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Les maquilleurs de stars, nouvelles célébrités sous les projecteurs d’Internet

© Fatma Ammar

Relégués aux seconds rôles, les coiffeurs, stylistes, coach sportifs et autres maquilleurs de stars sont restés pendant très longtemps tapis dans l’ombre des célébrités dont elles participaient à l’aura. Aujourd’hui, les réseaux sociaux leur ont donné une voix, un visage, une puissance virale au point de propulser ces artisans au rang de vedettes. Objet de tous les désirs et passions, les « makeup artists » – sacralisés par des figures incontournables à l’instar de Pat Mc Grath, Charlotte Tilbury, Huda Beauty, Anastasia Beverly Hills – sont les nouvelles étoiles que l’on s’arrache. Retour sur un phénomène avec Fatma Ammar, qui connaît une ascension fulgurante.

 

 

Les makeup artists sont pour certains suivis par millions sur les réseaux sociaux. Comment expliquez-vous la starification de ce métier de l’ombre ?

 

Fatma Ammar : C’est certainement grâce à des plateformes visuelles taillées pour l’esthétique et l’image que cette profession a pu exploiter son plein potentiel. Le grand public a pu découvrir sur Instagram le travail exceptionnel des maquilleurs de stars comme Sir John qui s’occupe de Beyoncé ou Pat Mc Grath, indissociable de Naomi Campbell, Jennifer Lopez, Adele…L’exemple de Huda Kattan, alias Huda Beauty, est encore plus criant car d’ex-blogueuse beauté, elle a pu bâtir un empire de la cosmétique grâce à sa maîtrise des réseaux sociaux mis au service de son immense talent. Aujourd’hui, tous ces maquilleurs professionnels sont des stars à part entière ! Ils et elles ont radicalement influencé l’industrie.

Pour ma part, j’ai décroché des rencontres clefs, signé mes premiers contrats avec des célébrités sur Instagram. Je me suis forgée une notoriété qui me permet de collaborer avec les organisateurs d’événements prestigieux comme la Mostra de Venise, la Fashion Week et prochainement le Festival de Cannes.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’en faire votre profession ? 

Enfant, je dessinais et coloriais partout, tout le temps. Ce passe-temps me permettait de m’exprimer au-delà des mots et de m’épanouir. Pourtant, en grandissant, j’ai oublié de nourrir cette passion. C’est en devenant maman que j’ai redécouvert le plaisir d’associer des couleurs, de faire des esquisses. Cette passion s’est de nouveau manifestée comme une évidence. Mon goût pour le beau, la beauté, la matière a toujours été là. J’aime le maquillage, j’aime sublimer et rendre heureux à travers un travail artistique et esthétique.

Sabah Kaddouri © Alamy

 

Rajeunir, vieillir, enlaidir, embellir, métamorphoser, modifier même la couleur de peau : le maquillage est-il un art ? 

Et même plus que cela ! C’est une expression de notre personnalité, il nous permet de laisser libre court à son imagination, de véhiculer des messages. Le maquillage est une libération. 

Comment sortir de l’anonymat et se retrouver booké sur les défilés des maisons de luxe et les plus prestigieux festivals de cinéma ?  

Il faut cultiver sa propre identité, ne pas chercher à ressembler à d’autres même si vous êtes en admiration. Vous devez avoir votre propre signature de makeup artist, comme un photographe, un designer. Soyez vous. Les personnalités qui me sollicitent, me choisissent pour ma touche qui leur parle, les inspire. Sortir de l’anonymat suppose aussi un travail acharné, constant, qui nécessite d’alimenter ses réseaux sociaux par des contenus différentiants. Derrière les strass et paillettes des défilés de mode, des festivals de cinéma, il y a aussi un véritable marathon qui vous attend : préparez-vous à faire des horaires à rallonge !

On vient aussi me chercher pour ma double casquette de makeup artist et hair stylist, ce n’est pas tout le monde qui est en mesure d’exercer ces deux métiers avec une passion égale. Entre deux événements et mises en beauté, je suis en outre formatrice.

Comment abordez-vous chaque client ? 

Je suis très précautionneuse dans le sens où je pose beaucoup de questions pour évaluer les attentes, comprendre la météo psychologique…Je dois parfaitement cerner l’humeur. Je me livre également à un travail en amont en regardant les photos de mes clients, anonymes ou célèbres, en vue d’étudier leurs visages, leurs styles. Lors de la rencontre le jour J, je les observe de près et imagine un jeu d’ombre et de lumière, une mise en beauté selon ce qu’il dégage. Ma créativité se nourrit de leurs mimiques, leurs poses. Mon rôle est aussi de faire preuve d’audace en les sortant de leurs zones de confort.

Par exemple, certaines femmes n’oseraient pas un travail appuyé sur le regard ou un chignon sophistiqué alors que je sais – en un coup d’œil – qu’elles seraient magnifiées. D’autres, le seraient par une approche plus subtile, je les amène donc à cette prise de conscience et, surtout, à me faire confiance.

Mostra de Venise

 

Aujourd’hui, on peut vivre très confortablement de ce métier. Que vous inspire la réussite de vos pairs ? 

Quand je vois la carrière des plus grands maquilleurs, j’ai envie de devenir aussi une signature internationalement reconnue. Parmi mes objectifs, je veux faire de ma marque Famartist une source d’inspiration pour les personnes qui veulent briser le plafond de verre. Je pense particulièrement aux mères qui ont des croyances limitantes, qui ont mis de côté leurs rêves quels qu’ils soient. A tout âge et peu importe les situations, si l’on croit en soi, tout est possible ! En peu de temps, j’ai réalisé de grands accomplissements lorsque je l’ai compris.

Quelles personnalités rêveriez-vous de maquiller et pourquoi ? 

Je citerai en premier lieu, Huda Beauty. Sa personnalité, son parcours, sont d’une grande inspiration. Je m’identifie à elle, à cette femme battante, mère et business woman au grand cœur. Elle est partie de rien et a construit brique par brique un empire. Il faut se le rappeler quotidiennement quand tout vous semble insurmontable !

Je pense également à Léna Situations, quel parcours incroyable ! C’est aussi une bosseuse, une passionnée et une femme authentique.

 

 

Pour aller plus loin :  

Instagram

Famartist

 

 

 

 

<<< À lire également : « Success story | Huda Beauty, papesse de la beauté du nouveau millénaire >>>

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