « tandis que trois millions de plus ont posé leurs valises à l’étranger, soit sept millions au total, contre cinq millions et demi l’an dernier », se réjouit Emmanuel Marill, Directeur France, Belgique du mastodonte américain. L’occasion pour le représentant français de la firme de commenter pour Forbes France cette saison « record » et de revenir sur l’actualité du groupe.

« 2018, cru exceptionnel ! ». L’état-major français d’Airbnb a le sourire : à l’occasion de son dixième anniversaire, le leader de la location de logements entre particuliers, a connu un nombre de réservations record. Sur la période du 1er juin au 31 août 2018, près de 60 millions d’arrivées voyageurs ont été effectuées sur Airbnb à l’échelle planétaire, dont plus de 6 millions en France à un prix moyen, par personne, de 27€. En marge de ces chiffres, le 11 août 2018 fera date avec une fréquentation record de 3,5 millions de voyageurs pour cette nuitée. Ce jour a une saveur doublement particulière pour l’entreprise qui a fêté sa dixième bougie : aujourd’hui Airbnb a tissé sa toile dans 191 pays, où son modèle de monétisation de biens immobiliers – qu’il s’agisse d’appartements au pied de la Tour Eiffel, de gîtes écossais ou de châteaux vénitiens – a su répondre à une économie globalisée fondée sur le partage d’expériences communautaires. La France, en tant que première destination touristique mondiale, a donc vu s’ancrer dans son paysage « la caravane Airbnb ».

Sans surprise, les destinations « dites traditionnelles » ont été les plus visitées par nos concitoyens : « Paris, Nice, Marseille, La Rochelle ou Biarritz » accueillent toujours autant de badauds ; quant aux villages, ils n’en ont pas moins été plébiscités : « plus d’1 million d’hôtes » ont arpenté leurs rues pittoresques et goûté au folklore de 15 000 bourgades, souligne le représentant de la firme. Morzine, en Haute-Savoie, ou Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, deviennent en effet des sites extrêmement recherchés. Ce-dernier y voit « une tendance assez nouvelle, très française, qu’on observe aussi un peu en Italie, et qui montre la richesse du tourisme de terroir en France et, par extension, son potentiel ». A la lumière de ce phénomène Emmanuel Marill nous a confié récemment « multiplier les contacts avec les maires de petits villages pour leur présenter le bien-fondé de leur concept en vue de revitaliser l’activité de ces oubliés du tourisme ». Sur ce flanc, l’Hexagone « a un potentiel énorme », s’enthousiasme le porte-parole.

Autre enseignement, nos compatriotes ont continué à planter transats et parasols en Europe du Sud (Espagne, Italie et Portugal), mais ont toutefois préféré pour les deux tiers, la destination France. De fait, notre pays se place derrière les Etats-Unis avec 500 000 logements disponibles sur la plateforme. Alors que la dernière vague d’estivants s’apprête à partir à « contre-courant » en septembre, Airbnb peut d’ores et déjà garder le sourire. « Jusqu’aux vacances de la Toussaint, les tendances sont très intéressantes, et toujours sur des lieux un peu hors des sentiers battus », abonde le cadre dirigeant. La France est l’un des « marchés les plus matures » du groupe – et donc stratégique – d’où la mise en place d’une offre de services de plus en plus étoffée. Le groupe a ainsi impulsé de nombreuses initiatives à l’instar des « expériences Airbnb » qui permettent d’enrichir son séjour par la découverte de lieux pittoresques racontant une histoire, lesquels sont à explorer à travers la verve de passionnés rémunérés par le site. La France compte déjà 1000 expériences de ce type, dont la moitié à Paris. Du reste, la société a aussi scellé un « partenariat avec Century 21 dont l’objectif est de développer la sous-location de biens immobiliers » : où comment exacerber encore plus cette idée d’économie collaborative entre « propriétaire et locataire qui bâtiraient un partenariat gagnant-gagnant », soutient Emmanuel Marill.

Néanmoins, certains événements « trouble-fête » ont entaché ce cru 2018 exceptionnel : un certain nombre d’internautes ont en effet fait état sur les réseaux sociaux de discriminations liées à leur origine supposée ou avérée après l’annulation de leurs réservations par des hébergeurs. Certains propriétaires auraient explicitement stipulé dans leurs annonces leur refus de louer à des personnes étrangères. « Inacceptable », selon Emmanuel Marill. Et d’étayer : « Ce sujet nous tient particulièrement à cœur, d’ailleurs nous avons toujours été proactives sur la question. Ainsi, nous avons adressé une charte à tous les utilisateurs d’Airbnb, à l’échelon mondial, afin de rappeler à la communauté notre politique en matière d’utilisation de la plateforme. Nous avons exposé très clairement notre position de ‘tolérance zéro’ en matière de discriminations liées à l’origine, la religion, le genre, l’orientation sexuelle, l’âge…des personnes. Toute personne ayant un compte chez nous, était donc tenue d’accepter nos conditions générales sous peine de désactivation de leur compte ». Fin de citation. Les profils contrevenants détectés par les voyageurs ou « le machine learning » développé pour l’occasion par les ingénieurs du groupe, sont « bannis du site dès lors qu’ils sont identifiés », tranche le porte-parole.

Autre sujet sensible pour la firme de San Francisco et son état-major français, la question du plafonnement à 120 jours par an des locations dans la capitale : à ce jour, Airbnb n’exécute la législation que dans quatre arrondissements centraux de Paris. Une interprétation de la loi qui suscite l’ire de l’exécutif parisien : « On ne peut pas accepter qu’une plateforme n’applique la loi que dans les quatre premiers arrondissements de Paris, c’est une drôle de conception de la loi », a riposté Ian Brossat, adjoint au Logement auprès d’Anne Hidalgo. Emmanuel Marill se dit engagé « dans un dialogue constructif avec les autorités », ajoutant son « intention de mettre en œuvre la réglementation dans tous les arrondissements de la capitale, et dans d’autres villes du pays, d’ici la fin de l’année ». Une décision qui ne manquera pas d’être scrutée par les édiles.

 

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